Dans son deuxième roman » Survivant« , publié en 2001, Chuck Palahniuk exprime à travers son personnage Adam, frère aîné du héros Tender Branson, maintenu dans une virginité maladive, sa vision du sexe et analyse ses incidences sur la maturité et le désir de pouvoir qu’induit l’appétit sexuel…
Adam dit : « Les cultures qui ne vous châtrent pas pour faire de vous un esclave, elles vous châtrent l’esprit. Elles rendent le sexe tellement dégoûtant et malfaisant et dangereux qu’il importe peu que vous sachiez à quel point ce serait bon d’avoir des relations sexuelles : vous les refusez. » (…) « Et si tu n’as jamais de rapport sexuel, est en train de me dire Adam, tu ne te gagnes jamais de sentiment de puissance. Le sexe est l’acte qui nous sépare de nos parents. Qui sépare les enfants des adultes. C’est par le sexe que les adolescents se rebellent pour la première fois. Et si tu n’as pas de rapport sexuel, me dit Adam, tu ne grandis jamais au-delà de tout ce que tes pare,ys t’ont enseigné. Si tu n’enfreins jamais la régle contre le sexe, tu n’enfreindras jamais d’autres régles. (…)
Ce n’est pas la guerre du Viêt-nam qui est la cause du foutoir des années soixante, dit Adam. Pas plus que les drogues. Si, une drogue, ou plutôt un médicament : la pilule contraceptive. Pour la première fois dans l’histoire tout un chacun pouvait avoir toutes les relations sexuelles qu’il désirait. Tous pouvaient disposer de ce type de pouvoir, de cette puissance. Au fil de l’histoire, les plus puissants des régenteurs ont été des obsédés du sexe. Et Adam demande : « Est-ce que leur appétit sexuel vient de leur puissance, ou bien est-ce que leur volonté de puissance vient de leur appétit sexuel ? Et si tu n’as pas le désir du sexe, auras-tu le désir du pouvoir ? »
Non, dit-il.
Et au lieu d’élire de dignes représentants, honnêtes, ennuyeux et sexuellement refoulés, dit-il, peut-être devrions-nous trouver les candidats les plus obsédés du cul qui soient, ainsi peut-être feraient-ils du bon boulot. »
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