Chanter l’amour, le plaisir, le bonheur, le bien-être sont des thèmes littéraires plutôt classiques mais décrire et écrire la douleur extrême, en particulier physique est un exercice plus compliqué. Comment rendre par des mots l’indicible ou l’insoutenable des chairs meurtries ou du corps broyé, sans verser dans le film gore et sans ellipse… La romancière Poppy Z. Brite excelle dans ce domaine, comme en témoigne ces quelques extraits de son premier roman « Ames perdues » :
« Puis il n’y eut plus que la douleur qui monte en spirales, qui atteint des sommets insoupçonnés – une douleur exquise, une douleur qui occulte la moindre pensée, le moindre souvenir, la moindre notion d’identité. Connaître une telle douleur signifie renoncer à ce qu’on est, signifie devenir la douleur, mourir sur les ailes de la douleur, emporté par son chant silencieux. »
« Laine cessa bientôt de lutter mais il était encore vivant. Un long gémissement monotone montait de sa gorge ouverte, une plainte au-delà de la douleur, au-delà de l’espoir. »
« Le premier spasme le terrassa alors qu’il ouvrait la porte donnant sur le palier. Il se recroquevilla sur lui-même. Prenant appui sur le loquet, il se comprima l’estomac, tentant d’étouffer les flammes de souffrance verte qui lui brûlaient les entrailles. C’était pire que les autres fois, bien pire ; la douleur lui déchirait les chairs, creusait dans ses organes des cratères ensanglantés. Ses yeux se fermèrent et un long frisson le traversa de part en part.«
1 Commentaire
C’est un des meilleures livre que j’ai jamais lue. L’auteur mêle tellement bien toutes les décadences de la vie courante pour les utiliser et les faire resortire dans son réçit, c’est une histoire vraiment géniale, mais cetain passages peuvent choquer les âmes sensibles!! à lire avec précaution!!
larme de sang