La rentrée de septembre et l’année 2009 se referment à peine que déjà les livres de la rentrée de janvier 2010 nous font de l’oeil. Quels sont les textes qui créent déjà le buzz ? Petit panorama de ce que nous attend :
C’est tout d’abord le retour de Jean-Jacques Schuhl chez Gallimard qui retient l’attention, dix ans après son Goncourt avec « Entrée des fantômes ». Le livre met en scène le narrateur d’Ingrid Caven qui, alors qu’il s’essaie vainement à un « roman fantastique noir », se voit proposer un rôle dans un film de Raoul Ruiz… La figure de l’écrivain est récurrente en cette rentrée : Le Journal intime de Benjamin Lorca d’Arnaud Cathrine (Verticales) use d’une narration à quatre voix pour brosser le portrait d’un auteur suicidé ; Les cris de Claire Castillon (Fayard) s’attachent à une femme qui sabote ses relations afin de nourrir ses textes ; Romance nerveuse de Camille Laurens (Gallimard) décrit la rencontre entre une écrivain en rupture avec son éditeur et un paparazzi ; Muettes de Yasmine Ghata (Fayard), le refuge dans l’écriture de sa mère (Vénus Khoury-Ghata) à la mort de son père ; Un aveu de toi à moi de Morgan Sportès (Fayard), la trajectoire d’un poète qui fit le choix du pire pendant la seconde guerre mondiale ; Les femmes du braconnier de Claude Pujade-Renaud (Actes Sud), les amours entre autres de Sylvia Plath et Ted Hughes.
Autre évènement très attendu : le prochain pavé (800 pages) de Maurice G. Dantec nous plonge, dans la suite de Villa Vortex, dans un monde noir et cybernétique dominé par les crimes, les attentats et les complots, en compagnie du lieutenant Verlande : Métacortex (Albin Michel). A signaler également l’ultime roman de Jacques Chessex, Le dernier crâne de M. de Sade (Grasset), Brumes de Cimmérie et Le sommeil sur les cendres de Richard Millet (Gallimard), qui, loin de la polémique, renouent avec ses veines libanaises et siomoise, Choir d’Eric Chevillard (Minuit), sur des habitants prisonniers d’une île donnant son nom au roman, Lily et Braine de Christian Gailly (Minuit), où un ancien jazzman engagé dans une armée revient commotionné auprès de sa famille.
Dans le domaine étranger, Underworld USA vient clôturer la trilogie de James Ellroy (Rivages), des nouvelles d’Amos Oz, Scènes de la vie villageoise (Gallimard), un texte de Luis Sepulveda, L’Ombre de ce que nous avons été (Métailié), un bref récit de V.S Naipaul, Un autre regard sur l’Inde (Grasset) et du côté des découvertes, le retour d’un jeune auteur britannique, le fameux Adam Thirlwell (qui avait défrayé la chronique en 2004 avec son threesome « Politique ») qui publie L’évasion, l’histoire d’un ancien banquier juif de 78 ans, englué dans les compromis, les mensonges et les faiblesses… Côté nouvelle génération, Martin Page signe le 7 janvier aux éditions de l’Olivier « La disparition de Paris et sa renaissance en Afrique », un roman sur fond politique et notamment la question sensible des « sans papiers » qui se transforme en vengeance loufoque comme il en a le secret… « C’est un livre sur la disparition et la création » a commenté l’auteur à son sujet.
On note le retour de l’espagnol Antoni Casas Ros, plébiscité pour son roman, la théorie d’Almodovar sorti en poche en 2009, avec un deuxième opus (Enigma). Sans oublier le retour de Nicolas Rey avec « Un léger passage à vide » et de Douglas Coupland avec JPod (tous deux chez Le Diable Vauvert).
A signaler aussi un petit roman léger de Marc Lambron, La théorie du chiffon, où l’auteur livre sa vision de la mode, à travers un dialogue entre Jean-Louis Beaujour et Hélène Dumas. Un très grand couturier, chimère de Karl Lagerfeld, de Galliano, de Marc Jacobs, d’Elbaz, d’Alexander Mac Queen et une chroniqueuse de mode chic, très informée sur les coulisses du petit-grand monde de la fringue et du chiffon. Ensemble, avec des questions et des répliques sèches, ils vont traverser un univers d’apparence, de modes d’argent, de bon ou mauvais goût. Au passage, ces deux sociologues dresseront surtout un bilan de l’époque. Entre l’Etre et le paraître, comment choisir ? On parle de la vanité des hommes, de la peur des femmes, des rides, de la silhouette, des préjugés, du charme, du ’moderne’, de la tradition.
Patrick Modiano, lauréat du Grand prix du roman de l’Académie française en 1972 pour Les Boulevards de ceinture et du Prix Goncourt en 1978 pour Rue des boutiques obscures, publiera L’horizon chez Gallimard en mars 2010. Dans ce roman, l’écrivain racontera une histoire d’amour des années 60 à aujourd’hui entre Paris et Berlin.
A lire aussi : Le retour des « baby écrivains » et d’Antoni Casas Ros pour la rentrée 2010
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