« Les intellos précaires » est un essai publié en 2001 par Anne et Marine Rambach, deux éditrices et écrivains indépendantes. Un livre qui ne manque pas de rappeler certains débats d’actualité sur la montée et le refus de la précarité, et autres batailles d’intermittents du spectacle, même s’il s’applique au monde de l’édition, du journalisme et artistique. Une thèse juste pour une noble cause mais parfois un peu utopiste et caricaturale :
Je viens d’achever la lecture du petit pavé dans la mare « Les intellos précaires » lancé en 2001 par Anne et Marine Rambach, deux éditrices et écrivains indépendantes. Baptiseuses officielles d’un nouveau genre de travailleur en voie d’expansion, le couple lesbien met le doigt sur une délicate problématique liée au statut de ces intellos-précaires.
Problématique se résumant ainsi : ils n’ont pas de statut !
Ils ont des DEA en évolution des invertébrés (oui, oui ça existe!), ils sont normaliens, auteurs de thèse intitulée « Sujet invariant et invariabilité dans le processus de création », anthropologues, éditeurs free-lance, guides-conférenciers, artistes plasticiens…
Et au milieu de cette communauté : le journalistes pigiste particulièrement bien représenté et représentatif de cette génération de professionnels.
Ils ont donc infiltré peu ou prou toutes les filières culturelle et intellectuelles du marché.
Ils contribuent activement à sa production mais pourtant ils n’existent pas socialement.
Le livre, véritable radiographie de l’intellectuel précaire, se propose d’analyser pendant plus de 300 pages qui sont ces intellectuels précaires, comment vivent-ils et travaillent-ils.
De passion et de livres…
Fort bien documenté et varié, il nous apprend par exemple que ce(tte) citadin(e) vit en général dans les quartiers chics des grandes agglomérations, dans de petites surfaces encombrées de livres et de paperasses au centre desquels trône en général un ordinateur surpuissant tranchant avec les équipements humbles qui l’entourent 🙂 :« A défaut de mètres carrés, on étendra les gigas de son disque dur. » Mais aussi qu’il (sur)vit avec un revenu mensuel en général équivalent au RMI.
C’est l’histoire d’une tribu qui préfère s’acheter des livres plutôt que du riz même si leur estomac crie famine. « Des gens qui ont un ordinateur dernier cri mais qui ne se chauffent pas en hiver… » Des passionnés « workholic » qui travaillent 7 jours sur 7, ne prennent pas ou rarement des vacances. Qui sont accros à leur liberté et nourrissent tous plus ou moins « une haine de l’entreprise ».
« La société est un cauchemar mais le monde du travail est l’institutionnalisation de ce cauchemar. » s’écrit l’un des interviewés !
Les nouveaux misérables
Le monde des intello précaires est aussi basé sur une dichotomie assez difficile à comprendre pour un entourage « non initié ». Ils disposent de titres « ronflants » ou prestigieux nimbé d’une reconnaissance sociale quasi-unanime. Et il est vrai que lorsque j’annonce que je suis « journaliste », je sens aussitôt une sorte d’admiration, d’adhésion du côté de mon interlocuteur. Idem pour ceux qui sont « Chercheur » « Editeur » ou « Scénariste ». Les titres font rêver et évoquent des univers chatoyants et stimulants aux yeux « du grand public ». Pourtant la réalité économique des propriétaires de ces fonctions est beaucoup moins brillante que leur aura sociale…
Chez les journalistes pigistes, c’est assez flagrant : on est invité dans les soirées et les cocktails les plus mondains, on déjeune avec des personnalités au sommet qui répondent à (presque) toutes nos questions. Les plus grandes marques nous courtisent et puis on rentre chez soi et le téléphone est coupé parce qu’on a pas pu payer la facture…
Il y a aussi l’exemple de cette artiste plasticienne, qui donne ponctuellement des conférences artistiques payées 54 €/h et qui, la semaine, est hôtesse intérimaire pour pouvoir continuer de créer sans mourir de faim…rémunéré à 7 euros/h. Enfin l’ouvrage met à nu un système basé sur la chantage, la pression, la sous-traitance sauvage, les retards (voire absences) de paiement, les paiements en nature (matériel…), les fiches de salaire bidon établies dans la plus stricte illégalité…
Bref, une démonstration illustrée par une galerie de portraits hauts en couleur, visant… à quoi au juste ?
