On a beaucoup parlé de Thibault de Montaigu à l’occasion de la publication de son premier roman « Les anges brûlent » en 2003 (et sortie en poche en 2005) alors âgé de 26 ans (né en 1979), peu de temps après celui de sa consoeur de l’Ouest parisien, Lolita Pille. Creusant le même sillon que cette dernière, il raconte le quotidien de la jeunesse dorée du XVIe arrondissement parisien, entre excès, apparences et peines de coeur. La génération « Nappy » (no happy) comme l’a surnommé le réalisateur Danakil dans son docufiction du même nom, contraction de Neuilly-Auteuil-Passy ou de « no happy », qui traîne son spleen entre deux rails de coke, de flambe de carte bleue et de dance-floor branché… Thibault de Montaigu faisait d’ailleurs une apparition dans ce DVD en lisant un extrait de son roman dans une baignoire. Cette jeunesse qui a tout pour être heureuse et pourtant… En cette rentrée littéraire 2007, cet auteur, qualifié de « hussard » par la presse, revient avec un nouvel opus où il tente de s’écarter de son milieu tout en racontant de nouveau une histoire d’amour contrariée, qui se veut « Fitzgeraldienne ». Cette fois ses personnages ont grandi et doivent dire adieu à leur jeunesse pour entrer de plain pied dans l’âge de la maturité, le temps d’un week-end à Deauville…
« Sur les marches, on se promettait de se revoir l’été prochain. À Paris, qui sait ? Quelqu’un laissait un message sur un répondeur, trop tard. On tournait la clef. L’été s’achevait et j’avais la sensation physique, indubitable, que quelque chose se mourait en moi aussi. Quelque chose qui me rendait triste et vivant à la fois. Comme une joie trempée de larmes. » (extrait de « Un jeune homme triste »)
Avant d’entrer dans le vif du sujet, à savoir la chronique de ces deux romans, balayons immédiatement tout a priori quant aux origines de ce jeune auteur qui se trouve être le fils de Françoise Gallimard et neveu d’Antoine Gallimard et exerce actuellement comme journaliste à Libération. Certes cette filliation aura sous doute aidé à révéler sa vocation mais ne nous fions qu’au texte pour juger de la qualité de sa prose.
Dans son premier roman « Les anges brûlent », l’auteur nous plonge dans l’univers de Justin, gosse de riche vivant dans le « havre » d’Auteuil (« où les bourgeois viennent y anesthésier leur spleen dans le calme et le confort moderne« ), au physique d’athlète, passant ses journées à perfectionner ses coups droits et ses revers au tennis avant d’embrasser le cursus brillant auquel il est promis : prépa, campus aux states et job de trader à la clé, « une vie tracée au peigne fin« …
Ses parents (sa mère, véritable caricature de la bourgeoise mondaine, survoltée « serrée dans un tailleur mauve » et « brushing à double étage »), comme il se doit, ne le comprennent pas et ne jurent que par les papiers du Figaro, « un très bon journal » pour tenter de comprendre « les ravages de la marijuana chez les jeunes »…
Avec sa bande de joyeux drilles, Greg, Edouard ou Pierre-Laurent…, l’année de leur bac (puis dans la 2e partie à l’université), il s’encanaille devant des blondes à forte poitrine… dans un clip de MTV, s’ennivre de champagne et de vin blanc avant d’aller choper aux Planches (boîte de nuit branchée des Champs Elysées à Paris) des minettes « chaudes comme des micro-ondes« .
