La mode est aux blogs et même le Salon du livre s’y colle. Le résultat est plutôt sympathique. Au menu : une quinzaine de rubriques « Actualité », « A ne pas manquer », « Confidences intimes », « Le Salon », « Livres », « Mon Salon du Livre »… Cette dernière, particulièrement intéressante, se propose de faire réagir des auteurs sur leur expérience ou leurs souvenirs de salons précédents, comme l’explique l’animateur du blog. C’est Tristane Banon, journaliste et auteur d’un premier roman remarqué (« J’ai oublié de la tuer » aux éditions Anne Carrière, publié en août 2004), qui ouvre le bal. Elle a également participé à la revue Bordel #2 et avait publié fin 2003, un livre d’entretiens « Erreurs avouée où Frédéric Beigbeder faisait partie des personnes rencontrées. Pas mal pour une jeune femme d’à peine 27 ans (elle est née en 1979).
Dans son intervention, elle compare le Salon du livre à un grand asile : « C’est bas, c’est grand, c’est normal, c’est troublant, c’est dommage, c’est rassurant et c’est complètement fou…C’est un peu tout ça le Salon du livre. Peut-être qu’il faut être un peu malade mental pour y mettre les pieds. J’aime bien les malades mentaux…Et j’adore me dire que ce salon est le grand asile qui nous héberge ! » Espérons que d’autres auteurs suivront bientôt !
A propos du roman de Tristane Banon « J’ai oublié de la tuer » :
Flore grandit trop vite. Parce qu’elle n’a pas le choix. Sa mère n’est jamais là, et son père s’est perdu le jour de sa naissance, entre la mairie et la clinique… A cinq ans, la vie de Flore consiste pour l’essentiel à attendre sa mère dans l’escalier et à supplier les fées d’exaucer son désir de la voir apparaître. L’ascenseur, hélas, s’arrête rarement sur son palier. Pour s’occuper d’elle, dans l’appartement cossu du VIIIe arrondissement, il y a Amira, « 113 kilos de graisse, d’alcool, de tristesse aussi ». Amira qui boit. Amira qui la bat. Et sa mère qui ne voit rien, qui ne veut pas savoir.
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Trapéziste
Je suis fou mordu d’une trapéziste
Qui s’envoie en l’air sous une toile bleue
Je la suis partout en wagon de cirque
Entre un ours savant et trois lions frileux
De mon amour fou, y’en a qui s’attristent
Chef des percussions j’étais à Strasbourg
Et me revoilà en bas de la piste
Pour un saut de l’ange roulant du tambour
Mais son saut de l’ange, ah ! son saut de l’ange
Ca ferait frémir un pape ou un bœuf
C’est pas une gonzesse, c’est une mésange
Qui te troue le cœur comme on casse un œuf
Et le terre à terre le plus pessimiste
Il tombe des nues quand il voit là-haut
Le corps étoilé de ma trapéziste
Balancer son fil au bout d’un lasso
Je suis frappa-dingue d’une trapéziste
Qui s’envoie en l’air mais pas avec moi
Ses amants divers, j’vous dis pas la liste
Essaie d’les compter, t’y perdrais les doigts
De cet amour fou, y en a qui s’attristent
Chef des percussions j’étais à Strasbourg
Et me revoilà, pauvre masochiste
Pour sauter mon ange, attendant mon tour
Une nuit d’hiver, dans sa caravane
Je me suis glissé comme une ombre, en douce
Et qu’est ce que j’ai vu, non, c’est pas des vannes
Elle roupillait dans les bras de l’ours
Ah ! j’en crèverais de ma trapéziste
La voilà qui grimpe en silence, chut !
Je serre mes baguettes en bas de la piste
Je roule du tambour
Et j’attends la chute
Claude Nougaro, 1989.