A dénoncer bien sûr ! A s’indigner ! Les deux auteurs s’acharnent à démontrer les qualités, le niveau de qualifications et de compétences, l’engagement, la passion de tous ces merveilleux intellectuels précaires et de décrire en face une jungle où les règles élémentaires de protection sociale sont bafouées, où les rémunérations frôlent le dérisoire, où les patrons sont tous de vrais salauds usant de leur position dominante… Elles plaident évidemment pour une amélioration de la situation, un régularisation et une augmentation des rémunérations. Et je ne les en blâme pas. Pourtant…
La douloureuse loi du marché
Prenons par exemple ce passage du livre, décrivant une réunion syndicale entre traducteurs de sous-titrages au sujet de leurs revendications de revenu ? Payés au lance pierre, les traducteurs se mobilisent pour l’augmentation du tarif syndical de leur traduction. Le comportement de l’une des traductrices de l’assistance est souligné en précisant que celle-ci « à bout », est même « contrainte de réaliser des traductions techniques », sous-entendu pour vivre. Sous-entendu : quel sacrilège ! Sous-entendu : quel sacrifice ! Sous-entendu : quelle honte !
C’est ce discours orienté et subjectif que je reproche au livre, qui n’en reste pas moins de valeur et valable sur beaucoup de points. Néanmoins il y a un aspect du problème, et non des moindres, qui est totalement occulté. Et qui est en général occulté par tous les membres de cette grande famille artistico-culturelle et des gribouilleurs de tout poil dont je fais partie ! (cf : la colère récente des intermittents du spectacle cet été face à la réforme de leur assurance chômage.).
Donc pas d’hypocrisie ici : je connais (et vis) la situation.
Si les salaires sont si bas, les conditions de travail si difficiles et précaires comparativement à d’autres secteurs d’activité, quelle en est la raison première ?
Non, tous les patrons ne sont pas des ogres avides de nous exploiter et de s’enrichir sur notre dos (d’ailleurs sont-ils vraiment si riches ? Ont-ils réellement de la marge de manœuvre eux-mêmes ?)… La raison est on ne peut plus simple : elle réside dans cette bonne vieille loi du marché qui met en jeu deux paramètres que sont l’offre et la demande.
Les données du problème deviennent plus claires à présent ? Ou faut-il garder nos œillères ?
Il y a beaucoup de prétendants désireux de vivre de leur passion : peinture, écriture d’un roman, de reportages, recherche ou beaux-arts… Mais y-a-t-il en face une demande, une « clientèle » (lecteurs, spectateurs…) suffisamment importante, dynamique et riche pour assurer l’équilibre économique ?
La réponse est malheureusement non. Pour preuve, le nombre de publications qui emploient des rédacteurs bénévoles faute de lecteurs, de petites maisons d’édition qui ferment leurs portes ou qui tirent le diable par la queue, de la pléthore de réalisateurs qui s’auto-produisent et font leurs courts-métrages dans leur coin, de peintres qui ne vendent pas leurs toiles… La liste pourrait être encore longue.
En revanche, les besoins sont réels dans tous les secteurs visant à satisfaire les besoins vitaux: alimentaire, industries, énergie, bâtiment, banque…. Il y a du travail dans les bureaux : on cherche des comptables, des contrôleurs de gestion, des secrétaires, des ingénieurs…
Et la sécurité de l’emploi est là. Les salaires plutôt confortables. Alors bien sûr on ne vit pas de sa passion. On s’ennuie sans doute et on passe beaucoup de son temps à compter les jours avant le week-end, les RTT ou les vacances.
Attention, je ne suis pas en train de défendre le système de précarité qui s’est développé : j’en suis directement victime et j’en souffre.
Le refus du compromis
Mais je pense qu’il faut également prendre en considération le fait que ces métiers s’inscrivent dans une logique économique différente des autres secteurs de la société. Ils sont beaucoup plus sujets aux aléas de la conjoncture. « Les places sont rares » comme l’admet le livre. On aura toujours besoin de pain pas forcément de lire un magazine ou d’aller au cinéma. C’est pourquoi, je trouve un peu exagéré certaines revendications.
