Connue pour son blog Ruedebeaune (« la fille emmêlée ») où elle distillait en 2006 en phrases poétiques son vague à l’âme et ses amours « froissés », ses chroniques sur Zone littéraire mais aussi ses revues littéraires (En attendant l’or, Stupre…) Olivia Michel se lance aujourd’hui dans l’aventure de l’édition participative ! Inscrite sur le nouveau site My major company Books, elle y présente son premier roman « Je sais bien que je te l’ai trop dit ». Malgré la polémique qui a suivi son ouverture, elle nous explique sa démarche :
Inscrite pour l’instant au banc d’essai des auteurs (voir sa page), l’objectif est de passer dans la cour des « auteurs à éditer » (après sélection du site) et in fine d' »auteur édité » (lorsque les internautes éditeurs auront misé suffisamment soit un total de 20.000€).
Présenté comme « l’histoire d’une fille, qui n’est pas la femme de la vie de l’homme de sa vie » sur fond de fin d’adolescence, l’auteur a proposé quelques extraits de son roman très web 2.0. Elle y exprime la souffrance de l’obsession amoureuse et l’ultra-moderne solitude :
« La magie du web 2.0. Grâce à Facebook, Myspace, Twitter et msn, je peux te surveiller, te pister, on peut se flinguer la vie, et même tout savoir, à quelle heure tu es venu sur ma fiche pour la dernière fois, quel nouvel ami tu as rajouté, quelle musique tu écoutes en ce moment. Tout savoir sans se voir. Ce matin, dans ma quête de sens, je voyage de space en space. Je me fous de ce bouillon social chimérique. Je colle mon oreille à ta musique. Je me colle à toi. (…) Je me sens bien seule, à présent, avec mes 693 amis. »
ou encore le piège d’une relation sans issue : « Dès le premier jour, ça avait pris cette forme. Informe. »
Une sensibilité à découvrir sur sa page tout juste ouverte sur My major company books
3 questions à Olivia Michel :
Pourquoi avoir choisi de te lancer sur My major… ?
Cela fait longtemps que je navigue sur le web, à travers mon premier blog rue de Beaune, d’abord, puis aussi à travers les réseaux sociaux, Facebook, Twitter. J’ai ai même fait mon métier aujourd’hui. Du coup, le projet My Major qui prend son impulsion du web et des talents émergents du web correspondait finalement bien à mon parcours et mes convictions. Cependant, j’avais bien sûr, envoyé mon manuscrit à quelques maisons d’éditions classiques. Je préfère être honnête là-dessus. Voyant les non-retours de certaines, et les retours, parfois positifs mais « pas assez » pour une publication d’autres, j’ai choisi de tenter l’expérience My Major. Ca été très violent intérieurement pour moi car je suis atteinte d’un syndrome de « blocage aigu » quand il s’agit de parler de moi! J’ai mis plus d’un mois à écrire sur mon blog que je m’étais mise sur My Major!
Que penses-tu de la polémique ayant suivi l’ouverture du site taxé de « starac' » littéraire. Cette image ne te gêne-t-elle pas ?
Je n’ai pas suivi cette polémique. Les retardataires en matière de web seront toujours là pour manifester leur mécontentement, et des gardiens de l’édition » poussiéreuse » pour critiquer la nouveauté. Mais pour moi un bel exemple de réaction est celle de Tatiana de Rosnay, par exemple, qui se sert des réseaux sociaux comme Twitter & Facebook pour communiquer. Après, je ne me prononce pas encore sur les choix de My Major, car je n’ai pas lu les auteurs publiés à ce jour. Il y a, dans toute initiative, du bon et du moins bon, évidemment. Je suis la première à penser, au sujet de MyMajor Books: « à suivre », autant pour le sort de mon propre texte que pour la plateforme elle-même 😉 C’est aussi ça qui est captivant.
Peux-tu nous présenter ton roman (genèse et les liens d’écriture avec ton blog…) ?
Ce roman est évidemment un peu lié au blog rue de Beaune sans en être ni le prolongement, ni la retranscription. Le lien est plutôt de l’ordre sensoriel, accentué par la première personne. Je suppose que c’est que l’on appellerait un roman générationnel 😉
Comme je l’ai écrit sur mon nouveau blog (www.oliviamichel.com), l’auto-promo ne me va pas bien au teint… et je suis nulle! J’ai tout de même une petite phrase-pitch: C’est l’histoire d’une jeune femme qui n’est pas la femme de la vie de l’homme de sa vie!!
PS : Que deviennent tes initiatives de revues littéraires ?
Pour le moment pas de nouveau projet de revue littéraire sur le modèle de celles que j’avais montées En attendant l’or et Stupre. Je travaille actuellement dans l’agence de communication online Montana and co.
Merci Olivia du temps accordé !
3 Commentaires
Stupre c’était formidable, ils auraient dû demander un sponsoring s’ils en avaient besoin d’un. Je vais appuyer cette jolie demoiselle sur My major company, qui en devient toute branchèe tout à coup! Peut-on lire les oeuvres en publication… Il faudrait tout de même pouvoir lire avant. Je suis passée en vitesse sur le site, mais je n’ai rien compris comme d’hab.
Ce serait quand même bien que MMCB se décide ENFIN à ouvrir les mises, parce que voir ces centaines d’auteur "au banc d’essai" sans que personne ne puisse miser de l’argent dessus et être contraint à ne produire que les textes que le site a déjà préselectionné, c’est quand même très très étrange et très énervant.
@Kerville: oui Stupre était un petit bijou… *soupir*
alors moi je conseille des amis à la plume subtile sur : http://www.mymajorcompanybooks.com/Auteurs/magik/.
julien perche :la décision (une sf des plus moderne où il est question de vie et mort)
Maxwell : l’hold up du juge( un seducteur victime d’une mafieuse administration de tutelle)
passereau :instants magiques de l’amour(textes sur la vie, la douleur, l’amour, la joie etc…)
lisez les extraits c’est gratuit