On se souvient il y a quelque temps du départ (volontaire) avec fracas de Frédéric Beigbeder du réseau social qu’il accusait de tous les maux. C’est désormais Yann Moix qui en disparaît, éjecté pour cause de propos racistes :
Facebook a en effet fermé la page du réalisateur et écrivain Yann Moix suite à ses propos insultants sur la Suisse, extraits de son prochain livre, La Meute, qu’il avait publiés. Ce texte intitulé « J’aime Polanski et je hais la Suisse » traitait notamment la Suisse de « sale pute » et la décrivait comme un pays antisémite.
Extrait : « Roman Polanski restera emprisonné en Suisse : c’est la Suisse la prison. C’est la Suisse le bourreau. C’est la Suisse la sentence. C’est la Suisse la trahison. C’est la Suisse la haine et la revanche et la vengeance. Parce que la Suisse n’est pas un pays : la Suisse n’est rien. La Suisse n’existe qu’en détruisant. En neutralisant. Ce n’est pas un pays neutre, non : c’est un pays qui neutralise. Très joli pays qui, pendant la guerre, voyant qu’un peu trop de juifs venaient étrangement faire du tourisme en ses montagnes, a demandé à ce que fût apposé sur les passeports le « J » de Juden. La Suisse n’est pas un pays neutre : c’est un non-pays vendu. (…) La Suisse est un pays pornographique. Sales affaires (comptes bancaires, fiscalité), sale comportement (arrestation de Polanski) : tout est propre dans les rues suisses, dans les montagnes suisses, dans les vallons suisses, tout est très propre parce qu’au fond tout y est sale dans les tréfonds, dans les fondements, dans les soubassements. C’est un pays qui se vend sans cesse au plus offrant. Qui courbe incessamment l’échine devant le plus fort. C’est un pays qui fait basculer les choses vers le plus dictateur, le plus violent, le plus menaçant. La Suisse ne se donne même pas, comme le feraient des salopes ordinaires : la Suisse se prête au plus fort. Elle prête sa soumission. C’est une pute. Elle écarte les jambes quand viennent à passer un officier nazi, ou une très grande puissance comme, par exemple, aujourd’hui, nos amis les États-Unis »
Les facebookiens n’avaient pas manqué de se mobiliser pour dénoncer ses dérapages en créant divers groupes rassemblant très rapidement des dizaines de milliers de membres : « Yann Moix, les Suisses t’emmerdent ! », ou encore « Yann Moix, la Suisse t’emmerde ! »
Yann Moix a réagi à cette mesure sur le site La Règle du Jeu, dirigé par Bernard-Henri Lévy : « Facebook, la société Facebook a décidé de supprimer mon compte, ma page. Sur cette page, il y avait des articles sur Kafka, sur Proust, sur Gombrowicz et sur Miles Davis, sur Stravinsky et sur Sollers. Il y avait des propos polémiques car je suis polémiste. Il y avait des propos sur Polanski car je suis polanskiste (…) Non seulement c’est ignoble pour mes 3 300 amis, qui ne peuvent plus communiquer avec moi, mais c’est ignoble tout court. (…) Je suis supprimé, moi, sans avertissement, de Facebook, mais des groupes tels que « Yann Moix, la Suisse t’emmerde ! » ou « Yann Moix, la Suisse t’encule ! » (…) sont consultables. (…) Je suis le premier écrivain au monde éjecté de Facebook. Le premier détruit sur Facebook. (…) Je demande ici, solennellement, aux autorités facebookiennes de rétablir immédiatement mon profil, mes pages, mon mur (…) J’ai de la force, de l’énergie, de la conviction, de l’intelligence et des avocats. Le combat commence aujourd’hui ».
Mise à jour 8/02/2010 : la page de l’écrivain a été rétablie suite à cette sanction apparemment provisoire.
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5 Commentaires
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"Je demande ici, solennellement, aux autorités facebookiennes de rétablir immédiatement mon profil, mes pages, mon mur (…) J’ai de la force, de l’énergie, de la conviction, de l’intelligence et des avocats. Le combat commence aujourd’hui."
Ca c’est du combat dis donc! 😀 Marrant quand même, on dit que le net est un espace de liberté absolue (d’aucuns disent "un fourre-tout dégueu où l’on diffame et on calomnie"), mais ça piaille quand on balance un monceau de conneries digne du môme qui tape sur un autre "juste pour voir ce que ça fait" et qui s’étonne qu’on puisse rendre les coups.
