Claire Castillon chronique pour les enfants et publie un nouveau recueil de nouvelles en janvier (On n’empêche pas un petit coeur d’aimer)

Alors que David Foenkinos blogue sur Livres hebdo, l’écrivain Claire Castillon (dernier roman : « Insecte  » chez Fayard), après avoir prêté ses mots à Kenzo, joue les chroniqueuses pour une nouvelle boutique en ligne de vêtements de luxe pour enfants : « Little Fashion Gallery ». Vous avez dit double vie de l’écrivain ? Elle publie également, lors de la rentrée littéraire de janvier 2007, un recueil de nouvelles dans la veine d’Insecte, dédié cette fois-ci aux relations hommes-femmes. La plume de l’auteur est toujours aussi pessimiste et parfois assez cruelle…

Claire Castillon y distille ses chroniques sur la littérature enfantine, les spas et autres lieux à la mode figurent en bonne place pour se détendre en famille, bref « un ton pour faire rêver et donner le sentiment à l’internaute qu’il fait partie d’une communauté de privilégiés », expliquait la dirigeante du site au journal Les Echos.

Actuellement on peut y lire un texte sur l’école : « La classe sentait la mandarine, l’éponge, le collutoire. » où l’auteur se souvient, avec humour, de ses souvenirs studieux : « La division avait deux barres au ventre, et moi, à dix heures, j’aurai deux barres de chocolat.« 

A lire par ici

L’écrivain publie par ailleurs en janvier des nouvelles : « On n’empêche pas un petit coeur d’aimer » chez Fayard. En vingt-trois textes courts noirs et vénéneux, elle ausculte avec la minutie un brin perverse qu’elle affectionne les relations hommes-femmes, souvent entravées par leur réseau familial respectif (comme dans l’incestueux texte « Une araignée au plafond »). Chaque nouvelle est une variation sur les grains de sable (la violence, l’inceste, le deuil, la solitude…) qui viennent sadiquement dérégler l’harmonie amoureuse du couple. Dans Mort au rat, un mari impose à sa femme un rationnement en eau par pure curiosité, pour voir comment elle sera plissée dans quelques années tandis que « Dans la prunelle de mon œil », un homme s’exprime au sujet de la jalousie maladive de sa femme. Finira-t-il vraiment par crever ses yeux pour ne plus voir les autres femmes, lui prouvant ainsi son amour et sa fidélité éternelle ?

« Avec du sable, il construisait un monticule, puis l’arrosait de son urine en applaudissant. Le perçait, devrais-je dire. Vous auriez vu la force du jet. Quand on voit ça, une seule fois dans sa vie, on ne doute plus du pouvoir de l’homme. On comprend tout. La guerre de Cent Ans, la fin du monde, la peine de mort, la gale, les feux de forêt.« 

Castillon dresse ainsi une sorte de mosaïque des peines de coeur et autres déceptions amoureuses… Seule une nouvelle intitulée « Voyages » aborde avec poésie et douceur le deuil d’une femme qui a perdu son mari, comme si une tempête avait déraciné un arbre présumé centenaire.

A son sujet elle explique : « Je ne raconte pas seulement des histoires sordides. Il y a toujours de la tendresse dans mes textes : une main cogne pendant que l’autre caresse. Je n’écris pas pour choquer, j’écris comme je ressens. J’entretiens ce rapport avec le lecteur depuis mon premier roman, Le Grenier (2000). Mes livres disent ce que les gens n’ont pas envie de voir chez eux. Mais ce ne sont pas des reproches ou des jugements jetés, ce sont les histoires d’un peu tout le monde, que je regarde moi aussi de l’intérieur avec un soupçon de voyeurisme.« 
Pour elle, « la nouvelle est un noeud qui doit se nouer très vite. » Elle dévoile aussi les thèmes de son prochain roman en 2008 « qui mêlera des choses intimistes et profondes, qui ne m’épargnent pas, à un recul plus assumé dans la narration, que j’ai appris à maîtriser en écrivant ces nouvelles. » (Source : 20 minutes)

5 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

    • PhJ. sur 15 décembre 2006 à 20 h 51 min
    • Répondre

    Un commentaire qui n’a rien à faire ici, mais là ou ailleurs il faut que je le mette : comment se fait-il qu’on n’ait pas parlé sur le Buzz (enfin, si ça se trouve, oui, et je n’ai pas vu) de l’Elégance du hérisson, cette vraie pure merveille sensationnelle de Muriel Barbery (Gallimard) ?

  1. Eh non en effet : ce roman n’a pas été chroniqué ici bas. Comme beaucoup d’autres romans qui auraient certainement mérité de l’être mais qui par manque de temps ou d’envie, ne l’ont pas été. D’où.

    D’où cette nouvelle rubrique qui ouvrira ces cyber-portes courant janvier : "Tribune libre" où les lecteurs pourront partager leurs coups de cœur divers en toute liberté (à paraître les coups de cœur de lecteurs pour "Veiller tard" de Véronique Beraud de Calignon ou encore "Le Poids d’une âme" de Mabrouck Rachedi et quelques surprises.)
    Alors si le cœur t’en dit… 🙂
    A suivre !

  2. Cela dit, travailler pour Kenzo ou pour une boutique de vêtements de luxe pour enfants, il y a pire comme job "alimentaire"…

    • tsquaron sur 29 décembre 2006 à 10 h 09 min
    • Répondre

    Rien à voir non plus, mais j’embraye sur le commentaire de PhJ : Muriel Barbery tient, elle aussi, un blog à cette adresse : muriel.barbery.net/
    Je crois que ça mérite au moins le détours.

  3. Joest, le seul qui fait un effort pour ne pas être HS !, je suis d’acc avec toi. L’art de concilier littérature et « capitalisme » (ou plutôt impératif économique…) en somme 🙂

    Tsquaron, merci de l’info. Il m’avait échappé qu’une petite main laborieuse l’avait aussi indiqué ici :
    buzz.litteraire.free.fr/d…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.