Coup de coeur éditrice : « Les petites morsures » d’Aurore Guitry, par Elodie Mandel (Calmann Lévy)

Dans le cadre de la rubrique Tribune libre, le Buzz littéraire donne la parole à une jeune éditrice : Elodie Mandel chez Calmann Lévy nous a écrit pour partager son coup de coeur pour le premier roman qu’elle publie, d’une jeune auteure au patronyme remarquable… Une première pour les deux jeunes femmes !
« Une fois n’est pas coûtume, même si je ne suis pas attachée de presse, je prends ma souris pour vous faire partager mon coup d’oeil littéraire pour le premier roman d’Aurore Guitry (photo ci-contre)… Parfois, il est bon que les éditeurs se mouillent… Surtout quand on essaie de se faire remarquer parmi les 400 et quelques romans de janvier !

A 26 ans, Aurore Guitry, la petite nièce de Sacha Guitry… est une touche à tout de talent. Traductrice au Fleuve Noir (notamment des VIP List), metteur en scène de théâtre, elle signe ici son premier roman. Pour la petite histoire, elle a commencé à l’écrire à l’âge de 20 ans… et a travaillé sur la seconde partie une fois signé le contrat d’édition !

Elle s’inscrit parfaitement parmi les « écrivains nouvelle génération », c’est pourquoi j’ai pensé que son livre pourrait vous intéresser !

Cette jeune femme de 26 ans publie en janvier 2007 un premier roman très prometteur, un portrait de femme, à deux âges de sa vie, à 16 ans, l’âge des crises d’adolescence, des premières fois, premières amours, premières désillusions… Puis on la retrouve dans une seconde partie, 6 ans plus tard… Etudiante en DEA d’histoire, cette jeune femme se retrouve confrontée aux questions du passage à l’âge adulte : régler les conflits avec la famille, s’assumer…

Si je suis autant impliquée sur ce livre, c’est qu’à 27 ans, je signe ici, en tant qu’éditrice, mon premier roman. Editrice pendant 2 ans chez First (la collection Pour les Nuls, la biographie supprimée de Cécilia Sarkozy..) j’ai rejoint en avril dernier Calmann-Lévy pour travailler sur plusieurs domaines : documents, essais, people, romans, chick lit…

Les 3 bonnes raisons, à mon sens, de lire ce livre :
1) un roman sur l’adolescence d’aujourd’hui, sans pathos ni lyrisme superflu. Une voix qui parle juste, des conflits familiaux, de la difficulté à devenir adulte.
2) une plume acérée, juste et touchante.
3) L’auteur est une « fille de » par le nom de Guitry… surtout elle a du talent (et 2007, c’est l’année Guitry).

Réservez : Les petites morsures d’Aurore Guitry
Voir la fiche du livre sur le site de Calmann Lévy

10 Commentaires

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    • Poissonrouge sur 9 janvier 2007 à 17 h 14 min
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    Je ne pense pas qu’être "fille de" soit une bonne raison pour lire un premier roman. De même pour "l’arrière petite-cousine" de Victor Hugo, le talent littéraire, malheureusement, ne se transmet pas génétiquement. Mais je jeterai un oeil dessus pour les deux premières "raisons".

  1. Je suis bien d’accord avec le commentaire précédent.
    Je crois même qu’être "fille de" ouvre les portes qu’être "fille de personne" verrouille.
    Moi je suis la fille d’un mécanicien mouliste qui est mort d’un cancer quand j’avais 16 ans.
    Excusez-moi, je ne veux descendre personne, je suis un peu désabusée en ce moment.
    A l’avenir, évitez d’insérer "fille de" dans vos arguments de mise en valeur, ça peut faire très mal à certains d’entre nous.
    Ceci dit, je ne doute pas des qualités de ce premier roman que vous défendez.

  2. Voici un commentaire plein de sagesse Poisson rouge souligné avec justesse par Nathalie.

    En effet, le dernier "argument" d’Elodie Mandel peut surprendre (voire choquer) alors que tant de jeunes auteurs dénoncent justement le système de "piston" du monde de l’édition.

    Toutefois, j’ai l’impression que ce qu’elle a voulu dire, peut être un peu "maladroitement", c’est que le nom de famille de cette jeune femme peut intriguer et susciter la curiosité (on a envie de savoir ce que peut bien écrire la petite nièce de l’immense Sacha Guitry !)

    Après cela n’est bien sûr pas un critère de qualité et encore moins d’excellence. Comme tout le monde, elle doit faire ses preuves. Elle sera d’ailleurs certainement plus sévèrement jugée au vue des attentes que son nom de famille pourra susciter. Poisson rouge, nous attendons ton verdict ! 🙂

    • zelda sur 10 janvier 2007 à 13 h 33 min
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    Comment faire pour que l’argument de cette éditrice soit pris au sérieux quand on sait que Calmann-lévy, dans le même temps, à refuser "les bienveillantes", virer Jean-Pierre Théolier, Louis-Stéphane Ulysse ou Camille de Tolédo ?

