Le virulent (et truculent !) auteur satiriste de « Testament à l’anglaise » ou encore du dyptique « Bienvenue au club » et « Le cercle fermé » est actuellement en promo en France pour la sortie de sa biographie de l’auteur anglais B.S.Johnson (« Histoire d’un éléphant fougueux »), encore assez underground, une oeuvre « expérimentale, subversive » selon ses termes. Jonathan Coe donne au passage son avis sur l’actu littéraire et dévoile le thème de son prochain roman :
Sur la mort de J.D Salinger, il répond notamment : « Si je veux être sentimental, je vous répondrai que L’Attrape-Coeurs m’a touché comme des millions d’adolescents. Plus ironiquement, je trouve que Salinger est un des plus grands publicitaires de son temps. Il a compris que la disparition était le meilleur moyen de ne jamais tomber dans l’oubli. »
L’écrivain qui doit notamment sa renommée à sa satire et dénonciation politique de l’establishment britannique (au cours des années Thatcher plus particulièrement), confie que « la politique ne l’intéresse plus » car « trop déconnectée des gens« .
Il précise : « Pour ma génération, Thatcher incarne une époque où l’on ne pouvait pas ignorer la politique. C’est ce qui rendait cette période, en dépit de sa violence, plus “saine”. Aujourd’hui, on est obligé de choisir entre deux partis quasi identiques. Il n’y a plus aucune pression politique au sens fort. A vrai dire, je trouve notre apathie consumériste au moins aussi effrayante que le thatchérisme dans les années 1980. Je ne sais pas si on se réveillera un jour. Décrire cette situation dans un roman serait très difficile, car la fiction a besoin d’énergie, de personnages politiques qu’on peut stigmatiser comme dans un dessin animé. »
Pour autant il continue son travail de radiographie de l’époque en annonçant que son prochain roman « se déroule en 2009, sur fond de crise financière ».
Source : Lesinrocks (http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/article/interview-express-jonathan-coe/)
Photos de Jonathan Coe lors de sa conférence sur B.S Johnson à Paris, le 9 février 2010 au Reid Hall
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