Nous suivons depuis quelques mois déjà l’actualité des blogs d’écrivains, primo-romanciers et auteurs wanna-be. Il est intéressant de visiter de temps à autre les-uns et les-autres afin de constater l’évolution qu’a pu prendre l’un ou l’autre blog. En particulier ceux tenus par les écrivains (publiés). Récemment (au 15 août), le jeune écrivain belge Thomas Gunzig a fermé le sien après 4 mois d’existence. D’autres comme Guillaume Chérel affiche au contraire une belle santé. Pourtant, on peut se demander si ces espaces de libre expression ne desservent pas l’écrivain s’il ne s’impose pas quelques principes…
Dans le cas de Thomas Gunzig (Le plus petit zoo du monde, Kuru…), celui-ci a estimé que son blog lui prenait « beaucoup trop de temps« . « Je travaille sur un gros truc qui me demande plein de recherches dans tous les sens et puis il y a toutes les affaires courantes à traiter… Je recommencerai un blog le jour où je ne serai pas obligé de gagner ma vie. » écrit-il en commentaire. Il a choisi de « raser » définitivement ses anciens billets car selon lui un blog doit vivre ou ne doit pas être. Dans ce blog l’auteur traitait un peu de tout et publiait notamment des chroniques de DVD (un de ces jobs alimentaires). Il racontait parfois quelques petites anecdotes de sa vie quotidienne comme sa participation à des salons littéraires. Toutefois l’ensemble restait assez disparate et jonchés de fautes d’orthographe puisque l’auteur est comme il le dit dyslexique. Ce qui ne l’empêche bien sûr pas d’avoir une plume percutante mais pour le lecteur, non averti, cela peut surprendre… C’est ainsi qu’une visiteuse lui avait une fois fait remarquer que son blog l’avait dissuadé de lire ses livres… D’ailleurs l’auteur concède dans l’un de ses derniers commentaires « Tout compte fait, il vaut mieux lire mes bouquins. Là au moins, je m’applique… »
Même angoisse chez Karine Fougeray auteur bretonne d’un premier roman « Elle fait les galettes, c’est toute sa vie » » et qui tenait un blog « Plume salée » sur le site d’Arte : « J’arrête, j’arrête pas, ça me prend trop de temps, j’ai besoin de temps, je perds mon temps, je ne perds pas mon temps… », confiait-elle dans sa dernière note avant de prendre « un gros break de deux mois ». La reverra t’on à la rentrée de septembre comme elle l’annonce ?
En revanche Guillaume Chérel (auteur notamment de « Les enfants rouges ») ne faiblit pas et semble même redoubler d’ardeur avec un ou plusieurs posts quotidiens ! Il attire aussi quelques auteurs comme Philippe Jaenada (le vrai pas une imitation), qu’il surnomme « Jaja », venu répondre à ses petites piques (« sans méchanceté » dit-il). « Jaenada pourrait être le John Irving Français (pour l’humour, la légéreté : mais Pennac et Picouly, pour la légéreté, occupent le créneau) ) mais il est trop paresseux : voyage pas au-délà du périph., du coup son champ de vision du monde s’en ressent, ou alors pas assez destroy, trop pleutre, manque de « cojones », ouais… Ce n’est que mon avis. Pas de soufle, prend pas de risque, pas d’audace, ça ronronne, et vous ça suffit. » puis il ajoute « Jaja, même le dernier Joncour, Foenkinos, Rey, Moix, Zeller, c’est petit, petit, petit…«