Des intellectuels précaires qui se refusent à tout travail d’appoint « alimentaire » sous prétexte qu’ils ont un niveau supérieur ou d’autres centres d’intérêt. Combien y-a-t-il de salariés qui font vraiment ce qu’ils auraient souhaité faire ? Parfois on renonce ou on fait des compromis pour pouvoir vivre tout simplement et s’assumer. Sans être aux crochets de l’Etat et devenir une charge sociale pour ceux justement qui ont, peut-être, renoncé à leur rêve et supportent un travail qui ne leur convient pas.
Bien sûr c’est un effort, qui n’est pas plaisant. Mais à qui s’en prendre ? Au gouvernement ? Au patronat ? A « l’audience-public-lectorat » pas suffisante ou pas au rendez-vous ? Aux baby-boomers ? Il est un peu facile de chercher des bouc-émissaires.
Assumer ses choix
Un proverbe populaire me vient à l’esprit à la lecture de ce livre et de son long plaidoyer : « le beurre et l’argent du beurre »… Je crois qu’il faut garder sa lucidité et s’engager ou pas, en connaissance de cause. Sans pour autant renoncer à toute contestation, fixer ses limites et savoir refuser. Mais sans jamais perdre de vue que d’autres possibilités existent et que si nous sommes là c’est que nous avons fait un choix. Volontaire. Il faut l’assumer sinon on change de métier.
Est-il vraiment sérieux de vouloir vivre en lisière de l’entreprise, du système, de disposer de son temps à sa convenance, faire exclusivement des travaux que l’on apprécie et avoir en plus la sécurité d’un salarié, un revenu rondelet et la reconnaissance de ces employeurs et de ces pairs … ?[Alexandra Galakof]
Chronique rédigée en 2003
A lire aussi (nov.2007) : Chronique « Quand j’ai décidé de voir le jour »
Ajout du 18 mai 2006 : un nouveau blog a vu le jour pour témoigner sur cette situation. L’expression « Intellectuels précaires » s’est entre temps transformée en « Intellectuels du dessous »… Vu sur le mille feuilles de Fluctuat
Autre terme, même combat… Mais axé sur la conditions des stagiaires. D’accord sur le fond pas sur la forme (lamentations)
15 Commentaires
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changer de métier si ça ne nous convient pas ? Mais précisément, le problème est de savoir si c’est un métier, c’est à dire pour celui qui l’exerce la possibilité d’en vivre (et de se reproduire aurait ajouté Marx)
or l’intello précaire assure le fonctionnement de la machine sans en toucher en retour une rémunération digne de ce nom
Un problème d’offre et de demande ? Ben voyons, c’est bien connu la presse et la culture ne rapporte à personne, d’ailleurs si quelqu’un a dix balles à donner à Gallimard ou à Lagardère ce serait sympa.
Est il possible de vouloir disposer de son temps et de travailler à ce qui nous plaît ? C’est souhaitable en effet que le travail ne soit pas qu’un instrument de torture. Bien sûr qu’on passe par l’alimentaire et qu’on gagne moins d’argent que les financiers, mais un travail d’analyse de critique doit être rémunéré pour ce qu’il apporte au débat et pas seulement pour sa rentabilité financière directe. les journaux doivent gagner de l’argent pour vivre en effet, mais leur rôle dépasse celui de structure économique puisqu’ils agissent aussi dans le champ de la citoyenneté. Ce qu’on ne saurait attendre des épiciers.
cordialement
daniel de almeida, ex précaire,fluctuat.net
c’est pas très sympa pour les épiciers cependant..
Les petits éditeurs indépendants efficace, c’est-à-dire ceux qui arrivent à faire connaître leurs auteurs, sont à vrai dire plus proche de touts petits exploitants agricoles.
Genre des producteurs confidentiels de vin bio.
Ou parfois de patate bios.
Ou parfois pas.
Les intellectuels précaires sont plus des saisonniers que des mercenaires. Ils sont super au fait de la précarité de l’emploi, ils s’en plaignent souvent, mais à part eux, tout le monde s’en fout. Quand on explique cette situation aux gens, ils ouvrent des yeux ronds, se demandant effectivement quand est-ce qu’on choppe un VRAI travail.
