Lire « sous le soleil exactement » face à la grande bleue ça a quand même plus de classe qu’un métro blafard nauséabond. Quels sont donc les heureux élus qui nous accompagneront sous le parasol ? Le magazine Transfuge dont nous parlions récemment publie son premier hors-série dédié aux 150 romans étrangers incontournables. De son côté l’Académie Goncourt vient de publier sa « liste d’été », qui comprend 14 romans.
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Le premier a fait appel à une trentaine d’auteurs allant de Régis Jauffret (qui a choisi entre autres David Copperfield) à Frédéric Beigbeder (Le loup des steppes) en passant par Nina Bouraoui (Mysterious skin)… Une sélection hétéroclite qui fait la part belle à la littérature anglo-saxonne et aux classiques. L’occasion de les (re)-découvrir… Philip Roth est cité à deux reprises pour « La tâche » et « La pastorale américaine ». A l’arrivée une sorte de bibliothèque idéale des « 150 romans étrangers incontournables », le premier Hors-série de la revue Transfuge.
A commander sur le site de Transfuge ou en kiosque (5€).
De son côté les vénérables jurés Goncourt ont sélectionné 14 romans contemporains français récemment publiés et les conseille aux vacanciers. Essentiellements des valeurs sûres qui ont occupé l’actualité littéraire récente :
– « Les femmes du métro Pompe » de François-Marie Banier (Gallimard)
– « Entre les murs » de François Bégaudeau (Editions Verticales)
– « Un peu de désir sinon je meurs » de Marie Billetdoux (Albin Michel)
– « Insecte » de Claire Castillon (Fayard)
– « La douceur assassine » de Françoise Dorner (Albin Michel).
– « Ravel » de Jean Echenoz (Minuit.)
– « J’étais derrière toi » de Nicolas Fargues (P.O.L.)
– « Dans la main du diable » d’Anne-Marie Garat (Actes Sud)
– « Un baiser à la russe » de Gaspard Koenig (Grasset)
– « Une saison sur la terre » de Marc Lambron (Grasset)
– « L’avenir ne s’oublie pas » de Pierre Moustiers (Albin Michel)
– « Les ronces » d’Antoine Piazza (Ed du Rouergue)
– « Telling » de François Taillandier (Stock)
– « Un désir fou de danser » d’Elie Wiesel (Seuil)
Il ne s’agit en aucun cas d’une sélection pour le prix Goncourt, mais des meilleurs romans pour l’été, précisent-ils.
Manque tout de même à l’appel Vaullauris plage de Nicolas Rey qui par son nom même s’impose sous les parasols !
Et les éternels « pavés » qui semblent réservés aux serviettes de bain…
Ajout du 29 juin : Le magazine Lire publie à son tour son guide des livres pour l’été. Et c’est Delphine Peras qui ouvre ses pages avec une sélection de thrillers de trentenaires, dignes héritiers de Jean-Christophe Grangé mélangé à du Dan Brown. Autant dire pas du tout nos préférés sur Buzz littéraire… Mais ils vendent bien, dit-elle. Très bien même, même si elle reconnaît, dans la plupart de ses critiques, que le style est « lourd, pétri de clichés et de bon sentiments ». Mais « prenants » néanmoins, estime t’-elle et très bien documentés… (Comment un livre peut-il être prenant et mal écrit ?, ndlr). Voici les heureux élus pour accompagner l’été des lecteurs :
– Un nouveau venu Jérôme Delafosse, 35 ans, qui publie Le cercle du sang, déjà écoulé à 35000 exemplaires
– Les arcanes du chaos de Maxime Chattam
– Etats primitifs d’Alec Covin
– L’éclat de Dieu de Romain Sardou
A lire aussi : La booklist de l’été 2008 avec le Livre de poche et Les conseils de livres d’été de l’Académie Goncourt, 2008
13 Commentaires
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Ils ont pris la liste de l’Obs. De toute façon, ces messieurs n’ont pas le temps de lire, à part Pivot 🙂
Alors voilà je fais la pub pour "La chambre de la Stella" que les jurés du livre Inter, de vrais lecteurs ceux-ci, ont préféré, et largement, à deux de cette liste de l’Obs.
