A la lecture des Chants de Maldoror de Lautréamont, la réaction première serait plutôt d’avoir envie d’en finir avec ses jours… Et pourtant , la poésie serait en passe de détrôner le Prozac. C’est en tout cas ce que révèle une étude menée conjointement par le département britannique de la santé et le conseil des arts, laquelle s’appuie sur deux recherches antérieures.
La première publiée dans Psychological Report, suggère que les lecteurs de poésie voient leur taux d’hormones de « bien-être » monter en flèche. L’autre conduite par un médecin de l’hôpital royal de Bristol prétend que 7% des dépressifs sévères, s’ils lisent régulièrement des poèmes, en finissent défintivement avec les antidépresseurs ! Des recueils de poésie placés dans les salles d’attente des hôpitaux – considérées comme les plus anxiogènes- apaiseraient même les patients. De quoi écorner le mythe du « poète maudit »… En cas de coup de blues, prenez donc une dose d’alexandrins et quelques sonnets !
Et pour vérifier ces effets, un extrait de Baudelaire, Le Spleen de Paris, XXXIII :
« Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.«
5 Commentaires
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Euhhh, je ne suis pas vraiment convaincue. A lire "la poursuite du bonheur" de Houellebecq, on aurait plutôt envie de finir trois tubes de Prozac, plutôt que de les jeter à la poubelle!
Il est vrai que l’étude ne précise pas les recueils de poésie "à « prescrire »…
ouais Houellebecq c’est pas de la poésie. Encore moins de la littérature. C’est un épouvantail humain de littéraire tout juste bon à alimenter les discussions pseudo polémiques de fin de soirée pour littéraire nouvelle génération en manque d’inspiration. Il fait fuir les meilleurs , qui s’envolent vers des cieux plus hauts. C’est un peu grace à lui que l’on se tourne quand même vers les vrais auteurs. Ton blog est trés bien.
Je vous recommande le "Ca ne vas pas ? Manuel de poésiethérapie" de JJ Julaud : c’est un régal ! Edité au cherche midi.
C’est une thérapie possible effectivement , l’écriture et la lecture comme expression de soi.