Sur le marché très encombré des petites maisons d’édition indépendantes, Héloïse d’Ormesson, fille de Jean, a fondé sa propre structure de « micro-édition », après une vingtaine d’années passées comme directrice littéraire chez Laffont, Flammarion, puis Denoël et des études de lettres modernes à Nanterre et à Yale (USA). Baptisée de son propre nom – après moult hésitations-, les éditions Héloïse d’Ormesson, « EHO » (à l’école elle était surnommée « H2O » !) pour les intimes, ambitionne de publier une vingtaine de titres par an, moitié romans français, moitié romans étrangers et quelques essais.
Agée de 42 ans, l’éditrice (qui a découvert des auteurs comme A. S Byatt en 1993 connu pour « Possession », devenu un film avec Gwyneth Paltrow en 2003), maman d’une fillette de 10 ans (Marie-Sarah) emploie une petite équipe de 4 personne dont son fiancé, Gilles qui en est le co-fondateur.
A eux deux, ils se répartissent les tâches : elle à l’éditorial et lui (ex représentant en librairie) gère le volet financier et administratif que tient en horreur sa compagne !
Installés sous les toits, boulevard Saint Michel, à proximité du parc du Luxembourg, ils s’activent pour le lancement de leurs trois premiers ouvrages : « La mémoire des os », un essai très émouvant de Clea Koff, médecin légiste et anthropologue américaine qui travailla à l’identification des victimes des charniers du Rwanda. « Discipline », un texte de prose poétique d’Yves di Manno, et « Méchamment dimanche », un roman d’apprentissage de Pierre Pelot, l’auteur de « L’été en pente douce ».
Son créneau ? Une maison d’édition littéraire « même si le créneau est encombré et difficile », admet-elle. Ses publications (au nombre d’une vingtaine par an) reflèteront « son goût pour une écriture littéraire et romanesque, moins « tripale » que ce que j’ai pu publier il y a encore quelques temps », dit-elle dans une interview sur son blog.
« Je reste persuadée qu’on peut amener les lecteurs vers des auteurs de textes exigeants en s’y prenant différemment. »
Ses modèles ? Sabine Wespieser, Viviane Hamy ou encore Liana Lévi qui « réussissent à imposer des auteurs avec succès en ayant fait montre de ténacité, cela me remplit d’espoir en l’avenir », se réjouit-elle.
Quant à la réaction de son illustre père ? « Il est très fier de moi. Nous sommes très proches, il m’a appris ce qu’étaient les affres d’un auteur. » De son enfance, elle garde un souvenir idyllique, bercée par les livres qu’elle lisait en cachette dans le bureau de père : Marx, Gautier, Marcuse…
Alors pourquoi ne pas publier un de ses manuscrits ? Elle confie que la question n’est pas à l’ordre du jour… « Il m’en donnera un si ma maison marche bien ou, au contraire si ça va mal. »
En revanche, écrire elle-même serait impensable. « Ma passion, c’est lire un manuscrit, comprendre comment l’améliorer, ce qui en fait la force, la particularité. C’est ce que je sais faire. », affirme t’elle. Et elle le fait bien !
Plus d’infos sur le blog des Editions Héloïse d’Ormesson
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