Heureusement qu’ils précisent, le livre de l’été, parce que pour le Goncourt, c’était, rappelez-vous… mais oui… un livre inoubliable… très ennuyeux… mais si, bien sûr… Trois jours chez ma mère… François Weyergans… et c’était pas des vacances pour François… pour nous non plus… ils aiment bien les livres un peu ch… et les petits plats de Drouant chez les Goncourt…
Messieurs et dames… mille excuses aux deux Françoise et à Edmonde.
Je ne sais pas si l’erreur vient de "ceux" de l’obs ou de "ceux" du Goncourt, mais Echenoz n’est pas chez POL, plutôt chez Minuit, où l’on trouvera aussi Savitzkaya et Viel, à lire (à mon humble avis), pas forcément à la plage (c’est quand même mieux l’hiver, la plage non?).
Sinon je peux ? Pascale Kramer, Noëlle Revaz, Véronique Ovaldé parce que, si vous persistez à vouloir griller en masse, leurs livres sont tellement saisissants qu’ils vous isolent en pleine foule et vous donnent des frissons sur la peau plus rafraîchissants qu’un pschiitt d’eau minérale.
J’ai des souvenirs merveilleux de lecture à la plage avec William Boyd.
Ca ne s’invente pas : Brazzaville plage, livre aussi de mes premiers frissons érotiques…
Merci de ces suggestions de lecture. Et correction de cette faute, en effet, Echenoz chez Minuit bien sûr !
Je recommande Claire Castillon, très drôle avec son humour noir…Pas Echenoz, j’avais eu du mal avec son Pianiste…De toute façon, je me méfie de la sélection Goncourt, il aime les rasoirs et moi, l’été, je m’épile à la cire!
je me baladais pour trouver les listes de l’été, je tombe sur ce message.
et celle de campus pour 2005 qui ne me fait pas plus envie;
Pedigree de Patrick Modiano (Gallimard) ; Lutétia de Pierre Assouline (Gallimard) ; La malédiction d’Edgar de Marc Dugain (Gallimard) ; L’Etourdissement de Joël Egloff (Buchet-Chastel) ; La mauvaise vie de Frédéric Mitterrand (Laffont) ; L’amour du prochain de Pascal Bruckner (Grasset) ; Un secret de Philippe Grimbert (Grasset) ; Autoportrait d’Edouard Levé (POL) ; Une vie française de Jean-Paul Dubois (L’Olivier) ; La Hache et le Violon de Alain Fleischer (Seuil) ; Impuretés de Philippe Djian (Gallimard) ; L’Egoïste romantique de Frédéric Beigbeder (Grasset) ; La bulle de Tiepolo de Philippe Delerm (Gallimard) ; Ma première femme de Yann Queffélec (Fayard) ; Attirances de Didier van Cauwelaert (Albin Michel) ; Comique de proximité de Jean-Philippe Delhomme (Denoël) ; Bouche cousue de Mazarine Pingeot (Julliard) ; Le soleil des Scorta de Laurent Gaudé (Actes Sud) ; Les vivants et les morts de Gérard Mordillat (Calmann-Lévy) ; La Salamandre de Jean-Christophe Rufin (Gallimard).
je cherche celle de campus pour 2006
-Je suis d’accord Alexandra (merci pour ce blog une fois encore toujours très instructif!!)il manque le Vallauris Plage de Nicolas Rey qui a fait une apparition dans la dernière de En Aparté samedi dernier ;)) très beau bouquin et le style a encore mué un changement de registre jouissif, ce mec me ravit de livres en livres! Il ne m’a pas autant touché que le Fargues mais il est fort réussi !! Le Claire Castillon est effectivement très piquant!!
Je zappe aussi les listes Goncourt , en revanche quelqu’un a-t-il jeté un oeil sur "les liens défaits "de Christophe Authier lequel est réputé décrire une génération trentenaires désenchantés et paumés??
-Rayon auteur étrangers pour continuer dans la vague de Transfuge ;)) excellentissime revue c’est vrai qui devrait être mensuelle bon sang) une question me taraude depuis quelques semaines, quelqu’un sait-il quand le dernier Jay Mc Inerney "The Good Life" sortira en France ??Ce serait son plus beau roman depuis "Trente ans et des poussières aaah voire son plus beau roman tout court hum !!
