Dans son huitième roman « Stupeur et tremblements », paru en 1999 et grand prix de l’Académie française, la célèbre romancière belge Amélie Nothomb raconte son terrible stage dans une grande entreprise japonaise qui prend la forme d’un véritable exercice d’humiliation infligée notamment par sa belle supérieure hiérarchique qui la fascine. L’occasion pour la jeune femme d’analyser la beauté nippone dans un pays qui brime encore ses femmes avec un certain sexisme…
« Toute beauté est poignante, mais la beauté japonaise est plus poignante encore.
D’abord parce que ce teint de lys, ces yeux suaves, ce nez aux ailes inimitables, ces lèvres aux contours dessinés, cette douceur compliquée des traits ont déjà de quoi éclipser les visages les plus réussis.
Ensuite parce que ses manières la stylisent et font d’elle une oeuvre d’art inacessible à l’entendement. Enfin et surtout parce qu’une beauté qui a résisté à tant de corsets physiques et mentaux, à tant de contraintes, d’écrasements, d’interdits absurdes, de dogmes, d’asphyxie, de désolations, de sadisme, de conspiration du silence et d’humiliations – une telle beauté, donc, est un miracle d’héroïsme. »
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