Philippe Jaenada (qui avait d’ailleurs, lui aussi, créé un blog éphémère dans le sillage de Virginie Despentes en 2004 avant d’abandonner afin de ne pas gêner son entourage) était tombé sur le blog de l’écrivain par hasard en faisant une recherche sur l’un de ses ouvrages à venir « Les brutes » à paraître chez Scali dont nous vous parlions précédemment). S’ensuivit un dialogue houleux entre les deux auteurs avec reproduction d’e-mail privé de l’un, sous les yeux certainement médusés-amusés des lecteurs qui n’osaient sans doute pas en rêver autant ! De nombreuses anecdotes sur la vie privée (« Le ptit Zeller, fraichement séparé de Jessica Nelson…« , « L’âne Moâx (pour Yann Moix, ndlr) peut aller se rhabiller, remettre ses culottes sales et baiser des gamines laissées en plan par le gros Besson…« ) et petits réglements de compte sur les auteurs de Saint Germain des prés fusent aussi sur son blog. Mais ce qui est sans doute le plus ennuyeux dans l’histoire, du moins pour l’auteur, c’est que cette spontanéité qu’il ne cherche pas à doser le place en porte à faux avec sa situation de critique littéraire (notamment pour le Point). Il est d’ailleurs très honnête là dessus. A l’occasion d’un papier dans Le Point très élogieux sur Florian Zeller (qu’il va jusqu’à qualifier de « jeune surdoué ») , il dit avec son franc parler habituel : « Zeller dans le Point par oime… un papier pro, quoi… faut que je gagne ma croute. » puis ailleurs « C’est mon gagne-pain, je préfère encore ça à magasinier ou écrire des conneries dans Voici… »
Honnête certes, mais quelle crédibilité lui apporter ensuite au regard de ses aveux ? Ce qui ne l’empêche pas de citer bien sûr de nombreuses références littéraires intéressantes d’Hemingway à William Burroughs en passant par Cravan, Cendrars, London, Kessel ou Kerouac… Il recommande d’ailleurs avec Fabien Ory, pour la rentrée, le dernier Aïssa Lacheb-Boukachache (Mon cahier d’Henry Crotter).
Quant à Thomas Clément, il a reconverti son blog en site fourre-tout où il se mue tour à tour en VRP pour vanter les mérites d’un appareil photo numérique ou en intervieweur d’Evelyne Thomas (ex-papesse de la télé-réalité pour ménagère sur France 3). De quoi laisser perplexe le lecteur des Enfants du plastique pensant certainement trouver des influences plus littéraires…
Frédéric Ploton, qui a gardé lui une ligne éditoriale cohérente jusqu’au bout, s’interrogeait pour sa part sur l’utilité de pousuivre son blog après la parution de son livre « Son parfum » (intervenue en mars dernier) : « Je me retrouve tout simplement – comme les autres – dans cette position délicate du bloggeur de fond. Quand l’objet de ma logorrhée n’est plus – ou en tout cas n’est plus sous les feux de l’actualité – de quoi parler ? » s’interroge t’il dans sa dernière note intitulée « La solitude du bloggueur de fond ».
Pourtant des auteurs tels que Virginie Depentes, Alina Reyes, Chloé Delaume ou encore Claire Legendre semblent avoir trouvé leur ton et leur rythme même si la première a réservé l’accès de son blog à quelques happy fews et que les secondes ont fermé les commentaires. Nouvelle venue dans le monde des blogs, Lola Lafon, discrète, semble aussi tenir un cap littéraire intéressant entre anecdotes sur son travail et sur ses doutes d’écrivain.
Aux Etats-Unis, le blog de l’écrivain de science fiction Neil Gaiman (Neil’s Gaiman Journal) est même un monument (en version originale même traduite en français !) !
Alors pour ou contre les blogs d’écrivains ? [ Alexandra – Buzz littéraire ]
A lire aussi : De nouveaux blogs d’écrivains à découvrir ! (2010)
24 Commentaires
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Vous avez oublié dans la liste le blog déjà culte de Michel Houellebecq! (sous réserve que ce soit le sien et que Michel Houellebecq n’est pas lui-même une invention des raéliens.)
Personnelement, j’adore les blogs (ça tombe bien, j’en ai 4.) Il y a ce côté "tout le monde peut en faire un" qui manquaient aux sites internet (qui réclament de sérieuses connaissances en informatique.)