-Un grand choc ces dernières semaines pour moi "Le temps où nous chantions" de Richard Powers, un pavé de 700 pages à vous briser un orteil 😉 mais c’est une saga familiale aussi aussi forte et poignante que la Pastorale Américaine de Roth, une histoire magnifique, une langue magnifique, iréelle et riche bref , l’un des bouquins les plus éblouissants que j’ai lu ces dernières années !!
-Dans le même genre "Les Corrections" de Jonathan Franzen cité dans ce blog d’ailleurs ;)) aussi touchant ou presque que la Pastorale Américaine précitée , une famille qui se déglingue autour du patriarche qui s’éteint peu à peu…
-Bon je pollue encore un brin ;))apparement il y a un bouquin fort remarquable qui est sorti dans nos contrées il ya quelques mois dans un silence pesant "Les enfants de choeur’ de Tom Perrotta, (Little Children en VO)salué l’an dernier par la critique Us et précédé de quelques trop rares critiques élogieuses ici, je le commence à peine mais les premières pages m’ont séduite , l’écriture est alerte, le style enlevé et drôle .Il s’agit d’une implacable satire de la Middle Class américaine et des trentenaires itou. L’auteur s’évertue à fissurer le vernis parfait des banlieues US tranquilles en apparence… certains évoquent une Madame Bovary du XXI ème siècle avec le style décapant de Hornby , quelqu’un l’a lu ??
Voilà un simili pitch dégoté on line
Entre adultère, vains espoirs et traditionnelles fausses promesses, "Les Enfants de chœur " est une comédie tout aussi grinçante que désopilante sur les classes moyennes américaines. Avec ce tableau clinique virtuose, Tom Perrotta surprend son lecteur et se surpasse."
"Si on lui avait demandé comment elle s’était retrouvée mariée, installée en banlieue et s’occupant à plein temps d’un enfant en bas âge, Sarah aurait mis tout cela sur le compte d’un moment de faiblesse. Après tout, qu’est-ce que la vie, sinon une épuisante succession de moments de faiblesse ? « La plupart des gens se contentaient de rentrer dans le rang comme des enfants obéissants, se pliant systématiquement à ce que la société exigeait d’eux, tout en prétendant qu’ils avaient véritablement choisi. » Mais Sarah se considère comme une exception. Ex-féministe, ex-militante convaincue de toutes les causes sociales, bisexuelle, elle a été obligée de revoir ses ambitions universitaires à la baisse et a le sentiment que sa vie actuelle est un ratage absolu. Marié, père au foyer s’occupant lui aussi à plein temps d’un enfant de trois ans, Todd a l’assurance que quelque chose, au fond de lui, va mal ou n’a pas été résolu : s’il a terminé depuis deux ans ses études de droit, il a échoué à deux reprises à l’examen du barreau. Lorsque Sarah et Todd se rencontrent pour la première fois au square voisin, un midi, au milieu de quasi-étrangers, leurs baisers, pour le moins inattendus, ressemblent à une espèce de folie. Cet été, décidément, quelque chose ne tourne pas rond.
-Dans un autre genre qui n’a rien à voir , j’ose aussi citer un bouquin écrit dans un français sublimissime par une Italienne (qui vit en France) "La Douceur des hommes" de Simonetta Greggio c’est sorti en fin d’année 2005 , un véritable coup de foudre sitôt refermé. L’auteur dresse un sublime portrait de femme , une épicurienne, qui avait soif de vie et qui a laissé ses désirs tracer son existence ….l’on a envie de se replonger encore et encore dans ce vertige de mots, la lecture se déguste comme le plus raffiné et le plus sensuel des plats Italiens ;))) , un régal c’est court en plus (175 pages) et une fois encore c’est divinement écrit, c’est poétique, suave, la langue est somptueuse sans être pompeuse ou ampoulée.ou nombriliste on est à des années lumières d’une auto- fiction sans âme…
-Et enfin et j’en termine, rassurez-vous hihihi, il y a l’exquise et délurée Alison Lurie, ses bouquins ont été réedités récemment chez Rivages Poche , de "Conflits de Familles" (mon préféré) aux "Liaisons Etrangères" à "la Vérité sur Lorin Jones"vous pouvez piocher les yeux fermés, une écriture jubilatoire,un regard acerbe , ironique et drôle sur ses contemporains, son petit dernier "La Vérité et ses conséquences" n’est pas aussi abouti à mon sens meuh bon…c’est un tel plaisir de lecture !
