Alors que l’on a appris en juin dernier les premières informations sur le nouveau roman de Michel Houellebecq, « La carte et le territoire » à paraître le 8 septembre prochain, de nouvelles précisions fusent. Résolument sous le signe de l’humour satirique ce nouvel opus tournera en dérision quelques personnalités médiatiques, littéraires, politiques et industrielles françaises dont Frédéric Beigbeder (mise à jour 25/08/2010) :
Mise à jour 11/08/2010 : « La carte et le territoire » retrace l’itinéraire artistique de Jed Martin, artiste-peintre et fils d’un célèbre architecte, qui va connaître à son tour la célébrité en passant par plusieurs phases créatrices. L’une d’elle consiste à réaliser des oeuvres à partir de photos de cartes Michelin. Ce personnage terne et fidèle anti-héros houellebecquien, tombe amoureux d’une brillante cadre de chez Michelin…Pour sa première grande exposition, il demande à l’écrivain Michel Houellebecq, « un auteur célèbre, mondialement célèbre même, d’après Franz tout du moins », d’écrire le texte de son catalogue… Le récit se déroule de Paris au Raincy (Seine-Saint-Denis) en passant par la Creuse et l’Irlande et tourne au thriller psychologique. Dans cette satire du monde de l’art et des affaires, chaque rencontre est prétexte à cooptation et autres retours d’ascenseurs. Il convoque au passage diverses figures médiatiques, littéraires, politiques et industrielles françaises : de Julien Lepers à Frédéric Beigbeder -dans le rôle d’intermédiaire entre Jed (son héros artiste-peintre) et Houellebecq- jusqu’à Jean-Pierre Pernaut, Patrick Le Lay, François Pinault ou François Mitterrand… (source : AFP)
Mise à jour 25/08/2010: A propos de Frédéric beigbeder, Michel Houellebecq écrit notamment avec son ironie habituelle, « Par ses positions courageuses en faveur de la légalisation de la drogue et de la création d’un statut pour les prostitués des deux sexes, par celles plus convenues sur les sans-papiers et les conditions de vie des prisonniers, Frédéric Beigbeder était peu à peu devenu une sorte de Jean-Paul Sartre des années 2010, ceci à la surprise générale et un peu à la sienne propre, son passé le prédisposant plutôt à tenir le rôle d’un Jean-Edern Hallier, voire d’un Gonzague Saint Bris. »
A lire aussi : Michel Houellebecq préface la version poche du roman français de Frédéric Beigbeder
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15/06/2010 : La maison d’édition Flammarion a révélé, hier, le 14 juin, des détails sur le prochain roman de Michel Houellebecq, lors de sa présentation des livres de la rentrée aux libraires, à la Maison de l’Amérique latine à Paris. Le nouvel ouvrage de l’auteur, intitulé La carte et le territoire, est attendu le 8 septembre prochain. Il sera tiré à 120.000 exemplaires, indique le site Livreshebdo.fr. Le roman de Michel Houellebecq compte 460 pages. L’auteur y met en scène une galerie de personnages, dont un artiste contemporain qui expose des cartes Michelin. Cette année, Houellebecq est pressenti comme grand favori pour le Goncourt. Une réédition en poche de tous les romans de l’écrivain est également prévue à la rentrée. Le 18 août, la maison d’édition Léo Scheer proposera également un essai intitulé Houellebecq écrivain romantique, d’Aurélien Bellanger.
7 Commentaires
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Bonjour,
Voici un article nuancé sur "Plateforme" (2001), dans
rien perdu pour attendre
mediathequefrejus.over-bl…
le (nouveau) blog de la médiathèque de Fréjus. LLT
MELTING POT Notice 24 – Mai 2010 Michel Houellebecq: "Plateforme"
« Houellebecq, enfin ! » L’impatience que manifeste cette amie – exagérée à dessein pour les besoins de la mise en scène, elle me pardonnera – à me voir aborder le cas Houellebecq à la centième notice de ce blog témoigne bien de la place centrale dorénavant occupée par l’amer Michel au sein des Lettres françaises. L’auteur de « L’impossibilité d’une île », c’est ainsi, est désormais une superstar. Essayons d’en comprendre les raisons – pédagogiquement : les thésards qui lui consacrent une thèse d’Etat, tous les goûts sont dans la nature, n’apprendront rien ici, ce bref texte s’adresse plutôt aux lecteurs potentiels qui, qui pour une raison ou pour une autre, forcément légitimes, n’ont jamais ouvert un de ses livres, et envisageraient de le faire. Un Houellebecq pour les nuls, en quelque sorte.