Mais derrière les poses de fanfaron et d’enfant gâté, Justin abrite un petit coeur sensible qui en pince pour la belle Ambre qui n’est autre que sa cousine (cette attirance consanguine qui s’assimile tout de même à de l’inceste ne semble pas poser problème dans le roman). Un amour qu’il tient secret depuis leur enfance où une tendre complicité les unissait lors de leurs vacances sous le soleil de Provence, alors qu’ils n’étaient que deux petits anges innocents au paradis de l’insouciance. Toute une carte postale…
Le personnage d’Ambre est tout entièrement basé sur son physique et plus précisément sa plastique irréprochable dont l’auteur nous fait l’éloge et la description minutieuse digne d’une brochure de Club Med : « pommes de seins fermes et onctueuses », « ventre plat et doux » entretenu à coup de série d’abdos-fessiers, douce « comme du Cajoline »… On ne sait pas grand chose d’elle finalement hormis qu’elle est « belle »… C’est ce qui semble être le plus important finalement !
« Ces jeunes-là avaient vu leurs parents s’entredéchirer, mentir et puis partir. Ils en avaient érigé un style : la distance. Ils préféraient investir leurs euros plutôt que de s’investir eux-mêmes.«
De séjour aux sports d’hiver à Megèves (« On va à Megève de génération en génération. De père en fils. De blonde décolorée en blonde décolorée. Il y a une sorte d’atavisme du bon goût. » ou encore « Megève est une station des Alpes où la bourgeoisie aime prendre de la hauteur.« ) jusqu’aux rallyes au bord des piscines où l’on se déchire la tête, les deux jeunes Roméo et Juliette modernes parviendront-ils à se déclarer leur flamme ? Le conte de fée dérapera malheureusement jusqu’à conduire le héros, ne parvenant à surmonter sa douleur amoureuse, à la folie (et aux rails de coke bien sûr)…
Ce n’est pas que Thibault de Montaigu écrive « mal » ni même que ses sujets (le mal de vivre d’une certaine jeunesse parisienne, la génération « no future », la difficulté d’aimer ou encore la satire sociale de la haute bourgeoisie) ne soient pas dignes d’intérêt. Mais le traitement n’est pas à la hauteur de ses ambitions : son écriture lisse et son style plat (son éditeur parle pourtant d’un « style stroboscopique donnant l’illusion d’un mouvement fortement ralenti, speedé, haletant, compulsif qui mêle le charabia branché, l’angoisse explosée et le délire répétitif de ceux qui, en victimes expiatoires, brûlent dans le vide d’une époque déjà flinguée« …), émaillé de poncifs, de name dropping de marques ou d’humour naïf (« Il commande un Twining’s, histoire de faire bonne impression (…) Ambre est heureuse, ils se ressemblent vraiment comme deux gouttes de thé.« ) ne permettent pas au récit de décoller et d’accrocher le lecteur. On s’ennuie tout simplement devant ce texte digne d’une bonne dissertation de sciences-po, où les stérétotypes flirtent gaiement avec un trash très BCBG. Tout est très téléphoné, il n’y a pas de surprise voire des longueurs tandis que certaines scènes ou répliques donnent envie de rire alors qu’elles se veulent émouvantes ou choquantes… Quant à la métaphore des anges qui revient régulièrement (gueule d’ange, le café des anges…), elle apparaît assez mièvre.
Le romancier manque, a priori, de distance pour réellement parvenir à donner la violence et l’émotion nécessaires à son histoire. Tout n’est pourtant pas à jeter dans ce premier roman, qui aura rencontré son lectorat (certains y ont vu « un texte féroce, plein d’une lucidité malsaine », « sauvage, dur, écrit avec les tripes, dans un style fulgurant » ou encore « un excellent roman de mœurs actuelles dans une certaine société blasée » : comme quoi tout cela est bien subjectif !), le début par exemple qui ouvre sur une scène de tentative de suicide qui amorce un flash back est une bonne idée ou encore quelques saillies ici et là sur ce microcosme. A chaque lecteur de se faire son opinion…
« Un jeune homme triste » de Thibault de Montaigu (rentrée littéraire sept. 2007)
Après cette petite déception sur ce premier roman, on espère avoir une bonne surprise, l’expérience aidant, avec le deuxième qui porte un joli titre rappelant celui d »Un jeune homme chic » de Pacadis ou celui littéral du journal de Roland Jaccard.