Le blog est utile lorsqu’il a un aspect de confidence, avec ce que cela possède de desordonné. Evidement, on retrouve le bon vieux débat: "Peut-on étaler sa vie privée en public?" Moi, j’y répondrais oui, mais il faut assumer les conséquences…
Le problème des blogs d’écrivains, c’est plutôt que cela risque de devenir un "must have". Ceux qui ne sont pas nés avec une souris entre les mains se feront rédiger des blogs par des tiers. On peut évidement imaginer qu’un éditeur décide de créer systématiquement des blogs pour ses auteurs (dont le contenu serait visé par un comité de marketing, comme ceux des politiciens.) On se retrouverait alors avec une ribambelle de blogs insipides…
Il n’ y a pas longtemps, on m’a demandé "pourquoi" un site ?
J’ai répondu que j’aimais bien écrire mes sensations (et non celles d’un personnage) sans le "voile" de la fiction. Mais pas toutes ! Et je fais très attention à certaines choses, notamment quand je parle de mes enfants : je ne montre jamais leur visage clairement, je fais attention à ce qu’ils ne soient pas identifiables, je suis assez pudique sur eux, et je n’ai pas envie que leurs visages se retrouvent en montage sur un site pédophile.
Les commentaires m’aident parfois et aussi des commentateurs et/ou lecteurs du site deviennent des lecteurs des livres, avec qui l’échange est aisé, plus fluide. J’ai fait des rencontres incroyables "grâce" au site. Des lecteurs découvrent mes premiers romans, passés inaperçus lors de leur sortie.
Le « cahier » (des pages blogs où je parle surtout de mon travail en cours) permet de trier de façon plus claire : je dois être compréhensive et non me dire "je me comprends" lorsque je parle de mon travail. Sinon, lorsque ce n’est pas public, je crois toujours que je vais me comprendre et quelques temps après, je ne me comprends plus ! Idem pour les photos, etc. Je les mets, j’explique pourquoi j’ai écrit ça ou ça avec une image, et en même temps, je trouve aussi d’autres trucs, j’y vois mieux quand j’explique. En ce sens le site me fait gagner du temps (je travaille aussi "ailleurs" comme beaucoup d’écrvains) puisque j’y "range" et "clarifie" mes notes…Mais il faut aussi se méfier de la clarté : parfois, quand on écrit, et même souvent, je crois qu’il ne faut pas trop savoir où on va…
Les blogs de type "work-in-progress" semblent donc voués à s’assécher.
Je ne suis guère étonné : après les joies d’un nouveau jouet on se rend vite compte que le blog « doublonne » avec le livre en cours… Sans compter qu’il faut toujours alimenter le feuilleton, l’auteur se retrouve en quelques sorte éditeur de soi-même, se pressant pour sortir vite une nouvelle note ! Le cas exposé par Frédéric Ploton me semble à ce titre symptomatique.
Ensuite on peut toujours jouer à fond le jeu de l’autopromotion (genre directeur marketing de soi-même), mais là c’est l’œuvre en cours qui risque d’en pâtir.
Je reste cependant persuadé que le blog peut être utile. Car écrire demande une concentration dont personne n’est capable sur une journée entière. Le blog alors offre une distraction, au sens littéral, peut-être la seule qui soit vraiment proche du travail d’écrivain. Emmanuelle parle de « Carnets », je suis d’accord avec elle. J’y ai vu parfois la possibilité de brouillons – non pas pour le livre en cours, mais pour le suivant, une façon de faire venir des idées nouvelles. Avec cet avantage par rapport au carnet que le blog donne à l’auteur l’impression (l’illusion ?) d’avancer un peu sur un chemin souvent mal éclairé !
Quant à lire les blogs d’écrivain, c’est un peu comme écrire un blog : ça vient par vagues…
A bientôt, Buzz, je vois avec plaisir que le propos continue de s’étoffer !
