Sélection livres de Noël et petit bilan lectures 2008…

Comme le veut la tradition, voici nos sélections de livres pour l’année 2008, pouvant vous donner des idées pour vos cadeaux de Noël ou des idées de lecture tout simplement. Découvrez nos choix répartis selon 3 critères : coup de cœur, bonne surprise et livre culte de nos lectures 2008 avec obligatoirement au moins un roman paru cette année (mais pas que) :

Alexandra’s :
Livre(s) culte : J’ai approfondi, avec plaisir, ma connaissance de l’oeuvre du désormais boycotté Gabriel Matzneff cette année avec dernièrement la lecture de l’un de ses essais « Comme le feu mêlé d’aromates » (republié début 2008 aux éditions de la Table ronde dans la collection « La petite vermillon »), un essai sur son engagement dans la religion orthodoxe sur fond de voyage dans les contrées méditerranéennes, une vision et une relecture très originale des textes saints. J’ai plus particulièrement apprécié son journal « Les soleils révolus » écrit en parallèle à son roman (et chef d’oeuvre : Ivre du vin perdu) ainsi que le début de « La diététique de Lord Byron », sa vision du casanovisme versus le donjuanisme m’a beaucoup intéressée (faisant écho à ce que dit Kundera à travers le personnage de Tomas dans « L’insoutenable légèreté de l’être » relue aussi cette année) ainsi que son formidable appétit de vivre. Et enfin « De la rupture », son essai étonnant sur les différentes façons de rompre que ce soit en amour comme dans d’autres domaines. Et toujours le journal de Jean-René Huguenin (oui je suis très diariste addict…), il y a de la magie dans ce journal qui, malgré le spectre de la mort planant tout du long, insuffle une belle énergie (belle leçon d’écriture d’un roman au passage).

Bonne surprise : « Eastwood, Mes femmes et moi » de Christophe Nicolle : La vie comme un western ! Un roman initiatique léger de trentenaire dans la veine de « Haute fidélité » de Nick Hornby. Un bon moment de lecture (sans prétention stylistique), attachant et drôle.

Coups de coeur : « Le livre de Joe » de Jonathan Tropper
Un roman générationnel sur bande son de Bruce Springsteen qui ravira les adeptes de story-tellers à l’américaine efficace et bien ficelé. Egalement un bon moment de lecture divertissante sans prétention stylistique. J’ajoute la dernière BD de la célèbre blogueuse Pénélope Bagieu, « Joséphine », qui a réussi à revisiter avec originalité et beaucoup d’humour comme toujours, la figure désormais classique de la trentenaire célibattante à la Bridget Jones.

Anne-Laure’s :
Coup de cœur : « Keith Me » d’Amanda Sthers
Construction originale pour ce roman où Keih Richards et Andrea Stein (qui n’est autre que l’auteur) se mêlent leurs solitudes, leurs amours perdus et leurs espoirs trahis dans une violence qui n’a d’autre but que les rendre vivants, au-delà des douleurs.

2e coup de cœur (pas de livre culte) : « Dans la tête de Shéhérazade » de Stéphanie Janicot
Le regard d’une trentenaire, partie de rien et devenue célèbre, sur ses quinze ans, l’âge charnière, celui des rêves les plus fous, des amitiés entières et des premiers doutes. Une histoire contemporaine qui sonne juste, servie par une plume acérée et vibrante.

Bonne surprise :« La soupe Kafka » de Mark Crick
Un recueil de seize pastiches de qualité, avec pour thématique commune la cuisine. Raymond Chandler, Jane Austen, Marquis de Sade, Virginia Woolf ou Irvine Welsh passent ainsi à la casserole et en quelques saynètes leurs univers respectifs apparaissent.

Aurélia’s
Livre culte: « La route » de Cormac McCarthy, un roman comme un coup de poing dans le plexus qui bloque la respiration et hante bien après l’avoir refermé. L’humanité peut-elle subsister dans un monde retourné à la barbarie? Un pur chef d’œuvre, sur le fond comme sur la forme.

Coup de coeur: « Tamara Drewe » de Posy Simmonds, du David Lodge en BD, que demander de plus ?
ainsi que « Le livre de Joe » de Jonathan Tropper.

Bonne surprise: « Ma chair à vif « de Nicolas Paillusseau, un polar efficace, un style au cutter, un suspense intenable, impossible de le refermer avant de l’avoir terminé… Et je ne suis pourtant pas une fan du genre !

Laurence’s :
Bonnes surprises :
Roxane Duru – « petits pains au chocolat »: Nouvelle venue à l’écriture sensible et personnelle. On sourit souvent, parfois jaune. J’ai bien aimé.
Et aussi « Disent les femmes » de Sylvain Kornowski : l’auteur a eu l’idée de ce roman après avoir constaté, en ce début de XXIème siècle, un raz-de-marée féministe, particulièrement androphobe. Chronique bientôt en ligne sur mon blog.

