Une nouvelle écrite par Philippe Djian (”Mise en bouche”), inspirée du fait divers de la prise d’otage de l’école de Neuilly-sur-Seine en 1993 par celui qu’on surnomma Human Bomb et parue dans un supplément des Inrockuptibles en 2003 (initialement prévue pour être un chapitre de son livre « Friction ») a donné lieu à une adaptation, du même titre, en BD par Jean-Philippe Peyraud (le dessinateur de la série Premières chaleurs…). Une parution en juin 2008 aux éditions Futuropolis.
L’histoire ? Un père célibataire qui conduit sa fille à l’école tous les matins fait la connaissance de Carole, l’institutrice souffrant de son récent divorce et laissée seule avec deux garçons en bas âge. Séduit par cette belle blonde, le papa multiplie les attentions pour conquérir le cœur brisé de cette femme déçue par les hommes.
Jusqu’à ce qu’un drame vienne bouleverser cette idylle naissante : un matin, ils se retrouvent pris en otage, avec leurs enfants et toute l’école, par un détraqué masqué bourré d’explosifs, menaçant de tout faire sauter si on ne lui remet pas une grosse rançon. Face à cette tragédie le père saura jouer les héros en désamorçant la hargne de leur agresseur tout en négociant avec la police. Ce qui ne manquera pas de faire succomber l’élue de son cœur. Passant du calme à la panique, de la haine à l’empathie pour le preneur d’otage, de l’hystérie à l’ennui, jusqu’aux confidences entre les protagonistes. Ces derniers se retrouvent dans un huis-clos intime et haletant, révélateur de leurs préjugés et frustrations personnelles. Entre le thriller et la comédie romantique. Un pari périlleux qui a pu laisser des impressions mitigées.
Philippe Djian, qui a suivi toutes les étapes du livre, dit aimer sa manière de «rythmer les silences par l’image» et se verrait bien écrire un scénario pour une autre bande dessinée. Amateur éclairé, il avait déjà testé, en 1992, l’illustration d’un de ses romans. «Lorsque Lou», récit se déroulant dans l’hiver du Manitoba, illustré par l’élégant Miles Hyman, est réédité, dans la foulée de «Mise en bouche». A noter que la nouvelle a été éditée dans la foulée en folio poche.
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