Et il y a aussi le blog de la mystérieuse Lady Writer… C’est curieux, cet engouement pour les blogs, je jette avec plaisir un oeil sur certains (dont celui de Tatiana de Rosnay, encore dans un autre style), d’autres m’agacent mais mon ambivalence me pousse à les lire quand même (au hasard, Thomas Clément… dont le blog ressemble à un catalogue de gadgets), etc…
J’espère que ça ne va pas devenir un "incontournable", ouvrir un blog quand on est écrivain… Je comprends certains cas de figures (vouloir se faire de la pub car on est un jeune écrivain, ou parler de l’actualité littéraire (ce que fait pas mal Mme de Rosnay), dévoiler ses peurs, etc…), mais j’espère que tous ne vont pas s’y mettre, ce serait inutile, voire casse-gueule (parce que le lecteur, il faut l’accrocher, là aussi, et être à la hauteur de ses attentes – dur).
Enfin ! A l’époque, je lisais avec plaisir le blog de Virginie Despentes, je trouvais le contenu très touchant. J’offre un paquet de fraises Tagada à celui qui me donnera un indice pour trouver le mot de passe… 🙁
Je constate que vous avez oublié aussi de citer Mikael Hirsch http://www.mikaelhirsch.com qui mène un travail remarquable sur son blog. Chacune de ses notes est cousue de fil d’or, c’est d’une sensibilité rare et de haute voltige.
A propos de Thomas Clément, je ne trouve pas que son blog a de quoi "laisser perplexe le lecteur des Enfants du plastique pensant certainement trouver des influences plus littéraires". Son livre n’était-il pas, déjà, un fourre-tout, comme tu le dis ?
Hello
Merci pour ce petit point Alexandra. Tu as oublié l’écrivain mystère qui tient un blog particulièrement intéressant :
lalitterature.blogspot.co…
En ce qui me concerne je puise mon inspiration dans le marketing, la publicité et l’observation des gens dans les centre commerciaux. Mon blog est le prolongement de mon premier roman et l’antichambre du prochain.
Ben oui, désolé mes influences, ce sont les gens. Ceux que je rencontre et aussi ceux qui ont rencontré certainement plus de gens originaux que je n’en rencontrerai jamais (comme Evelyne Thomas).
Merci de vos intéressantes réponses à cette question qui me taraude !
Je vais réagir sur chacune :
Joest, le blog de Michel Houellebecq est plus un instrument qu’autre chose j’ai l’impression…
Côté lecteurs, les blogs d’écrivains peuvent en effet être intéressants. C’est comme le bonus d’un DVD et la chance de toujours savoir ce que fait son auteur favori même hors promo, sans le filtre des journalistes.
Concernant le fait de déballer leur vie privée, oui après tout ça les regarde mais dévoiler celles des autres ou de soi-disant "potins" de l’édition bof.
Cela ne fait que créer une grosse déception pour ceux qui s’intéressent vraiment au travail de l’auteur. Et puis il y a aussi l’inconvénient de faire disparaître une part du mystère qui les entoure (je suis assez persuadée sur le fait qu’il ne faut pas "trop" en savoir sur un auteur : les livres constituent l’essentiel)
Concernant "les nègres" de blog (lol, un nouveau métier ?), je crois que cela existe déjà plus ou moins… Mais dans ce cas c’est plus un site officiel présenté comme un blog avec l’actu du moment.
Emmanuelle, je suis d’accord avec toi sur la spontanéité de l’écriture. C’est ce qui fait l’intérêt d’un blog mais en restant dans des thèmes littéraires ou approchés. Je crois quand même à la nécessité de ne pas trop se "(re)lâcher" quand on est écrivain et blogueur, surtout si l’on est un peu "connu".
Prixdeflore 2006, oui d’autant que ces notes "work in progress", comme tu dis, de type journal de bord, ne sont pas d’un intérêt littéraire fou pour l’auteur (et finissent par lasser à la longue). A la limite, livrer des extraits de son livre en cours et demander aux lecteurs de réagir. Mais cela n’aura sans doute pas le même succès…
Louve, je crois qu’en effet Virginie Despentes avait réussi à raconter sa vie comme elle raconte ses romans tout en faisant partager son univers et ses sources d’inspiration. Ce qui donnait un bon rythme à son blog même s’il y avait aussi un peu de name dropping mais sans plus.