Hélas, là aussi, on reste sur sa faim… Et l’évocation de Fitzgerald semble bien exagérée pour ce roman plus proche de Barbara Cartland (on lui souhaite en tout cas autant de ventes que la reine des best-sellers). L’histoire a aussi un petit air de « Les amants du n’importe quoi« , en particulier la deuxième partie qui se passe aussi à Deauville. Mais la comparaison s’arrête là.
Ici on suit un jeune couple, Emmanuel et Camille, simples et insouciants, unis dans une relation (apparemment) sans nuages. Pourtant un week-end à Deauville va faire basculer leur histoire et les forcer à s’interroger sur la réalité de leurs sentiments alors qu’ils deviennent des adultes. Les failles qui les habitent (errance professionnel de l’un journaliste peinant à écrire son roman et dépendance ou puérilité de l’autre…) font surface à l’occasion de la rencontre avec la flamboyante Hailey aux tâches de rousseur, une amie anglaise richissime passionnée de courses de chevaux… Et menace bien sûr de faire éclater leur harmonie fragile…
Un roman qui tarde à démarrer et dans lequel on s’ennuie rapidement également. Très vite, on devine l’enjeu et du coup cela perd tout intérêt, même si l’auteur parvient à rendre attachant ce jeune couple encore innocent.
« Camille m’a souri et c’était sans doute le sourire que j’avais espéré toute la soirée. Un sourire qui taisait les colères et les disputes, les vieux échos accumulés. Un sourire qui éclipsait le reste, à moi seul destiné. Comme un cadeau, un don. Celui de pouvoir recommencer encore et encore.«
On sent aussi une petite influence (ou pâle imitation ?) de Djian notamment avec les scènes de route de l’apprenti écrivain dans « la vieille Cox » mais ce détail sonne assez faux comme pour ajouter une touche « populaire » (l’analogie métaphorique avec sa relation amoureuse qu’il insinue par la suite est de plus, assez maladroite : « C’était une rudement belle bagnole et j’avais écumé des kilomètres avec elle. (…) Pourtant il faudrait tôt ou tard que je m’en sépare.« ) ou encore la lecture de Fante… Mais ces tentatives pour ne pas retomber dans un décor jeunesse dorée s’avèrent peu efficaces : le choix de Deauville (avec chambre d’hôte, embruns, huîtres au restaurant, casino et balades sur les planches…) comme arrière plan de l’intrigue charrie déjà son lot de clichés…
« Si seulement il y avait un moyen de faire durer les choses. Si seulement il y avait une vague, une dernière vague, une dernière vague qui resterait après toutes les autres. Et qui, chaque jour, à chaque minute, se formerait au même endroit. Contre un banc de sable figé depuis des millénaires ou une roche restée insensible à l’érosion. Et elle se casserait toujours de la même façon. Toujours de gauche à droite. Un long tube haut de deux mètres, un curl long et puissant, et tout le monde saurait qu’elle est là, qu’elle existe. Qu’un jour ou l’autre, on pourrait la prendre. Qu’un jour ou l’autre, il y aurait cet instant, cette certitude. Si cette dernière vague existait, je crois que le bonheur serait sauf, enfin.«
On retrouve son humour qui sonne toujours un peu forcé : « Et voilà, ne manquait plus que ça. Parler littérature avec ce type. Autant discuter saut à l’élastique avec un paraplégique. Ou mérites comparés du LSD et des champignons hallucinogènes en compagnie de Nicolas Sarkozy. » Quant aux scènes romantiques, elles frôlent la mièvrerie tandis que se succèdent dialogues plats et scènes interminables au Casino ou de dîner… Point positif (essayons de ne pas être trop négatif…) : son évocation de la Normandie, même si elle prend des allures de carte postale, ne manque pas de charme et certaines scènes peuvent attendrir.
