L’auteur de « Le cri du sablier » ou « Les mouflettes d’Atropos » a listé sur son blog une liste de conseils aguerris pour les aspirants à la publication. A bon entendeur !
1. Si vous n’avez jamais publié, n’envoyez pas de roman sous la forme d’un projet et des dix premières pages. A moins que vous soyez un fils de ou un journaliste, voire l’exception confirmant la règle, le comité de lecture vous enverra au panier.
2. Soyez bien certain que le texte est achevé, que, seul, sans conseil éditorial, vous ne pouvez pas faire mieux. Envoyer après refus une seconde version n’est pas très stratégique.
3. Votre manuscrit sera observé dans l’ordre suivant : début et fin, puis pages pris au hasard au milieu. C’est seulement après avoir passé ce test qu’il sera éventuellement lu en intégralité. Si votre morceau de bravoure se cache, peu de chance qu’il soit extrait et qu’on vous propose de retravailler dans ce sens. D’où la nécessité de ne pas jouer à l’amateur avide de conseils. Les éditeurs sont des gens très occupés.
4. Ciblez les maisons auxquelles vous envoyez le texte. Si vous faites dans le roman traditionnel option saga, ça ne sert à rien d’encombrer les étagères de POL, allez directement chez Grasset. Vérifiez les catalogues, scannez les auteurs contemporains dont vous vous sentez proches. Mieux vaut cinq envois qui font sens qu’inonder vainement toutes les maisons de France.
5. Même si vous avez eu la bêtise de dépenser des fortunes en protégeant votre manuscrit par un dépôt légal, ne le signalez pas, surtout en inscrivant son numéro. Ca fait très mauvaise impression, et ça ne sert strictement à rien. L’éditeur se contrefout de cette information. Déposer son texte sous-entend que vous redouter qu’on vous le vole. Donc que vous le considérez comme digne de larcin. Et que vous êtes accessoirement paranoïaque et très mal renseigné. Si vous avez vraiment besoin, pour des raisons cliniques, d’avoir une preuve juridique de votre paternité, envoyez-vous sous plis votre manuscrit, et conservez le dans son enveloppe fermée. Le cachet de la poste fait foi, en cas de litige.
6. Ne maquettez pas votre manuscrit en singeant les objets publiés par la maison à laquelle vous vous adressez. Ne joignez jamais de couverture, même si Photoshop vous démange. Soyez sobre, c’est le texte seul qui compte. Typo genre Garamond, caractères 11 ou 12. L’éditeur n’est pas un imprimeur, on n’est pas chez Lulu.com. Si votre livre voit le jour, vous aurez tout loisir de vous penchez sur tout ça.
7. Ne mettez pas de dédicace sur le manuscrit. Vous présentez un texte brut, encore une fois. Vos A ma mère et autre A Gabriel, avec tout mon amour, gardez-les pour vous jusqu’à finalisation de l’objet. Et entre-nous soit dit, même sur un livre, c’est quand même un chouia ringard.
8. N’envoyer pas votre CV, et encore moins une photo. Quand au mot d’accompagnement, il n’est pas nécessaire, sauf pour spécifier une démarche particulière, le pourquoi ce manuscrit est confié à cette maison là. Ou si quelqu’un vous recommande. Ne précisez jamais que vous êtes un DRH qui a pris une année sabbatique pour écrire, ou votre texte sera lu comme tel. Idem si l’écriture fait suite à un évènement quelconque susceptible de vous avoir traumatisé, les a priori de lecture risquent de poindre. A ce stade, le texte doit être votre meilleure carte de visite, vous épancher peut vous nuire.
(Source, blog de Chloe Delaume, http://www.chloedelaume.net/remarques/rem413.php)
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