Comme tout panier percé qui se respecte, je profite largement du réseau des 58 bibliothèques de Paris pour emprunter mes livres et je dois dire que je suis assez impressionnée par la qualité du service, la richesse de l’offre et son actualisation. Il y a peu de livres que je n’ai réussi à trouver par leur biais, en particulier les livres désormais introuvables dans le commerce (et qui peuvent même être retrouvés en les faisant acheminer depuis la réserve centrale). Autre service fort appréciable : la réservation d’ouvrages déjà empruntés avec l’appel du bibliothécaire à votre domicile pour vous prévenir de sa disponibilité.
Ces derniers mois, l’accent a été mis sur les services informatiques avec un catalogue informatisé accessible depuis Internet qui permet de rechercher tranquillement chez soi, sans se déplacer, les ouvrages souhaités et consulter leur disponibilité.
Nouvelle amélioration récente : en saisissant le n° de votre carte de bibliothèque, vous pouvez gérer en ligne votre compte lecteur : faire le point sur vos emprunts, les dates de rendu et surtout prolonger automatiquement vous-même la durée du prêt en cas de besoin (ce qui vous évitera quelques sympathiques amendes !, encore que sur ce point il faut noter la grande indulgence des bibliothécaires).
Sur l’interface de ce catalogue informatisé, il nous est aussi possible de consulter le palmarès des livres les plus recherchés par les lecteurs. Par exemple, en ce moment, cela donne, sans grande surprise, le top 10 suivant, dominé par un Millenium et la saga Twilight avec une percée de Carrère au milieu… :
Enfin, il est à noter et à apprécier que les options de recherche se sont considérablement affinées ces derniers mois, avec la possibilité de rechercher un document avec plus d’une dizaine de critères dans tout le réseau, et notamment la très appréciable fonction du type de document. L’idéal serait d’avoir un système à la google qui vous permet de retrouver un auteur ou un livre même avec une orthographe approximative, ce qui permet de palier aux trous de mémoire ! A priori, il sera bientôt possible de réserver et suggérer des achats de documents en ligne également.
Depuis quelque temps, un nouveau pas vient d’être franchi dans cette informatisation, avec l’apparition de « bibliothécaires 2.0 » à savoir les automates ou comment le libre service vient aux bibliothèques…
Pour l’instant, présents dans 3 bibliothèques (la bibliothèque du cinéma François Truffaut, la bibliothèque Flandre et la médiathèque Picpus que je fréquente), ils se présentent sous la forme d’écrans tactiles qui s’activent avec le code barre de sa carte de bibliothèque (grâce à la technologie des puces RFID, identification par radio fréquence) et permettent aux lecteurs d’enregistrer eux-mêmes leurs livres (uniquement au prêt pour l’instant, le retour se fait toujours « en chair et en os » !).
J’avoue avoir été très surprise en les découvrant il y a quelques semaines et assez vite enchantée de ce nouveau système pour le côté très pratique. Quoi de plus fastidieux que d’attendre dans la file pour faire enregistrer ses livres ? Le principal intérêt est donc le gain très appréciable de temps. Un peu naïvement, je me suis dit également que les bibliothécaires devaient être contents de s’affranchir de cette tâche répétitive de « caissier du livre » afin de pouvoir se concentrer sur leur métier de conseil.
Je me trompais… En effet, ces derniers m’ont indiqué que ces automates menaçaient, comme j’aurais pu m’en douter, leurs emplois.
« Il ne sera plus utile d’être aussi nombreux à terme. » m’a confié l’un d’entre eux. C’est évidemment le but de la manœuvre je suppose : réduire les coûts toujours et encore, en diminuant la « masse salariale », air connu…
J’ai entendu aussi certains se plaindre de la disparition de la dimension humaine du prêt.
Néanmoins j’avoue que je n’ai jamais vraiment engagé la conversation avec un(e) bibliothécaire au moment de l’emprunt ou du retour des ouvrages car en général il faut aller super vite : l’opération se résume à un « bonjour, merci, au-revoir » entre deux bip-bip.
Petite réserve néanmoins sur le système : j’ai été victime d’une erreur de manipulation (oubli d’annuler ma session à la fin de mon prêt) et j’ai ainsi écopé de 4 beaux livres de Marc Lévy enregistrés sur mon compte. Aucun doute possible : cet emprunt n’est pas de moi, même par inadvertance !