Doit-on ici dénoncer de la spirale de crevardisation qui anime certains d’entre nous, ou ne serait-ce qu’une raison de plus pour décridibiliser l’existence discrète et les revendications molles de la génération des bons élèves des écoles républicaines à laquelle nous appartenons?
J’ai pas connu d’emploi stable, par contre la solidarité, c’est bon.
De qui est ce petit dessin qui illustre le livre ? J’ai une copine qui ressemble trait pour trait à cette malheureuse, sauf qu’elle utilise une chaise de camping à la place du tabouret en 8 !
Je réagis avec un peu de retard aux intéressantes remarques formulées suite à cette chronique que j’avais rédigée en pleine tourmente "intermittents du spectacle".
Easywriter : je reprends tes termes "c’est bien connu la presse et la culture ne rapporte à personne, d’ailleurs si quelqu’un a dix balles à donner à Gallimard ou à Lagardère ce serait sympa" : je pensais plus aux petites structures indépendantes en fait aussi bien dans la presse que dans l’édition, mais même chez les "gros" du marché, je crois qu’il faut arrêter avec le mythe du "cash qui coule à flot", ce qui n’excuse pas pour autant les abus.
Tu dis aussi "Bien sûr qu’on passe par l’alimentaire et qu’on gagne moins d’argent que les financiers, mais un travail d’analyse de critique doit être rémunéré pour ce qu’il apporte au débat et pas seulement pour sa rentabilité financière directe."
Entièrement d’accord avec toi… mais nous ne vivons pas hélas au pays des rêves. Je prend mon cas personnel (c’est celui que je connais le mieux), il y a bon nombre d’article que j’écris et qui ne sont pas "rentables" (en terme de "temps passé/tarif du feuillet)
Pourquoi le fais-je ? Parce que ces sujets me passionnent et que j’ai ainsi la possibilité de rencontrer des gens de tous horizons intéressants et de leur poser toutes les questions que j’ai en tête.
De son côté le magazine n’a pas les moyens de me payer davantage pour x raisons (baisse de la diffusion, pas assez d’annonceurs…).
Et encore moins de me prendre en CDI. Donc à un moment, tu fais un choix en connaissance de cause. Si demain, ces conditions ne m’étaient plus acceptables et si les inconvénients devenaient plus lourds que les avantages, libre à moi de refuser de poursuivre. Un auteur se trouve sensiblement dans la même situation dans 90% des cas, les droits d’auteurs rapportés par l’écriture d’un livre sont rarement proportionnels au temps passé à l’écrire, sauf à s’appeler Dan Brown ou Marc Lévy.
Il m’arrive donc pour compenser d’effectuer des travaux dits "de seconde zone" pour équilibrer mes finances. Je ne trouve pas ça honteux (juste chiant tout au plus).
Et même dans ce cas là, mes conditions de travail sont beaucoup moins dures que celles d’un épicier ou d’une femme de ménage par exemple (lesquels pourraient aussi se plaindre de faire des travaux très pénibles physiquement et de ne toucher que le smic…). Je travaille chez moi, à mon rythme, quand je le souhaite.
C’est pourquoi quand je lis, dans ce livre sur les Intellectuels précaires, qu’une traductrice a été "contrainte de réaliser des traductions techniques", je trouve cela un peu exagéré voir un peu snob (du genre "je ne veux pas me salir les mains avec ce travail moins noble". Cela n’a rien d’extraordinaire ou d’inadmissible à mes yeux.
Je précise encore que je ne suis pas "favorable à la précarité", mais que parfois elle est inéluctable à certains secteurs qui sont économiquement plus fragiles et incertains. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faille accepter tout et n’importe quoi et là c’est le deuxième volet de mon opinion : nous avons aussi notre responsabilité pour enrayer ou du moins modérer son développement tout simplement en sachant dire "non" même si parfois cela peut est délicat (peur de se "griller", de perdre sa collaboration…). Je crois que si c’est dit avec tact et en bonne intelligence, il est possible de dialoguer et de trouver des compromis (sauf si l’employeur est un escroc de première, ce qui se remarque très vite !).
