Alors qu’une exposition rétrospective est consacrée actuellement au myhe B.B à Boulogne, l’éternelle héroïne de « Et Dieu créa la femme », retour sur ce qu’elle inspire ou a inspiré aux poètes et intellectuels:
Barthes:
«Elle n’est pas plus licencieuse mais simplement plus libérée. Elle représente un érotisme plus ouvert, dépouillé de tous ces substituts faussement protecteurs qu’étaient le semi-vêtement, le fard, le fondu, l’allusion, la fuite.»
Jean Cocteau:
« Elle vit comme tout le monde en n’étant comme personne.»
Marguerite Duras:
«Du Japon à New York et vice versa, elle représente l’aspiration inavouée de l’être humain du sexe mâle, son infidélité virtuelle d’un ordre bien particulier – celle qui l’inclinerait vers le contraire de son épouse, vers la femme de cire qu’il pourrait modeler, faire et défaire à volonté, jusqu’à la mort incluse. Nous l’appellerons de son vrai nom, la reine Bardot.»
Joann Sfar, auteur de BD et cinéaste:
«La déesse de l’insolence». Elle a inventé une forme très française d’égoïsme, de sauvagerie, une façon de prendre sans demander la permission, d’avancer plus vite que l’époque. Elle libère la femme d’une très étrange façon, en faisant tourner en bourrique le monde entier. J’aime que ses amants semblent pitoyables à force d’essayer de la dompter. J’adore les récits où elle se heurte à Gunther Sachs, il ne lui arrive pas à la cheville. J’adore qu’elle ait épuisé le genre humain et qu’il ne reste, à sa hauteur, que les animaux. Elle incarne malgré elle une pensée sauvage qui se moque du monde, comme lorsque Picasso peignait des faunes et des centaures au milieu de la guerre. Une déesse oui mais au sens grec, avec ce que ça comporte de cruauté, de regrets, de larmes. Je ne parviens pas à rire de Bardot, ou à voir chez elle quoi que ce soit de futile. C’est une géante. Bardot c’est la déesse de l’insolence, de la misanthropie et c’est le vrai pouvoir aux femmes, mais elles doivent avoir les reins solides !»
Nathalie Rheims, écrivain:
«Si différente, si vivante» «Elle est un mythe, une icône qui a fait rêver tous les hommes. La beauté absolue. La grâce angélique, avec, parfois, une trace du diable. Combien de femmes sur cette terre se sont rêvées Brigitte Bardot. Pourtant, elle n’est pas comme cette Marilyn désincarnée de Warhol. Pour moi, elle est si différente, si vivante. C’est à travers son combat pour les animaux que je me retrouve en elle. Son retrait du monde, le don de sa vie à cette cause est ce qui nous rassemble. C’est là, pour moi, que se niche la seule vérité possible, dans cette relation d’amour pur qui s’incarne dans la fragilité innocente, la seule où peut s’exprimer la vérité des sentiments.»
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