Bon, maintenant il faut que j’attende que le gentil emprunteur les rapporte pour pouvoir en être « débarassée » de mon compte… Donc vigilance, vigilance quand vous les utiliserez. Un ticket est imprimé à la fin de l’opération avec le récapitulatif de vos documents empruntés : ne faites pas comme moi, vérifiez-le bien ! [Alexandra]
7 Commentaires
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4 livres de Lévy d’un coup. Ca fait beaucoup.
L’automatisation des bibliothèques n’est pas là (sauf détournements, et il y en a) pour supprimer des postes, mais pour soulager des bibliothécaires du fameux bip-bip à la banque de prêt/retour. (et des maladies du travail liées, l’ergonomie n’étant pas notre fort….).
On lira avec intérêt ce témoignage de la directrice des champs libres à Rennes, bibliothèques entièrement automatisée : “l’automatisation ne semble pas nuire au dialogue entre le personnel et les lecteurs. Les usagers viennent au contraire plus facilement solliciter les agents qui, libérés des tâches mécaniques, sont disponibles et mobiles: pour le lecteur, il est plus facile d’engager la conversation incidemment entre deux rayonnages plutôt que de solliciter l’aide d’une personne assise derrière un bureau.”
Impacts aussi sur l’aménagement et les circulations : “Est-ce une conséquence de l’automatisation qui supprime la concentration des usagers en un point donné ? Il règne dans toute la bibliothèque une atmosphère sereine, fluide. Pour MarieThérèse Pouillias, directrice de la médiathèque des Champs libres, l’impact sur l’ambiance est une évidence : « Les opérations de prêts et de retours structurent fortement l’organisation d’une bibliothèque. Ce qui m’avait séduite lors de mes visites dans les établissements automatisés des Pays-Bas, c’était l’absence de passage obligé aux banques de transactions, ce qui donnait une grande liberté à la circulation des visiteurs. Penser l’organisation d’un établissement, c’est penser les flux entre le personnel, les usagers, les collections. » ”
nedap.fr/contenu.php?id=2…
Merci bp de cet éclairage professionnel. C’est rassurant de voir que les bibliothécaires le prennent bien en tout cas et que cela n’a pas pour vocation de détruire de l’emploi !
A noter qu’à Paris le retour se fait encore traditionnellement auprès des bibliothécaires, et je vois qu’à Rennes ce n’est pas le cas, enfin si j’ai bien compris. Du coup je me demande comment s’effectue le contrôle de l’état des livres ou des DVD rendus… un automate peut difficilement s’en charger…
Oui 4 Lévy, la personne a dû faire sa réserve pr l’été j’imagine… Je précise que je suis apparemment la seule étourdie, à qui pareille mésaventure est arrivée !
Honnetement, toutes les médiathèques des Yvelines sont automatisées et heureusement ! Sinon les personnes chargées de l’accueil, du prêt et des retours du livre ne s’en sortiraient pas ! Il faut voir le flux et le reflux de tous les livres empruntés, donnés, prêtés, retournés, c’est inimaginable !
Donc, cet enregistrement automatique étati nécessaire : ici, en totu cas, dans le 78, aucun poste de conseiller ou de caissier du livre n’a encore été supprimé. Les gens le prennent plut^to bien, comme un renfort matériel en fait.
Par ailleurs, pour mon cas personnel, autant je vais emprunter à la bilio-médiathèque de tous les quartiers de Saint quentin en yveline, autant pour moi-même, l’achat du livre demeure uen "exception", un "luxe", auquel je refuse de résister. J’achète tous mes romans, c’est tout de même le comble pour une fille de bibliothécaire – sans doute ai je trop lu dans mon enfance des livres empruntés ou déjà lus avec le sentimentqu’ils appartenaient à quelqu’un d’autre!- voilà, bonsoir
"J’avoue avoir été très surprise en les découvrant il y a quelques semaines et assez vite enchantée de ce nouveau système pour le côté très pratique. Quoi de plus fastidieux que d’attendre dans la file pour faire enregistrer ses livres ?"
J’avoue ne pas voir de différence réelle entre faire la queue devant un automate ou faire la queue devant un être humain…
la différence est que cela va plus vite avec l’automate, il y a donc moins d’attente.
"Honnetement, toutes les médiathèques des Yvelines sont automatisées et heureusement ! "
Toutes, vraiment ? Ce serait un exemple unique en France…