Le trader nouveau héros de roman…

Nouveau démon moderne, l’homme de finances envahit plus que jamais les romans actuels. Après « Testament à l’anglaise » de Jonathan Coe qui mettait -entre autres- en scène un banquier de la City pervers ou encore « Cendrillon » d’Eric Reinhardt dont l’un des personnages était un trader multimillionnaire en fuite après avoir effectué une opération frauduleuse, de nouveaux écrivains s’emparent de cette figure trouble :

Le magazine Technikart nous propose un petit panorama des dernières publications :
Economiste spécialiste de la mondialisation, Tancrède Voituriez s’intéresse dans « Les lois de l’économie » à un trader expert en matières premières autour de qui gravitent sa femme oisive, son voisin auteur de théâtre à succès qui veut écrire une pièce sur Keynes, chacun tentant de défendre ses intérêts… La morale de l’histoire ? Pour l’auteur, le problème n’émane pas des marchés mais de l’égoisme ambiant où chacun cherche à satisfaire en priorité ses désirs individuels.

Dans ‘L’Intrusion » d’Adam Haslett, on suit l’ascension de Doug qui s’est hissé à la vice présidence de son groupe grâce à sa capacité de travail hors norme, à ses nerfs d’acier et à son absence de scrupules. Mais ses pratiques sont parfois à la frontière de la légalité, alors qu’on lui contexte la propriété du terrain sur lequel il a fait construire sa villa gigantesque. Ici, la morale de l’histoire s’interroge sur la valeur des choses, qui décide de ce qui nous appartient ou encore l’argent peut-il tout acheter ? Ces questions taraudent le héros alors que jusque là tout lui souriait.

Avec « Pour tout l’or du monde », Marc Fiorentino déjà auteur « d’Un trader ne meurt jamais », reprend son personnage de Sam qui se trouve ici victime de Bernoff, l’escroc du siècle. Pour se sortir de ce mauvais pas, il doit découvrir qui a volé les 40 milliards que Bernoff a soi-disant perdus. Ecrit à la façon d’un thriller de Dan Brown ou de John Grisham, Fiorentino livre un western financier plutôt haletant dans son genre, que ne renierait pas un Paul-Loup Sulitzer.