Cet ancien des Editions Rivages, publie, dans la maison qu’il vient de créer, une sélection pointue d’écrivains américains, de Schulberg à Scott Fitzgerald. Portrait :
Il s’appelle Bernard Pascuito. Il aime O. Henry, Scott Fitzgerald, Ring Lardner, James Cain ou Budd Schulberg. Après avoir créé en 2002 les Editions « Encre de Nuit » avec deux associés, il fonde seul deux ans plus tard la maison qui porte son nom, avec l’appui des Editions Payot-Rivages pour la fabrication et la diffusion. Son premier titre, en janvier 2005, est un coup d’éclat : « Rendez-vous à Samarra » de John O’Hara, qu’Eric Neuhoff, dans sa préface, n’hésite pas à juger aussi beau que « Gatsby le Magnifique », s’il vous plaît !
Pourtant O’Hara, célébrissime dans son pays avant la guerre, avait bel et bien disparu de toutes les mémoires…
Né en 1952, Bernard Pascuito avait été jusqu’en 2000 reporter, puis directeur de la rédaction de « France dimanche ». Il avait encore consacré au tennis, au football et au rugby de nombreux articles dans « le Journal du dimanche », sans oublier de signer des ouvrages sur Bernard Hinault et John McEnroe. De là à imaginer bientôt leur auteur comme l’éditeur-passeur d’une grande littérature américaine classique et pourtant négligée (sans oublier quelques inédits contemporains qu’il s’attache à nous révéler comme les ouvrages de Kathryn Chetkovich ou d’Elizabeth Dewberry, il y avait un pas qu’il n’était pas si facile de franchir… En novembre 2006, il publie un recueil de nouvelles inédites d’O. Henry et en janvier 2007 la Correspondance de Scott Fitzgerald et de sa fille Scottie (les lettres de celle-ci étant totalement inédites en français). Avec O’Hara qu’il réhabilite (« Une lueur de paradis »), on retrouvera la nonchalance narrative de Hemingway, la mélancolie à paillettes de Fitzgerald et le goût du bonheur propre parfois à William Saroyan. Son héros, un scénariste hollywoodien des années 1930, est amoureux d’une jeune libraire. La tragédie pointe dans leur vie avec la double et inquiétante intrusion d’un ami d’enfance du garçon et du père de la jeune fille. La tragédie peut-elle se dissoudre comme un glaçon dans un verre de bourbon ? Peut-être, mais reste alors la gueule de bois et les lendemains qui déchantent. Autre découverte récente de Pascuito : des nouvelles pour la plupart inédites du grand Ring Lardner (1885-1933), dont la désinvolture, le sens du raccourci, la tendresse humoristique à l’égard de ses personnages, sportifs à la manque ou demoiselles capricieuses, sont le propre du grand art.
Voir le site de l’éditeur :www.bernardpascuito.com
Derniers commentaires