Quelques citations supplémentaires extraites de ce « manifeste pour un nouveau féminisme » signé Virginie Despentes : du métier « d’écrivain-prostitué » jusqu’au bourrage de crâne social ou encore « la looseuse de la féminité »… Un livre plus dense et riche qu’il n’y paraît au premier abord :
« La partie promotionnelle de mon taf d’écrivain médiatisé m’a toujours frappé par ses ressemblances avec l’acte de se prostituer. Sauf que quand on dit « je suis une pute » on a tous les sauveurs de son côté, alors que si on dit « je passe à la télé », on a les jaloux contre soi. Mais le sentiment de ne pas tout à fait s’appartenir, de vendre ce qui est intime, de montrer ce qui est privé, est exactement le même. »
« J’aime beaucoup entendre les hommes pérorer sur la stupidité des femmes qui adorent le pouvoir, l’argent ou la célébrité : comme si c’était plus con que d’adorer des bas résille… »
« Souvent les choses sont souvent exactement le contraire de ce qu’on nous dit qu’elles sont, c’est bien pourquoi on nous les répète avec tant d’insistance et de brutalité. »
« Même aujourd’hui alors que les femmes publient beaucoup de romans, on rencontre rarement de personnages féminins aux physiques ingrats ou médiocres, inaptes à aimer les hommes ou à s’en faire aimer. Au contraire, les héroïnes contemporaines aiment les hommes, les rencontrent facilement, couchent avec eux en deux chapitres, elles jouissent en quatre lignes et elles aiment toutes le sexe. La figure de la looseuse de la féminité m’est plus que sympathique, elle m’est essentielle (…) Je préfère ceux qui n’y arrivent pas pour la simple et bonne raison que je n’y arrive pas très bien, moi-même. »
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12 Commentaires
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euh..à part nous faire part de l’avancée de votre lecture, une raison précise de redonner un coup de projecteur (merité) sur son livre? (parceque bon je suis d’accord j’adore son livre mais je pensais que votre site essayait d’avoir du contenu journalistique tout ça…là ça ressemble à de la promo gratos et/ou à faire remonter des posts et des articles faute d’avoir autre chose à dire…)
lol, désolée de ne pas travailler assez… On fera mieux la prochaine fois, promis !
En fait le but est de partager quelques nouveaux extraits ayant interpellé après lecture plus approfondie. Il a suscité des avis très partagés au Buzz littéraire donc nous devrions (encore !) en reparler pour livrer nos impressions respectives et pas forcément convergentes…
Mais je suis curieuse : en quoi as tu trouvé ce livre "génial" et que penses tu des citations ci-dessus ?
Si je puis me permettre il me semble que Despentes nous fait un petit commentaire sur la litterature style "Harlequin" en parlant de ‘litterature contemporaine’…
Pauvres memes abruties par cette lecture (desolee je n’ai pas les accents a cause de mon clavier QWERTY), je voulais leur faire un hommage ici.
Je ne fais pas de jugement de valeur sur de simples citations, et vu que je n’ai pas lu le livre entier je ne peux pas me prononcer.
Cependant ce livre ressemble plus a un pamphlet qu’a un roman, non?
Sinon pour le cote femisiste, j’avoue que son pamphlet semble noirci par sa perception de la societe. Son travail ne serait-il pas de plus en plus la reflexion de cette societe qui la detruit de l’interieur?
Mais cela nuit-il a sa creation, ou lui donne plus d’ampleur? Ne va-t-on pas aboutir a un travail auto-detruit plutot qu’une progression dans la recherche d’un style et d’une vraie ideologie?
Ne trouvez-vous pas que les gens avec des idees interessantes, des "grands", ne finissent pas par se bousiller de l’interieur et rapidemment desenchanter?
Pourquoi n’y a-t-il plus de grand penseur a votre avis? Tout a vraiment ete trouve? Ou c’est ce que la societe veut bien nous faire penser?
Je ne fais pas de grand discours sur la societe, j’ammene juste quelques idees et puis de toute facons… qui fait la societe?!
Private joke pour Alexandra (hors sujet, désolé) : si tu veux t’en payer une belle tranche sur notre "ami" TC va voir son commentaire sur le blog de Wrath ( wrath.typepad.com/wrath/2… ). Tu m’en diras des nouvelles !
ça m’a fait le même effet : le cri d’une fille plaquée n’ayant pas encore tout à fait fini sa crise d’adolescence.
Cher ‘nos sentiments sont reciproques’,
quelle concision!
Je ne saurais dire si V.D a fini ou non sa crise d’adolescence, quoi qu’il en soit, ce n’est pas en eclatant un cadenas contre un mur qu’on trouvera la clef pour l’ouvrir.
C’est elle qui le dit sans son livre.
je voulais écrire dans et pas sans
L’ecrire, est-ce le signifier?
A.D.
Pfff…
"Nos sentiments…", où as tu lu cela dans le livre ??? Il est vrai qu’elle évoque sa rupture, dans le dernier chapitre de mémoire, mais cela n’occupe que quelques lignes de l’ouvrage qui est effctivement plus proche du pamphlet (de l’essai même) que du roman.
Et prend aussi parfois quelques accents autobiographiques quand elle évoque son adolescence à travers l’épisode de son viol. J’ai beaucoup aimé d’ailleurs ses passages sur son adolescence punk-rock. J’aurais aimé être comme ça ! Aussi baroudeuse et déterminée. Mais je n’étais qu’une très sage collégienne…
Sinon AD, je suis assez d’accord avec le côté Harlequin de son analyse. Les héroïnes contemporaines ne sont pas toutes des super-women. Il y aurait même de plus en plus un côté assumé des complexes et autres fragilités.
HS Christophe : oui, comment dire… Ce type me fait peur ! (et encore ce n’est rien à côté de ses « communiqués de presse » que j’ai pu recevoir…)
Alexandra,
J’aurais aimé te connaître collégienne(vrai). Si ça peut faire avancer le débat côté Harlequin (faux).
MonsterJack