Coups de coeur :
Pierric Bailly et Frédéric Ciriez, « Polichinelle » pour l’un, « Des néons sous la mer » pour l’autre. Maîtrise romanesque certifiée, rythme souple, écriture sensible. Ne loupez pas ces deux romans. Je ne veux pas vous raconter l’histoire. L’une est atypique, l’autre est typique.

Livre culte : Zone de Mathias Enard – Prix Décembre. Un bijou. Prouesse stylistique. Zone est un roman étonnant. En une phrase et 500 pages, il déroule les atrocités du XXème siècle. Très bien, à part.

Et en bonus : un livre que je vais offrir, ce ne sera pas le Prix Nobel de Littérature, le dernier roman de Le Clézio mais : « Le désespoir des singes et autres bagatelles » de Françoise Hardy.

Gwenaël’s :
Coup de cœur : « Les enfants du bon Dieu », d’Antoine Blondin. Acheté d’occasion après les passionnantes lectures d’un autre hussard, Roger Nimier, ce livre édité en 1952 a une couverture délicieusement datée, la tranche verdâtre et les pages jaunies. Et il sent bon l’odeur des volumes anciens, à l’abri dans la Bibliothèque de mes grands-parents… Lisez-donc cette aventure de Sébastien Perrin, professeur d’Histoire dont les retrouvailles avec sa maîtresse allemande, connue pendant la seconde guerre mondiale et le STO, bouleverse même ce qu’il enseigne à ses élèves. L’amour est une source d’histoires, certes, mais la désinvolture de Blondin a bien du style : « Là, où nous habitons, les avenues sont profondes et calmes comme des allées de cimetière. Les chemins qui conduisent de l’Ecole militaire aux Invalides semblent s’ouvrir sur des funérailles nationales. » Ce sont les premières phrases du livre, et j’adore !

Bonne surprise : « Renaissance italienne », d’Eric Laurrent. Récit très écrit, certains diraient précieux, vocabulaire recherché, références culturelles à l’image du titre-jeu de mots… Mais style très agréable, limpide, observation des sentiments assez minutieuse. Livre pas plus intellectuel que psychologique. Peut-être « adolescent » quant au thème et aux atermoiements, mais, comme tout bon livre aux pages cornées, « reconstructeur » ! Sinon, si vous bloquez sur la couverture blanche à l’étoile bleue des Editions de Minuit, vous pouvez toujours lire le dernier livre de Sylvie Germain : « L’Inaperçu ».

Livre culte : Outre « Journal » de Jean-René Huguenin dont Alexandra a déjà parlé en début d’année, je propose « Merlin » de Michel Rio. C’est un court roman à l’écriture sobre, incisive et efficace, qui réécrit la matière de Bretagne et l’histoire du roi Arthur. Cet ouvrage a le mérite d’inscrire véritablement cette « légende » dans le monde des hommes (loin du merveilleux et dans sa période historique : à la fin de l’empire romain) et d’insérer des questions liées au mal, à l’idéal, à la mort, à la vérité, à la vie, à l’amour, à la solitude, à l’action et à l’art.

2 Commentaires

  1. Livre culte: "le Carnet d’Or" de Doris Lessing, quasi autobiographique, l’histoire d’Anna, divorcée, la quarantaine, élevant seule sa fille dans le Londres des années 50.L’héroîne dissèque sa vie dans différents carnets reflétant ses états d’âme.

    Coup de coeur:"Ce que le jour doit à la nuit", le dernier Yasmina Khadra, un très beau roman sur L’Algérie des années 30 aux années 60. A travers la vie de Younès devenu Jonas, l’auteur nous décrit dans une langue magnifique, le nationalisme grandissant puis la guerre d’indépendance qui viendra briser la quiétude; on assiste
    au déchirement des deux communautés qui aiment d’un même amour la terre algérienne.
    La bonne surprise: "Un brillant avenir" de Catherine Cusset, curieusement prix Goncourt des lycéens, le destin d’une jeune roumaine,Héléna,elle épouse un juif: ils devront s’exiler en Israel puis aux Etats Unis, elle deviendra mère possessive qui projette un avenir brillant pour son fils et développera la même hostilité que celle de ses parents à son égard.Description intéressante de la Roumanie de Ceaucescu et de la vie en Israel.

    • laurence.biava sur 17 décembre 2008 à 9 h 02 min
    • Répondre

    Oui, oubli : "la route" de Mac Carthy (et je ne sais pas pourquoi je n’ai pas le réflexe "livres étrangers") et d’accord avec gWENNAEL pour Eric Laurrent. A plus

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