David, tu dis "J’ai pas connu d’emploi stable, par contre la solidarité, c’est bon." Bienvenue au club 🙂 Enfin si j’ai déjà eu un CDI mais j’ai démissionné ! Et oui vive la solidarité : il faut se serrer les coudes, rompre l’isolement et partager les infos afin de déjouer les abus ou les tentatives de pression car bien sûr les éditeurs de presse ou de livre et société de tout poil ne sont pas des anges ! En cela Internet et ses forums de discussion/mailing-list est un allié précieux qui permet de ré-équilibrer le rapport intellectuel-précaire/employeur !
La baigneuse : désolée je n’ai pas le nom de l’illustrateur…
baigneuse, tu veux sans doute dire tabouret "tam tam" et pas "huit" 🙂
Analyse que je partage. Lucide et courageuse. Et surtout responsable.
En même temps je suis sûre que si les intellos précaires étaient plus riches, ils pairaient pour faire vivre toutes ces maisons d’éditions, ces galeries d’art, ces associations, tout ce qu’on veut.
Souvent, ceux qui s’intéressent à la culture et aimeraient la faire vivre sont eux-mêmes des précaires qui accordent plus d’importance à leur satisfaction intellectuelle qu’à l’argent, et n’ont donc pas les moyens d’acheter les toiles qui leurs plaisent , les livres des auteurs qu’ils aiment, etc….
Les chercheurs achèteraient surement plus de bouquins d’autres chercheurs s’ils n’étaient pas à un euro près… donc il payent un abonnement à la bibliothèque et basta, ce n’est pas l’exemplaire acheté par la bibliothèque qui permettra de rendre le livre rentable…
Ah oui,j’oubliais de dire quelque chose à propos de l’ajout. L’expression ne s’est pas "transformée" en "intellectuels du dessous". Je me suis amusée à prendre ce pseudo, je crois que ça s’arrête là.En plus, c’était une allusion déjà démodée aux propos de Raffarin -"la France d’en bas"- qui avait donné lieu à beaucoup de blagues pour dire que quand on n’a même pas un travail mal payé on est de la France d’en-dessous (c’est à dire encore plus bas).
Et ça m’a pas mal énervé que dans le combat de Génération Précaire, les journalistes cherchent toujours, justement, à interviewer des jeunes qui vivaient vraiment dans une situation matérielle affreuse, pour faire pleurer dans les chaumières. Il a fallu passer par la phase "plaintes" pour passer à l’action, mais c’est dommage que beaucoup n’aient pas vu que derrière la lamentation, il y avait l’action, et des vraies interpellations, négociations, explication auprès des politiques du problème que les stages posent à l’ensemble du système économique.
Après, moi , je me lamente plus qu’une autre, mais ça c’est personnel 😉
Bonjour,
la grande erreur des intellos précaires ? Vivre en ville !
vivez à la campagne pour créer une oeuvre !
Stéphane
Bonjour les précaires,
la grande erreur des intellos précaires ? C’est de vivre en ville !
vivez à la campagne pour créer une oeuvre ! On reste précaire mais la vie est tranquille…
Stéphane
Salut
Plutot qu’Intellos précaires, la qualification solo pro me semble préférable. Solo et pro. Ensuite il faut en vivre. Et tout le monde n’y parvient pas. Il faut aussi payer le prix de sa liberté comme le préconisait déjà Montherlant…
Un solo !
Salut
Intellos précaires… dans le theatre aussi !
Mais c’est mieux que de vivre couché de subventions…
Line
Il ne s’agit pas de vivre dans les quartiers chics de la capitale en portant chez soi un pyjama troué et de vieilles tatanes, mais le fait d’être un intello précaire s’étend à tous ceux et celles qui ont l’amour de la culture, sont diplômés, ET/ OU ont une ou plusieurs passions, dans lesquelles ils s’investissent corps et âme, sans pour autant réussir à le faire reconnaître, tout ça, aussi bien dans le 15 ème qu’à Vitry-sur-Seine! Sans aucune volonté de caricature car c’est bel et bien la réalité. Dans tous les cas, ce statut reste assez savoureux de manière générale, même la frustration l’emporte quelque fois. Puis, nourrit encore et toujours plus nos états d’âmes et par la même, notre inspiration. Cercle vicieux déléctable. Oui, je suis consentante.
Oui il faut assumer ses choix. Quand on est romancier, quand on se sent romancier, c’est le choix d’une vie et effectivement on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.