Un roman qui plaira néanmoins peut-être aux plus jeunes lecteurs aimant les histoires légères et fleur bleue…
16 Commentaires
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Le Buzz littéraire n’ayant pas vocation à être exhaustif en matière de sortie littéraire, j’ai du mal à comprendre l’intérêt de publier une chronique sur des livres non appréciés.
L’inverse eut été plus intéressant, n’est-il pas?
hé hé, je savais bien que présenter cet auteur était un peu kamikaze mais bon le Buzz littéraire est un site kamikaze alors assumons !
Sinon plus sérieusement, il était prévu de longue date de présenter cet auteur donc son actualité était l’occasion et puis… il est très demandé par les lecteurs donc il fait bien parti du fameux bouche à oreille (buzz) littéraire (toujours lui !).
Tu as lu, entendu parler ?
échos bienvenus !
son éditeur parle pourtant d’un "style stroboscopique donnant l’illusion d’un mouvement fortement ralenti, speedé, haletant, compulsif qui mêle le charabia branché, l’angoisse explosée et le délire répétitif de ceux qui, en victimes expiatoires, brûlent dans le vide d’une époque déjà flinguée"… ))))))) mdr c’est du bon !
C’est vrai que les passages donnés dans l’article ne sont pas terribles… quand ils ne sont pas franchement insipides.
Bravo pour l’article!
Ce qui m’etonne le plus, ce n’est pas l’auteur- encore que…- mais l’éditeur; il lui arrive de lire ce qu’il publie?
Oui l’analyse de l’éditeur peut laisser perplexe après cette lecture (mais encore une fois à chaque lecteur de se forger son opinion !). Comme nous le disions dans la chronique, ces romans pourraient tout de même intéresser certains lecteurs, les plus jeunes en particulier (comme c’est le cas d’ailleurs a priori, en particulier pour « Les anges brûlent »).
C’est toujours difficile « d’accabler » un jeune auteur car l’appréciation d’un texte est toujours si subjective. Etrangement je n’ai pas vu passer beaucoup de chroniques sur le deuxième roman de Thibault de Montaigu à part sur Chronicart qui n’a guère été tendre (comme souvent…) mais qui disait tout de même préférer son deuxième à son premier de mémoire.
Pour ajouter une note positive, voici une vidéo de lecture de l’auteur qui pourra donner une autre (et meilleure) perspective d’ »Un jeune homme triste » (« un roman sur la perte de l’innocence et des paradis perdus » selon l’auteur :
http://www.hachette.com/mini-sit...
Parasite pour parasite, je trouve que la vie d’un ténia est quand même plus intéressante à lire que celle de ces petits glandeurs.
Monster> Si le Buzz ne parle plus que des livres qu’il aime, il deviendrait un Télérama bis!
Je ne sais pas si T.d.M est un glandeur mais le fait de l’être empêche-t-il vraiment le talent… ?
En ce qui concerne les auteurs présentés, effectivement il peut arriver que des ouvrages n’ayant pas forcément été appréciés soient présentés (même si c’est à éviter).
En fait une liste a été constituée dés le départ selon la ligne éditoriale du Buzz littéraire (bouche à oreille littéraire et esprit « nouvelle génération ») et elle est suivie…tout simplement ;- )
bonjour je viens de découvrir votre blog que je trouve d’ailleurs très bien j’y reviendrais
Amicalement
Je suis de plus en plus déçue des auteurs que vous mettez en avant. entre Lolita Pille et "ça"….
pour ceux qui en doutaient, belle critique ce week end dans Marianne de "de ça je me console", le roman de lola lafon.
Lisez les premières pages ici:
http://www.metrofrance.fr/fr/art...
Effectivement lysiane, la petite (terme affectif) lola me fait bien plus d’effets que la posture lassante de tdm. Ses écrits me sont aussi évocateurs que les pompeuses "critiques" de son éditeur.
Alors même si au début mon cerveau se braque en mode : ola lola encore une énième variation sur le non sens, l’hypocrisie et l’apathie de notre époque ? Tu te trouves moche et tu me maugrées ton ressentiment ? Et bien malgré tout, je ressens cette douce brise sur mon esprit, cette promiscuité qui me donne envie de l’écouter. Prends ma main je te la confie quelques heures cher enfant.