Merci Carolyn, c’est très gentil et merci de t’être "lâchée" sur tes conseils lecture d’été !
Là on en a pour toute l’année 🙂
Christian (plutôt que Christophe) Authier sera prochainement chroniqué par ici.
Je ne connais pas les autres livres que tu cites, axés sur le domaine étranger, anglo-saxon notamment. "Les Enfants de chœur" que tu cites m’a l’air d’avoir un style à la Laurie Colwin ? Je ne sais pas pourquoi mais je n’ai pas aimé (Laurie Colwin) . Je ne dois pas être faite pour les "grandes histoires" mais j’adore les études de moeurs.
Alison Lurie a l’air d’être une jolie plume typiquement féminine.
Au plaisir de te lire,
Mille merci d’avance Alexandra pour Christian ;)))) Authier; miam j’ai hâte de lire ça ! Et merci à vous tous pour vos conseils de lecture …Oui, Alison Lurie est une belle plume féminine effectivement mais son humour corrosif et diabolique, qui n’est pas sans rappeler David Lodge, la distingue…
J’avoue effectivement que je suis une fondue ravagée de littérature anglo-saxonne., je plaide coupable ;))).De prime abord, le roman de Tom Perrotta "les enfants du choeur" est bel et bien une étude de moeurs, le bouquin sera d’ailleurs adapté au cinéma , on est plus dans la veine de l’humour satirique, subtil et sans concession d’American Beauty …
"Kate Winslet sera la vedette de Little Children, adapté du roman de Tom Perrotta. Une histoire qui promet de faire des vagues : dans un quartier américain, calme et puritain, Sarah et Richard élève leurs enfants. Si en apparence, tout semble calme et normal, les mœurs sexuelles du couple sont en réalité quelque peu atypiques. Le père passe ses nuits sur des sites pornos, et la mère, au foyer, prend du bon temps la journée avec le beau voisin"
A vrai dire, je ne saurai dire s’il présente des accointances avec Laurie Colwin que je ne connais pas hélas, mais en parcourant les reviews américaines, cet écrivain n’a jamais été cité en référence, Philip Roth, Fitzgerald, Nick Hornby ont été mentionnés en revanche. Il y est question de moralité, d’infidélité , de mort, de désir, de choix de vie….Il y a plus qu’une simple étude au scalpel du couple à mon humble avis et les personnages sont hauts en couleurs !Il y a le monde de l’apparence qui vole en éclat dans cette petite banlieue sans histoire en surface…et les voisins cachent des vies assez rock’n roll ..
Je n’en suis qu’au début mais je reviendrai donner mon avis une fois que je l’aurai achevé histoire de vérifier si ces dityrambes sont justifiés ou non!
Avec plaisir, j’ai hâte de lire ton avis sur Tom Perrotta, surtout si c’est dans la veine d’un American Beauty. Bonne lecture !
Un livre fait pour l’été, "Août" de Sophie Lasserre, pas très rafraîchissant, plutôt étouffant. C’est l’histoire d’une sorte de desesperate housewive, coincée dans un mariage qui bat de l’aile (son mari la trompe sous ses yeux) et d’une vie étriquée dans laquelle elle se meurt d’ennui. Ce sentiment d’oppression est habilement mis en perspective avec la chaleur estivale, le tout servi par une écriture serrée créant un climat volcanique. On en tremble presque. Elle a sa place dans les valises sans nul doute.
L’été est presque fini… Mais pour ceux qui partent en septembre, je conseille le dernier Michael Connelly "La défense Lincoln".
Personnelement, je ne suis pas un fan de polar. Mais Connelly a écrit un livre accessible aux neophytes du genre, qui peut se lire sans problème à la plage. Juste un regret: pourquoi est-ce que l’auteur a écrit un épilogue?