Dans la série des listes et des palmarès, le Times a récemment demandé aux anglais d’élire leurs 60 meilleurs livres de ces 60 dernières années. Voici les heureux élus arrivant en tête de liste révélés par le journal en octobre 2009 :
Truman Capote la jalouserait peut-être : son amie d’enfance, Harper Lee, arrive en tête avec « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur », son unique roman. De son vivant déjà, l’auteur de De sang froid n’avait pas digéré qu’elle obtienne le Pulitzer et pas lui…
Publié en 1960, ce roman n’est pas très connu en France. Il se transmet entre initiés comme un sésame-ouvre-toi alors qu’en Grande-Bretagne, il est étudié dans les écoles. Les écoliers s’identifient à la jeune narratrice, élevée par un père avocat d’un noir accusé du viol d’une blanche dans l’Amérique des années 30. Harper Lee devance Ken Follett (Les piliers de la terre), Joseph Heller (Catch 22), Tolkien (Le seigneur des anneaux) et J.D.Salinger (L’Attrape-coeurs). La route de Cormac McCarthy arrive en 16e position tandis que l’incontournable Harry Potter se classe au 8e rang avec le tome de la pierre philosophale.
La littérature traduite est très peu présente à l’exception de Gabriel Garcia Marquez (classé 15e avec L’Amour au temps du choléra). Il faut dire qu’elle ne représente que 3% des livres publiés en Grande-Bretagne.
Triste constat pour la littérature française : aucun de ses représentants n’est cité.
Quels seraient les résultats d’un tel vote en France ; la littérature anglo-saxonne tiendrait-elle une plus grande place ? On peut en avoir une petite idée à travers le livre « Dernier inventaire avant liquidation » de Frédéric Beigbeder basé sur la sélection de 6 000 lecteurs, durant l’été 1999, des 50 livres du siècle, à l’aide d’une pré-sélection établie par la FNAC et le journal Le Monde (De Nadja d’André Breton (n° 50) à L’Etranger d’Albert Camus (n°1 au top 50), en passant par Lolita de Nabokov ou Bonjour tristesse de Françoise Sagan…).
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