Dans ce court récit paru en 2002, Vincent Ravalec revient avec humour et lucidité sur son parcours d’écrivain où en dix ans, il a publié près de 20 titres, après avoir débuté comme apprenti menuisier ! Du dépôt de son manuscrit chez l’éditeur (allant jusqu’à subtiliser le papier en-tête d’une chaîne de télévision afin de se confectionner une fausse lettre de recommandation auprès d’un éditeur !) jusqu’à la consécration. Il nous entraîne dans les coulisses « du cercle des auteurs de la Nouvelle vague » dont il a fait figure de chef de file après avoir obtenu le prix de Flore en 1994 (pour Cantique de la racaille). De la partie de foot auteurs contre journalistes avec Poivre d’Arvor à l’avant-centre, la foire du livre de Coudekerque-Branche (Nord), l’atelier d’écriture « Jeux d’enfant et tragédie antique » en costumes de Winnie l’Ourson et Coco Lapin à sa remise du prix de Flore entre Jean Edern et Enrico Macias, les romans volés par les directeurs de collections jusqu’aux enquêtes dans les lieux chauds pour le magazine « Couples »… Il dépeint le métier d’auteur publié dont l’apprentissage peut conduire à bien des aventures rocambolesques… Et croque d’un trait insolent les coutumes et les rites du petit peuple de l’édition: journalistes, éditeurs, attachés de presse, vedettes littéraires et créateurs de l’ombre… En préambule, il révèle les vertus aphrodisiaques qu’aurait la fonction. Extrait :
« Ecrire était une chose merveilleuse, un moment magique et une grâce tombée du ciel, on était tous bien d’accord là-dessus, et en plus, en plus, avait précisé un des éditeurs, avec les gonzesses c’est radical, tu peux pas imaginer la cote qu’ont les écrivains.
– Ah ? j’avais dit. Vraiment ?
Jusqu’à présent tout s’était déroulé impeccablement, après moult essais infructueux j’étais enfin parvenu, miracle des miracles, à bâtir quelques petites nouvelles qui avaient trouvé un accueil complaisant, et maintenant on me parlait de gonzesses. De gonzesses et de cote d’enfer.
– Tu veux dire la barre direct, même pas besoin de les inviter au restaurant ? Il avait hoché la tête, comme je te le dis, l’aura littéraire a quelque chose d’aphrodisiaque, c’est connu. »
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