Apparue dans la blogosphère en mai 2005, à la faveur d’une période de chômage, la bobo parisienne alias Jennifer (« Jen » pour les intimes) est devenue, en quelques mois, une véritable célébrité incarnant le « snobisme parisianiste rive gauche » (et le tournant en dérision à la moindre occasion) et une fraîcheur féminine jeune et urbaine. Elle manie l’art de l’anecdote avec dextérité et son ton à la fois naturel et décomplexé est tout simplement réjouissant. On devient vite accro !
C’est dans un décor rose bonbon agrémenté d’une bouche gourmande et mystérieuse que la demoiselle, âgée de 25 ans, conte quotidiennement (un peu moins souvent depuis qu’elle a retrouvé un travail dans une agence de communication qui crée des blogs justement : que rêver de mieux ?) ses mésaventures parisiennes, faites de shopping (« ca y est, j’ai enfin acheté mes lunettes H&M mais en vérité, ils n’avaient plus la paire que je voulais (le H&M rue de Rennes est vraiment naze : c’est décidé, la prochaine fois, je déploierai toutes mes forces pour traverser la rive jusqu’au H&M aux Halles (beurk) !) mais j’ai tout de même trouver une autre paire sympa pour crâner au Luxembourg ! »), de rencontres, de sorties et de… chasse à la « target ».
Expression de son crû, déjà presque culte, qui signifie comme vous l’aurez compris la quête du prince charmant qui devra de préférence ressembler à Edouard Baer ou à un « minet façon film d’auteur ».
Jen se félicite de sa nouvelle « frange de pétasse », part à la plage, culpabilise sur le montant des étrennes de sa concierge, se lamente d’être une « feignasse », assume d’être une « fille à papa », stresse pour son premier jour de travail, organise des virées avec ses copines (parfois blogueuses), rédige des listes de bonnes résolutions (avec à la fin celle de « trouver un mec qui me rappellera de ne pas vous emmerder avec des listes à la con »…).
Sans aucun tabou, elle confie à ses lecteurs enthousiastes ses états d’âme allant du petit détail superficiel aux réflexions plus engagées sur Nicolas Sarkozy le CPE ou la journée de la femme…
Et profite de la moindre occasion pour se tourner en dérision comme lorsqu’elle parle de son métier : « Une vraie perle de journaliste à trois francs six sous. Ce que je suis. Oui, mon métier de fouille-merde et de professionnelle de l’incitation à consommer, je l’assume. J’en ai plus honte. Enfin presque… » ou qu’elle se moque de ses grands pieds en se surnommant « big foot ». Son mot d’ordre : ne jamais se prendre au sérieux comme lorsqu’en relisant une de ses notes elle s’exclame « Je viens de me relire, c’est n’importe quoi ! Toutes ces parenthèses, genre j’me la pète auteur parisien qui lance le concept néo-trendy de la nouvelle scène française de la littérature nappy borderline anciennement vedettes Telerama. » Sic ! Que ceux qui se reconnaissent se lèvent !
On suit « le personnage » comme on lirait les chapitres d’un roman et on ne s’ennuie jamais. Ces confessions d’une parisienne « un peu con, un peu bobo… » sont en effet « très sympathiques » !
Ses points forts : le ton enlevé, l’humour qui habite chacune de ses notes avec toujours le petit détail pour tout dédramatiser et mettre de bonne humeur !
2 Commentaires
Grâce à toi, tout le monde va penser que j’achète mes lunettes chez H&M ! Je précise, au cas où l’homme du mois serait parmi vos lecteurs, je n’ai acheté qu’une seule paire car je les trouvais rigolotes, je ne les porte pas, je louche avec. Sinon, je porte des Pilotes. A bon entendeur…
Merci Alexandra, ce papier est vraiment flatteur (ou pas ?…), au plaisir de te lire et de te revoir autour d’un thé à la rose.
J’Adore mais tu devrais te detendre ma cherie, en ecoutant le derniere album qui FAUT avoir,
50/50 de Aélpéacha & J’L’Tismé.