Attention, une petite erreur s’est glissée dans votre joli texte : on ne dit pas "Trash BCBG" (quelle horreur), mais trache BCBG, bien plus correct. Enfin, ce n’est pas bien grave.
Une question me taraude… Parmi les avis négatifs émis ici et là, je ne vois pas beaucoup d’arguments littéraires donc y’a-t-il des lecteurs qui ont vraiment lu TDM ? Et si oui quels livres ? Merci à vous ! (quelque chose me dit que je ne vais pas avoir gros de réponses… ;- )
Sinon Lysiane, comme je te le disais déjà précédemment, ta chronique sur le dernier roman de Lola Lafon (« De ça je me console ») ainsi que sur le précédent d’ailleurs (« Une fiève impossible à négocier), sera publiée avec plaisir sur le Buzz littéraire en coup de cœur lectrice (voir le principe ici : buzz.litteraire.free.fr/d… L’invitation vaut aussi pour Nerkfel d’ailleurs. N’hésitez pas ! Je pense que cela fera plaisir à l’auteur du reste qui nous avait écrit, de mémoire, cet été pour présenter son livre justement.
Je trouve vos critiques très injustes envers cet écrivain de talent.
Je vous conseille de lire ce résumé réalisé par le site Livres-addict :
Ce pourrait être une bluette ou la plainte irritante d’un enfant gâté qui échoue à trouver un emploi valable pour son énergie. Ce pourrait être une coquille vide.
Mais non. Dès les premières pages, il y a un ton, une voix, une présence qui requièrent. L’auteur, pourtant (Thibault de Montaigu, 28 ans), n’évite aucun des poncifs propres à la jeunesse dorée. Il y a là un jeune couple (Emmanuel et Camille) qui s’aime d’amour tendre et une vieille voiture qui a du cachet. Il y a, à l’issue du voyage, un week-end à Deauville, le casino où l’on dilapide une fortune qui n’a rien d’excédentaire, les courses où l’on prête l’échine à de nouveaux frissons. Il y a l’alcool dans lequel on noie les déroutes d’une âme noble mais incertaine autant qu’inconséquente. Il y a les intermittences de l’amour, les fissures apparentes, le deuil infaisable de l’enfance. Il y a l’irruption d’une jeune anglaise piquante et fantasque, aussi belle que libre et potentiellement dangereuse …
Mais bien sûr l’arrogance de la jeunesse doublée ici de l’arrogance de la richesse ne préservent pas des écorchures. Et bien sûr aussi le cynisme ou plutôt le corrosif esprit (car notre héros es un jeune homme d’esprit) affiché vernisse une âme des plus tendres …
On pourrait donc se trouver face à de lassantes déclinaisons, des motifs entrecroisés qu’on a lus et relus. Mais Thibault de Montaigu parvient à imposer un climat singulier. Il fait oublier l’écrasant patronage de Sagan ou de F. Scott Fitzgerald. Il navigue entre les clichés comme il joue avec les mots. Il instille une mélancolie qui prend par petites touches. Ses phrases sèches évitent les effets mais se chargent d’émotion. Il revisite et renouvelle les procédés romantiques : le narrateur délègue aux paysages (admirablement évoqués) le soin de nous donner des nouvelles de son âme. La phrase est élégante, concise, musicale. Le monde du luxe se mue en territoire mental et sentimental. Il est habité. Pour ainsi dire humanisé. Cette jeunesse qui se délite dans des tourments d’un autre âge est étrangement moderne et ses chagrins suscitent une étrange euphorie.
Le dépouillement de la phrase contraste avec la charge excessivement romanesque des situations. On se laisse gagner, on se laisse griser, le charme opère à chaque page.
Mais si, Thibault de Montaigu a du talent. Pensez-donc, un neveu d’Antoine Gallimard.