Le nom de Frédéric Ploton ne vous est peut-être pas inconnu. Et pour cause, le trentenaire n’est pas un novice du monde de l’édition et a déjà publié plusieurs ouvrages.
Seulement voilà, il ne s’agissait pas du genre noble littéraire. Mais plutôt d’ouvrages pratiques (comme « Les sex toys », « A quoi rêvent les femmes ? » ou encore « Créer son site web » !) destinés à « nourrir » son homme comme il le dit lui-même dans l’une de ses notes.
Ce complexe est désormais dépassé puisqu’il publie son premier « vrai » livre : un roman intitulé « Son parfum »
En octobre 2005, 6 mois avant le jour J de la parution, il décide de raconter les coulisses de l’édition : depuis le choix du titre du livre et surtout de la couverture (qui lui pose bien des dilemmes) à son pseudo (qui lui est refusé et l’oblige à conserver son nom de famille, source de tant de moqueries depuis sa jeunesse) en passant par les visites et figures imposées chez Lipp ou autre lieu prisé de la faune germanopratine…
Découvrant les mœurs et coutumes du microcosme littéraire, aux côtés de son éditeur, le despotique « Dali », il se plie, contraint, à ses décisions, censées lui assurer succès et notoriété. Sur un ton à la Nick Hornby, il confie ses désillusions quant aux choix faits pour lui et regrette par exemple la liberté d’esprit des éditeurs du Royaume-Uni…
Ou encore se décourageant en lisant d’autres blogs : « C’est terrible tous ces anonymes qui écrivent comme des dieux ! Comment voulez-vous briller avec cette syntaxe impeccable qui déboule de partout ? »
Buzz a aimé : le rythme léger de ce récit intéressant, sans langue de bois qui ne manque pas d’éveiller la curiosité
…et regretté : un petit manque d’originalité et le graphisme un peu mièvre
Extraits choisis :
« Il paraît que pour exister, dans ce tout petit bocal qu’est l’édition littéraire, il faut y nager beaucoup, butiner à toutes les algues et surtout se montrer très affable avec les autres poissons. »
« Vous avez remarqué ? C’est terrible tous ces anonymes qui écrivent comme des dieux ! Comment voulez-vous briller avec cette syntaxe impeccable qui déboule de partout ? » (à propos des autres blogs d’auteurs)
« C’est Dali lui meme qui m’a annoncé la bonne nouvelle. Je vais être dépucelé. Affranchi comme on dit chez les malfrats. Mis au… parfum, comme dit chez tous les autres. J’attendais une réaction ? Elle est tombée. La voilà donc ma “punition”. Puisque je bave et bavasse, puisque je crache dans une soupe que je n’ai pas encore goûtée, eh bien on va m’en faire goûter de la soupe. Il m’a demandé quand j’étais libre pour une grande tournée : “On va aller chez Lipp, etc.”. Et voilà, faute de faire partie des acteurs, on va me faire visiter le décor. »
« C’est surtout et une fois encore la vivacité de l’édition anglo-saxonne (britannique en particulier) qui m’a épaté. Même la plus ordinaire des librairies déborde d’idées brillantes, de concepts drôles, de titres audacieux et de couvertures que même le plus décalé des éditeurs indépendants n’oserait pas dans l’hexagone. J’ai été particulièrement frappé par la richesse et la diversité des couvertures de romans. Chacune a son univers. Pas une qui ne ressemble à sa voisine (…) Il n’y a pas de limites, semble-t-il, à ce que les anglo-saxons peuvent envisager de publier. Tout est permis semble être la règle… quand j’entends dire ici, à longueur de journée, que tel titre trop long ne « se fait pas » ou que tel sujet foutraque ne touchera pas un lectorat suffisant. Royaume-Uni, mon Eden littéraire, que ne suis-je né sous tes latitudes ?!«
2 Commentaires
Sympa ce blog, je le garde dans mes favoris ! Et le Frédéric Ploton, je l’inviterais volontiers comme intervenant au café de l’amour. On va attendre la fin de l’euphorie médiatique liée à son roman.
Cordialement,
Bénédicte
Ce garçon et son blog sont tout simplement charmants mais le roman a l’air hélas d’être digne d’une collection Harlequin… Dommage!