L’auteur controversé revient livrer, pour la rentrée littéraire, sa vision du monde avec un roman d’anticipation répico-poétiquer, situé en 2070. 12 ans après la destruction de la Métastructure qui, si elle a pacifié le monde, est parvenue à complètement machiniser l’Homme. Une seconde mutation est en cours : quelque chose se sert du néant laissé par la Métastrucuture pour le détruire. Elle le tue en attaquant le langage. En le ramenant à son degré zéro, en le convertissant en langage numérique, à une suite binaire de 0-1. L’Homme risque de mourir comme une machine, c’est le piège ultime de la technique. Seul espoir, l’attente d’une cargaison de livres. Une bibliothèque entière qui bien sûr est extrêmement menacée…
Quel rapport entre Grande Jonction et notre époque ?
M.D. Il met en scène sa fin, ou plus exactement ce qui se produira APRÈS la fin de l’Homme.
Le roman se passe dans les grands espaces nord-américains comme votre précédent roman. Ce lieu s’est-il imposé à vous ?
M.D. Quand on vit en Amérique, continent conquis par des Européens il y a cinq siècles, si les grands espaces ne s’imposent pas à vous, autant retourner vivre à Roubaix, à Clichy-sous-Bois, ou à Bayonne.
Qu’est-ce que le Territoire de Grande Jonction ?
M.D. Un « Territoire autonome » fictif mais élaboré à partir de certaines réalités nord-américaines. Un « Territoire » transfrontalier entre USA et Canada, gouverné par une autonomie amérindienne comme il y en a beaucoup sur la ligne du 42 e parallèle.
Les fascinants héros de vos romans semblent particulièrement solitaires. Pensez-vous qu’un homme seul puisse renverser un monde entier ?
M.D. C’est la définition de l’Homme seul. Il est le SEUL à pouvoir créer ou détruire un monde.
Grande Jonction semble irréversiblement plié aux Lois de la guerre totale : atmosphère pesante, terres dévastées, végétation hostile, sentiment d’angoisse à chaque pas des personnages. La Planète est-elle selon vous destinée à s’embraser ?
M.D. Il faut dire que notre planète est particulièrement pacifiée depuis quelques années… Il me semble juste avoir entr’aperçu quelques lueurs d’incendie à l’horizon. Je me permets de citer Winston Churchill, le vieux lion britannique : » Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur. «
A propos de Grande jonction de Maurice G. Dantec :
Treize ans ont passé depuis la fin de Cosmos Incorporated (publié à la rentrée 2005), et la Métastructure, qui régissait le monde après les guerre, a explosé, provoquant une nouvelle mutation technologique. Dans Grand jonction, qui prend donc la suite, on veut achever l’homme en convertissant son langage en langage numérique. L’homme, traduit en chiffres, devient ainsi machine. La seule solution : atteindre une cargaison de livres. Unissant comme toujours le polar, le roman philosophique, la SF, la théologie, le rock et la technologie, Dantec parvient à unir ses obsessions et son histoire : pour mo,trer sa vision du langage et du livre, il crée un monde. Grâce à des personnages qui tous sont d’une force littéraire incroyable (Gabriel Link de Nova, né à la de Cosmos, Youri McCoy), la quête devient un puissant western technologique, accomapgné d’un long riff émotif, libérant une poétique jamais vue depuis Les Racines du mal. Avec sa titanesque littérature de guerre, Dantec reste LE romancier français qui donne une âme au monde mutant.
4 Commentaires
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J’aime bien Dantec, même s’il faut reconnaître que certains de ses romans (ou essais) sont illisibles … question : pourquoi l’interview est elle aussi courte ?
mmh bonne question Zoroastre, a priori il semble que les réponses du sieur Dantec aient été assez lapidaires… 🙂
J’ai lu avec effort le dernier pavé de Maurice: très très fatiguant par ses périphrases récurrentes et plutôt lourdes, voire scolaires: il aurait pu sans problème résumer son propos en éliminant au 3/4 ses interminables paragraphes inutiles…
J’aime bien les livres de Maurice G Dantec. Je dois dire qu’il n’est pas toujours facile à suivre et à lire. Du moins pour son précédent roman. Parfois indigeste, en tout cas demandant un temps de digestion assez conséquent. Bien, j’attaque la suite. Grande Jonction, car sa thématique m’intéresse et ses personnages sont toujours fascinants. Après le rock, le post rock, après la littérature, la post-littérature dont Maurice G Dantec est le représentant.