La mer exerce toujours une sorte d’aura magique et de fascination pour les écrivains.
Romain Gary l’évoque aussi dans son célèbre roman autobiographique La promesse de l’aube, paru en 1960. Il raconte notamment sa première rencontre inoubliable, enfant, avec le grand bleu alors que sa mère l’emmène en convalescence en Italie suite à une typhoïde.
« Mon premier contact avec la mer eut sur moi un effet bouleversant. Je dormais paisiblement sur ma couchette lorsque je sentis sur le visage une bouffée de fraîcheur parfumée. Le train venait de s’arrêter à Alassio et ma mère avait baissé la fenêtre. Je me dressai sur les coudes et ma mère suivit mon regard en souriant. Je jetai un coup d’œil dehors et je sus, brusquement, clairement, que j’étais arrivé. Je voyais la mer bleue, une plage de galets et des canots de pêcheurs, couchés sur le côté. Je regardai la mer. Quelque chose se passa en moi. Je ne sais quoi : une paix illimitée, l’impression d’être rendu. La mer a toujours été pour moi, depuis, une humble mais suffisante métaphysique. Je ne sais pas parler de la mer. Tout ce que je sais c’est qu’elle me débarrasse soudain de toutes mes obligations. Chaque fois que je la regarde, je deviens un noyé heureux. »
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