« Plateforme » (2001) est à la fois son meilleur livre et le plus exemplaire de sa manière. Une écriture fluide, ductile, efficace, peu soucieuse d’effets littéraires ; est-ce un écrivain ? Peut-être pas si, comme je le crois on trouve dans ce mot la racine « écrire » ; plutôt un sociologue supérieur, et un rédacteur suprêmement habile. En revanche, un narrateur de première force, alternant avec maestria scènes de baise – y a pas d’autre mot, s’il suffit à vous offusquer, il serait raisonnable de vous abstenir de lire ce livre –, et considérations générales, la plupart du temps parfaitement informées. Et un talent certain pour se placer aux endroits où la société française grince : la recherche scientifique teintée de démiurgie dans « Les particules élémentaires », le clonage dans « La possibilité d’une île », et bien sûr le ticket gagnant tourisme sexuel + islam dans « Plateforme ». De quoi quitter, apothéose ultime, les pages de critique littéraire des magazines pour les pages société.
Il y a tout de même une intrigue. Michel, terne salarié du tertiaire doté d’un petit héritage, rencontre au cours d’un voyage organisé une Valérie dégourdie, sinon délurée. Après quelques extases érotico-discutailleuses, ils ont l’idée de génie, de fonder une agence de tourisme à polarité clairement sexuelle. C’est le triomphe d’autant qu’ils s’adjoignent un maître organisateur lessivé par le maëlstrom de sa vie privée. Tout cela finira mal, dans un attentat aux couleurs de l’islamisme. Cela se lit tambour battant, tant c’est en phase, c’est la limite du livre, avec l’époque : quadragénaires dépressifs, femmes conquérantes, libidos détraquées et islamophobie. Sweet smell of success.
Michel Houellebecq, « Plateforme », Flammarion, 2001.
Document réalisé par L. LE TOUZO, le 17 mai 2010
Je n’aime pas et ne comprends pas ce (mauvais)titre "métallique". S’agit il d’un Atlas typographique sur le fond des océans ou un grand titre échappé d’une encyclopédie scientifique quelconque ? La prochaine fois, je suggère "le thermomètre et la dalle en béton armé", hein, au point où on en est ..!
"La carte et le territoire" fait référence, de toute évidence, à l’ouvrage du logicien Alfred Korzybski "Une carte n’est pas le territoire, prolégomènes aux systèmes non aristotéliciens et à la sémantique générale" qui expose les principes généraux de la sémantique générale. Ces principes ont notamment été repris par A .E. Van Vogt dans "Le monde des Non A"…
les livres de Houellebecq sont largement autobiographiques et ses personnages suivent les évolutions de carrière de leur prstigieux modéle. C’est ainsi qu’ils furent successivement: informaticien subalterne, ingénieur, héritier et enfin artiste milliardaire. Depuis, la situation de Houellebecq n’a pas tellement évolué et on se demande donc s’il va perpétuer son système ou s’il va rompre avec lui. Le cartographe que semble être son prochain héros sera-il autobiographique ou pas? Dessine-t-il des cartes controversées, politiquement incorrectes, voire pornographiques ou ultraviolentes? Autre question: Houellebecq a-t-il mis de l’eau dans son vin pour ne pas effaroucher le jury du Goncourt? Et le livre sera-t-il ausi génial que les précédents? Réponse en septembre: l’été sera long
"La carte n’est pas le territoire, tu me l’as assez dit" dit la Mère des Bâtisseurs d’Empire à son mari (dans la pièce de Boris Vian). Vian avait lu Korzybski et s’était inspiré de ses considérations sur la sémantique générale. On peut d’ailleurs lire "Les Bâtisseurs d’Empire" à la lumière de ceci : fr.wikipedia.org/wiki/Alf…
Houellebecq ridiculise Pernaud dans son dernier roman La carte et le territoire. A lire dans http://www.a-lire.info
[Commentaire déplacé : http://www.buzz-litteraire.com/index.php?2010/09/21/1702-la-carte-et-le-territoire-de-michel-houellebecq#c103958%5D