Lili, oui désolée je n’ai pas cité tout le monde…
Christophe, lol, tu es dur là ! Honnêtement, j’ai juste jeté un œil et le style ne m’a pas tenté…
Thomas, tu as raison de faire ce que tu aimes, le but d’un blog est de se faire plaisir avant tout ! Toutefois n’étant pas venue depuis un moment sur ton blog, j’avoue avoir été surprise du changement "post sortie des enfants du plastique". Le mélange des genres peut dérouter, à mon humble avis…
Sympa de (re)causer de notre blog Alexandra. Guillaume n’a pas manqué de te répondre.
A bientôt.
Euh… Alexandra, je veux pas jouer les coincés, mais ça t’embête pas d’enlever le truc sur les représailles de mon épouse, là ? Tu veux qu’on me retrouve en tranches ou quoi ?
****Message du 30/08/2006 déplacé suite à erreur de post****
Sympa de s’intéresser à moi, mister Buzzzzz mais, d’une part j’ai, lancé ce blog avec Fabien Ory pour lancer, buzzzzzer « Prends ça dans ta gueule ! » mon nouveau roman à paraître ce 7 septembre au Rocher, et d’autre, je ne vois pas en quoi je me décrédibilise si je dis la vérité, toute la vérité, et je dis je le jure ! En gros, je me fous à poil à mes risques et périls et surtout provoque… le débat, pour parler littérature. J’ambitionne d’ôter le masque de certains imposteurs pour mieux intéresser les passionnés de lis-tes-ratures aux vrais, aux bons écrivains… qui mettent leur peau sur la table et pas seulement leur photo en couverture. Je ne calcule pas, je parle cash comme on dit dans mon 93 d’enfance… Lisez aussi « Les pères de famille ne portent pas de robe » (Julliard 2005), vous comprendrez de quel bois je me chauffe… Et bise à Philippe Jaenada qu’est pas le pire des zécrivains… éh éh… même que je l’aime bien même si ma bune est plus belle que sa blonde… éh éh… Amitiés à vous bandse de Buzzzzzés.
Merci de vos avis respectifs. Il ne s’agit que de mon modeste avis sur la question que beaucoup ne partagent sans doute pas 🙂 Philippe, je modifie ma phrase afin de ne pas t’attirer les foudres de ton épouse, je n’avais pas la sensation de faire une révélation au vu du Cosmonaute… si ?
Merci de mentionner mon blog, "discret"…
La tentation est grande dans un blog de déborder, de se laisser aller à des petites crises de mauvaises humeur hystériques qu’on trouve sur pas mal de blogs.
Tous ces commentaires d’une minuscule colère aigrie sur les "autres" écrivains, les anecdotes sur "le milieu" (je n’ai jamais fait partie du "monde du travail, mais à mon sens, on retrouve là, la culture d’entreprise parfaite, avec ragots, chuchotements et mauvaise haleine)
Toutes ces jérémiades sur le traitement médiatiques auquel on "aurait dû avoir droit" et ses promotions de livre même pas déguisées….Un peu triste.
Pour ma part j’essayerai de continuer à voir le blog comme un journal intime éclairé par des projecteurs, donc il faudra essayer d’écrire comme on chante: un cri vertical qui effleure la terre
à bientôt concert Paris (européen le 9 Octobre…) et roman après,
lola
Bonjour à tous,
Puisque le buzz m’a fait l’honneur de me référencer dans sa liste des jeunes auteurs (on pourrait très bien enlever le « jeune » d’ailleurs, me concernant), je me sens un peu de légitimité pour donner mon point de vue et vous parler de mon expérience en la matière.
A la sortie de mon premier livre, en février dernier, il m’a semblé que je ne pouvais pas ne pas avoir de site internet, à la fois pour prolonger la durée de vie promotionnelle du livre – une fois que la presse traditionnelle n’en ferait plus écho – mais aussi, et surtout, pour établir un lien avec des lecteurs – exactement ce dont se fout V. Despentes . De fait, la rubrique « contact » m’a surtout permis de renouer avec des perdus de vue qui se sont manifestés à cette occasion. Mais très peu de contacts purement littéraires, quelques félicitations ou encouragements qui font toujours plaisir. Mais rien à voir avec l’expérience d’Emmanuelle citée plus haut.
