L’auteur d’American psycho dévoile les auteurs qui l’ont marqué, donné envie d’écrire et influencé d’une certaine façon…
« J’aime lire les écrivains de ma génération -j’essaye de lire tout ce qui parait. Non pas pour lire ce qui me parait être bien écrit mais pour rester en contact avec ce que les autres écrivains de mon âge ressentent, vivent, expriment, et quelques fois, l’on est surpris de constater à quel point leurs œuvres peuvent éclairer la votre.
Plus jeune, ce fut pour moi Hemingway qui eut une énorme influence, comme il continue à en avoir pour beaucoup d’écrivains de sexe masculin. Ils pensent imiter aujourd’hui ce style faussement simple. Mais avant de se rendre compte au cours de l’écriture que l’on ne peut finalement parvenir à du sens sans travail, l’on finit par apprendre les pourquois et les comments de la contruction des mots. Les essais de Joan Didion et ses romans qui se passent en Californie du Sud m’ont plu et je pense qu’en tant que romancière, elle est géniale. Et je m’en suis complètement inspiré pour Moins que zéro – et j’en suis fier. Le cinéma a de l’influence sur mon œuvre. Ainsi que le rock. Au collège, j’ai lu Ulysse de Joyce et cela reste pour moi le plus fort souvenir. Je ne suis pas sûr que Joyce puisse influencer mon écriture mais il a ouvert mes yeux sur les nombreuses possibilités qu’offrent l’écriture. Plus tard, lorsque je suis parvenu à m’affranchir de ces nombreuses influences, j’ai commencé à lire Don DeLillo. Je ne pouvait pas me le sortir de la tête quand j’étais en train d’écrire Glamorama –ce qui est bien car je pense qu’il est notre plus grand romancier. Après DeLillo, je ne pense pas qu’un écrivain puisse m’influencer à nouveau– en partie parce que vous finissez pas développer votre propre style. La lecture en général a chez moi des conséquences ; si un livre est bien fichu, alors j’ai envie d’écrire, et si un livre est nul, j’ai aussi envie d’écrire car je me dis que je peux faire mieux. » (source : Whisky, Beat & Poésie)
« Ses auteurs fétiches ? Parmi ses contemporains immédiats, Robert Stone ou Jonathan Lethem, il faut compter Philip Roth, découvert récemment (« Je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas lu avant : ce qu’il fait est extraordinaire« ), et surtout Don DeLillo, dont l’influence de Glamorama est évidente. « Je l’ai découvert sur le tard, ce sont ses livres qui m’ont donné envie de m’y remettre. J’avais lu « Les Noms » dés l’université mais j’étais beaucoup trop jeune à ce moment-là. En fait, Mao II est sorti pendant que je travaillais à Glamorama, et c’est avec ce roman-là que ça a commencé ; j’ai enchaîné avec Libra, et puis j’ai tout lu systématiquement, jusqu’à faire des annotations dans la marge. C’est assez surprenant de pouvoir être encore influencé à ce point. Je pensais que c’était quelque chose qui vous arrive une fois ou deux quand vous commencez, et plus jamais par la suite… » Il faut dire que les deux écrivains partagent le même humour à froid, , la même tendance à explorer les ambiguités morbides des sociétés contemporaines, la même « américanité ». Et le même dégoût fasciné pour la violence. » (source : les Inrockuptibles)
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