    • Ilenchantée sur 10 janvier 2007 à 15 h 47 min
    • Répondre

    Certes, l’argument était maladroit de la part de son éditrice, d’autant plus que – pour ce que j’en sais – Aurore Guitry n’a jamais mis en avant cette filiation ni lors de ses contacts avec des maisons d’édition, ni lors de ses rencontres avec des journalistes… Le piston, dans l’édition, c’est une vraie légende : croyez-moi, j’exerce ce métier, et un beau roman bien écrit associé à une perso sympathique aura toujours une chance d’émerger du lot ! Tandis qu’un torchon assorti d’un joli nom de famille…
    Gardons espoir, l’édition démocratique, ça existe : tout le monde a droit à la parole !!!

    • l'éditrice en question ! sur 10 janvier 2007 à 16 h 10 min
    • Répondre

    Que certains soient choqués… soit, mais j’y vois surtout de la mauvaise fois derrière une attaque assez facile. Il est de bon ton de taper sur les "fils de"… c’est facile, et peut rapporter gros ! Mais cela relève plus d’une discussion chez Fogiel que d’un commentaire littéraire. Depuis quand avoir un nom est incompatible avec le talent… ? La presse people de l’époque s’en prenait-elle déjà aux Renoir, père et fils ? Pourquoi s’en cacher, est-ce une tare d’avoir un nom célèbre ? Il faudrait cesser de s’en prendre aux "fils de" qui, parce qu’ils ont un nom, sont soupçonnés d’avoir bénéficié du piston ! SI on va plus loin, on peut aussi s’en prendre aux nombreux journalistes qui publient… plus pour leurs accointances que pour leur talent ? Halte au mythe selon lequel on ne publie que les copains des copains… Je publie un texte parce qu’il est bon, qu’il me touche et que j’ai envie de travailler avec l’auteur et de la soutenir. Dans le cas d’Aurore, elle a du talent, si ça n’avait pas été le cas, son livre n’aurait pas retenu notre attention !

    Soyons honnête, les journalistes reçoivent plus de 500 titres en ce début d’année et regardent en priorité les romans de Galli-Gra-Seuil, ou les auteurs à succès. Si le mot GUITRY retenient leur attention, et bien tant mieux… Si le livre est bon, peut-il acceptera-t-il de le chroniquer… c’est déjà une victoire sur l’indifférence.

  3. David Foenkinos parle aussi de ce livre sur son blog.
    Voici ses impressions :
    "C’est un livre dense, qu’on aurait pu appeler Rien de grave si le titre n’était pas déjà « enjustiné ». Aurore Guitry a le sens du rythme, et des aphorismes, c’est l’essentiel. Le monde de ses personnages se scinde autour de la notion du bruit. Il y a ceux du silence, et ceux qui parlent trop. Immobile, elle voudrait être parfois sourde (au lieu de fuir) ou seule dans sa chambre. C’est le roman fixe d’une mutation. Et la très belle conclusion confirme : « j’ai enlevé mes chaussures ». Enfin, elle va pouvoir marcher, comme Doisnel à la fin des 400 Coups qui, pieds nus, entre dans la mer à l’aurore."
    A lire ici
    http://www.livreshebdo.fr/weblog...

    • Camille sur 6 mars 2007 à 14 h 13 min
    • Répondre

    Je suis bien d’accord avec le commentaire de poissonrouge. J’ai commencé ce livre, et je n’ai pas accroché. Il m’a semblé, justement, que le langage de cette ado n’était pas naturelle. Par "comparaison" le récit de Zeller, "Julien Parme", m’est apparu plus naturel, plus proche de son personnage.

    • Lenor sur 10 octobre 2008 à 16 h 26 min
    • Répondre

    Le commentaire de "l’éditrice en question" est à mourir de rire.

    Entre un bon livre écrit par un anonyme et un bon livre écrit par un "fils ou fille de", lequel aurait-elle choisi ? Le bon livre écrit par le "fils ou fille de", évidemment, comme le prouve le fait qu’elle avance l’argument du nom de l’auteur pour inciter à lire le bouquin.

    Et après elle vient expliquer tranquillement que le piston n’existe pas et que les "fils ou filles de" sont des pauvres victimes de la société. C’est qu’on aurait presque pitié. 🙂

    • nessa sur 21 janvier 2009 à 2 h 08 min
    • Répondre

    j’ai adoré ce livre je l’ai lu d’une traite! c’est à la fois simple et tellement dure…la vie!

    En ce qui concerne "fille de" je trouve ça tout à fait ridicule de passer à coté d’un bouquin génial juste parce que c’est un livre de "fille de " ou de "fil de" ou de quoi que soit d’autre, la première chose qui m’a sauté au yeux c’est le titre, je n’ai même pas regardé le nom de l’auteur, je l’ai acheté je l’ai lu et j’ai adoré… pourquoi se formaliser comme ça… arretez d’être hypocrites et dites tout simplement que vous etes aigris et jaloux parce que vous, vous n’etes pas publié! laissez vous plutôt porter par la littérature plutôt que par un simple nom. Si shakespeare avait été "fils de" on serait passé a coté??? Putain, on est là pour lire, pour rêver et vous… vous , vous braquez sur un nom , c’est pathétique!!! vous devez passer à mon avis à coté de plein de livres géniaux juste par orgueil!!!!! retournez à vos marc lévy pourris!!!! Quel doit être dure votre vie avec tellement de rancoeur!!!

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