Dans le même temps, comme je travaillais à un nouveau récit qui en était aux corrections chez l’éditeur, il m’a semblé intéressant de rendre public les évolutions et la manière dont tout cela pouvait se passer, « ma petite cuisine » pour reprendre les mots de Pierre Assouline qui, sollicité par mail sur l’intérêt de la démarche, m’a répondu qu’il ne le voyait pas, l’intérêt.
Un écueil que je voulais absolument éviter était de parler de moi en tant qu’individu – éventuellement en tant qu’écrivain – pour me concentrer sur l’écrit seul. J’espérais que certains chapitres ouverts à la lecture susciteraient, non pas des critiques, mais des réactions ce qui a été le cas quelques fois. Par exemple, une scène montre un homme et une femme s’apprêtant à faire l’amour pour la première fois, jusqu’à ce que l’homme découvre la cicatrice d’une césarienne sur le ventre de la femme, ce qui suscite chez lui une réaction très violente. La publication de cet extrait a généré des commentaires, parfois par mails sur ce genre d’expérience qui m’ont à la fois persuadé que j’étais dans le vrai et influencé dans le déroulement de la suite.
Mais ce genre d’expérience est resté assez rare.
En revanche, il y a souvent des commentaires affectifs, lorsqu’il s’agit par exemple de me soutenir virtuellement en attendant le retour de mon éditeur. A ce titre, et pour y aller de mon commentaire sur le blog de Thomas Clément, je trouve qu’il utilise à merveille le média pour véhiculer une image de lui et se donner de la visibilité.
Il y a eu également des moments d’angoisses après publication de textes franchement mauvais qui me desservaient et qu’il a fallu attendre le lendemain pour supprimer. Un véritable supplice ! On se sent alors terriblement vulnérable. On voit aussi les limites de l’exercice qui consiste à ne montrer que ce qui nous sert, raison pour laquelle je trouve très bien qu’il y ait aussi des publications plus spontanées. Si le gars est trash mais qu’il pond de l’or dans ses romans, pourquoi pas ? On connaît tous les bio des monstres sacrés qui, dans leurs vies privés étaient orduriers (allez, je pense à Flaubert), la juxtaposition des deux univers donnant des effets marrants, disons.
Bref, la plupart des blogs d’écrivains – je mets le mien dedans, hein ! – sont un tout petit peu chiants, il n’y a pas vraiment d’expérience artistique, mais de la promo, surtout, de la visibilité – je me mets toujours dans ce sac là, inutile de me répondre en m’insultant comme on l’a fait quelque part ailleurs : je me mets dans la catégorie des blogs un peu chiants… Voilà c’est dit !
Evidemment, pour reprendre le mot d’Alexandra et sa comparaison avec les bonus DVD, il vaut mieux lire le livre d’abord et éventuellement compléter sa lecture par le making of, pas le contraire. Donc, je me dis que mon petit exercice sur le blog servira pour plus tard, qu’il peut être intéressant pour un lecteur de savoir par où les personnages sont passés pour en arriver là. Ou peut-être pas ? On a du mal à imaginer qu’un livre ne soit pas autre chose qu’un produit (pour ne pas dire œuvre) fini et qu’il a fallu, comme pour un film, du travail et des interventions extérieures, des rebondissements, des contrariétés, des fausses pistes etc… pour en arriver là.
Pour ma part, et répondre encore à Alexandra, le blog a quand même servi à garder la trace de certaines évolutions que j’aurais complètement oubliées. Par exemple, Antoine, un personnage qui a disparu de l’histoire, eh bien il n’est pas mort anonyme, il est encore là, un peu, on continuera à le pleurer quelques temps.
Tiens, ça me fait penser, qui conservera nos blogs après notre mort ? comme on le faisait des cahiers à spirales remisés dans le grenier (découvert par nos petits enfants, ça ferait un bon film, ça, un genre de Sur la route de Madison, mais alors version internet 2.0)
Merci Lola et Nicolas de vos témoignages respectifs du côté écrivain.
