Alexandre Gouzou, ex assistant réalisateur de Manuel de Oliveira et fondateur de la revue littéraire Les épisodes, incarne cette littérature de l’intimité comme a pu la développer Emmanuel Bove (« Mes amis »…). Auteur qu’il affectionne, d’ailleurs, tout particulièrement.
Dans une écriture épurée, presque minimaliste, il restitue les instantanés de la vie d’un trentenaire parisien. Ses égarements, ses petits espoirs et lâchetés.
Maladroit et attachant, il nous conte ses déceptions, bonheurs et indécisions, sur un ton doux amer. Avec au coeur de ses récits : les femmes. Et plus particulièrement les serveuses : ces « points mouvants dans la salle qui vous demandent ce que vous désirez ». L’auteur désire justement leur taille fine, leurs yeux en amande, leur croupe rebondie qui chaloupe au gré de leurs allées et venues. Il y a aussi Tomoko, la belle japonaise mariée dont ‘les pointes noires de ses seins immobiles sont comme deux mouches sur un gâteau à la crème et les veinules bleues sous sa peau blanche comme une carte recouverte d’un papier claque ». Il relate leur aventure à la fois poétique et animale.
Dans ces récits en demi teinte, la profondeur affleure toujours sous la trivialité, la mélancolie poétique emprunt chacune de ces saynètes. Et chaque fois, l’auteur reste confiné dans sa frustration : ne pas avoir pu séduire, retenir, exprimer… Chaque fois il aurait tant aimé que tout soit autrement…
1 Commentaire
"j’aurais voulu que tout soit autrement";j’ai entendu cette parole en 1964 dite par Olivier au téléphone