Des avocats ? Il veut porter plainte pour "suppression de profil Facebook ?". C’est du joli tiens. Bientôt il va demander des dommages intérêts pour s’être fait viré.
A Monsieur Moix
Apprenti sorcier, vous avez trempé votre plume dans du vitriol. Pauvre plume que vos propos incendiaires ont eu vite fait de consumer. Déplumé, brûlé de vos ailes de peu d’envergure, vous avez chuté. Certes, vous n’avez pu tomber de haut, mais suffisamment pour vous enfoncer dans l’abîme. Abîme que vous semblez avoir côtoyé de près pour le décrire si finement lorsque vous déclarez: "au fond tout y sale dans les tréfonds, dans les fondements, dans les soubassements". C’est en effet dans le précipice de vos pensées que se situe cette Suisse de votre imaginaire que vous réduisez au "néant". Votre arrogance mêlée de suffisance, votre ignarerie crasse et votre ego démesuré vous ont fait sombrer, vous, le prétendu écrivain et réalisateur. Cette chute, vous ne la maîtrisez pas. Par vos propos racistes, vous avez insulté mon pays, mes concitoyens et moi-même. Votre inhumanité vous pousse jusqu’à nier notre droit d’exister. Comme tout pays, la Suisse a ses zones d’ombres. Cependant résumer l’histoire suisse au "J" de Juden sur les passeports relève d’un révisionnisme des plus nauséabonds. Pour votre information, Monsieur, la Suisse est un des premiers pays au monde, si ce n’est le premier, à avoir fait officiellement un devoir de mémoire sur ses agissements passés : je me réfère à la commission Bergier aux conclusions très autocritiques sur le rôle de la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale. Avant de juger sommairement, telle une exécution, un pays voisin, ne vaudrait-il pas mieux balayer devant sa porte. A ce propos, il y a dans votre discours des relents d’une certaine France de Vichy.
Toutefois, de Maurras et de Céline, vous n’avez hérité que le racisme le plus primaire.
Je préfère la France des Droits de l’Homme, la France de la Culture, de l’ouverture, la France des grands Ecrivains humanistes à la vôtre, Monsieur Moix. Vous interpellez la Suisse en ces termes: "Tu n’es jamais là quand on a besoin de toi". Serait-ce oublier que la Suisse a engendré la Croix-Rouge? "La Suisse, qui est fondamentalement antisémite et qui n’a pas sécrété un seul génie depuis Jean-Jacques Rousseau, a la haine des Juifs et des artistes." dites-vous. Oubliez-vous que nous avons eu une Présidente juive en la personne de Ruth Dreifuss? Mais connaissez-vous la Suisse? Avez-vous lu Chessex, Ramuz, Dürrenmatt, Frisch, Bouvier, Jaccottet, Cendrars, Chappaz…? Connaîtriez-vous la littérature au juste?
Vous avez traité plus de 7 millions de Suisses, Chrétiens, Musulmans, Juifs, athées, hommes, femmes, enfants, noirs, blancs… de "mous salauds" habitant dans un pays qui "n’existe pas", "qui ne sai(t) rien faire", un pays "pornographique", une "pute"… Au final, vous faites part de votre désir de "cracher sur (son) sol immonde". Apothéose de votre ignominie: nageant dans le fiel que vous avez gratuitement déversé sur tout un peuple, vous osez vous apitoyer sur votre sort de "premier écrivain du monde a être excommunié d’une société virtuelle". Sans doute, s’agit-il plutôt de la reconnaissance que vous recherchiez à des fins bassement mercantiles. Ce n’est en tout cas votre crasse qui blanchira Polanski. Vos délires mégalomanes vous poussent à défier toute une nation. Peut-être espérez-vous laisser votre nom à la postérité. Au mieux pour vous, parlera-t-on peut-être en psychanalyse du complexe du sur-Moix.
Même si Moix y va un peu fort et que je ne cautionne pas son soutien à Polanski, il argumente sa critique sur la situation de la Suisse, pas toujours très clean…
C’est peut-être maladroit mais tout n’est pas faux.
Cordialement,
Adeline Vasseur
MOn dieu mais quand Y. MOix va-t’il enfin disparaître de l’espace public (et je ne dis pas culturel volontairement car ce personnage n’est qu’une imposture). 3 000 amis… pas dur même sarko en a bien plus. Pauvre c..