Pour le… "Sur la route de Madison version web", je suis pas persuadée mais qui sait ? 🙂
Depuis six mois, notre blog ne cesse d’attirer davantage de connections : une demi douzaine d’écrivains nous ont rejoint Fabien Ory et moi, Guillaume Chérel, nous tournons à 2000 connections de moyenne, avons frôlé les 6000 sur Nabe… Mon nouveau roman, "Prends ça dans ta gueule !" (ed. du Rocher) est réimprimé après deux mois… ça bouge. Pas de "jérémiades" comme dit Lola Lafon ni d’aigreur, du débat, du débat sur la lis-tes-ratures, c’est tout… et c’est déjà beaucoup. Amitiés. Big G
Depuis six mois, notre blog ne cesse d’attirer davantage de connections : une demi douzaine d’écrivains nous ont rejoint Fabien Ory et moi, Guillaume Chérel, nous tournons à 2000 connections de moyenne, avons frôlé les 6000 sur Nabe… Mon nouveau roman, "Prends ça dans ta gueule !" (ed. du Rocher) est réimprimé après deux mois… ça bouge. Pas de "jérémiades" comme dit Lola Lafon ni d’aigreur, du débat, du débat sur la lis-tes-ratures, c’est tout… et c’est déjà beaucoup. Amitiés. Big G
Le blog de Despentes était vlasse mais on n’a rien découvert d’autre sur elle que ce qu’on connaissait déjà. Comme si c’était trop proche d’elle. Rien de nouveau en fait. Le blog d’Ann Scott était intéressant par contre: Il a duré un an et pas une ligne sur l’écriture ni sur sa vie à elle. que des photos de musiques, films, livres partagés avec ceux à qui ça plaisait. Jaennada a longtemps été guest sur ce blog. Un faux squatt qui s’appellait Paper Street accueillait Jaennada en nabab au milieu d’une dizaine de filles et j’ai jamais autant rigolé que sur ce blog! Puis Ann Scott s’est tirée quand plein d’autres sont arrivé. Pareil pour sa page sur MySpace.com qu’elle a gardé un an avant que ça se généralise. Maintenant reste plus qu’à trouvé où elle a emigré parce qu’à chaque fois c’est vraiment original.
J’écris mon blog dans le Monde depuis deux ans, date à laquelle j’ai sorti mon premier roman "le chemin d’Agoué". Mon 3ème roman
"Lonely" sort, il est en pleine actualité.
ambatill.blog.lemonde.fr/
Bonjour,
Je viens de créer un site internet dans lequel je publie des nouvelles, des extraits de romans d’heroic fantasy, et des poèmes. Je vous invite à venir les consulter et à ne pas hésiter à laisser votre avis sur les différents textes.
Je vous remercie mille fois par avance.
Cordialement
Azilys Pimeys
Bonjour
Afin de creer une nouvelle rubrique sur notre site, nous recherchons un écrivain de contes pour enfants pour nous écrire des histoires de Princesses.
Connaitriez vous quelqu’un ou peut être ce message nous permettra t il de trouver la personne interessée ?
Merci
Les blogs peuvent montrer le talent de l’écrivain et lui permettre de se faire connaitre à moindre cout pour commencer.
Il n’y a pas que chez les écrivains que les blogs se multiplient, puis sont abandonnés au bout de quelques mois. Tenir un blog sur plusieurs années demande beaucoup plus d’efforts que ce que l’on croit. On s’en rend souvent compte bien après les débuts euphoriques quand la lassitude commence à se faire sentir et que le plaisir se transforme en obligation.
Jeune auteure, j’avoue m’être beaucoup interrogée: blog ou pas blog? Site ou blog? Il n’y a rien de pire qu’un blog qui semblerait abandonné et en alimenter un est chronophage. J’ai donc finalement opté pour le site, fin 2011, qui n’indique pas de date, et ne réclame pas de billets à rythme régulier. On peut y découvrir qui je suis et mes écrits, mais dans une optique différente du blog.