Après la polémique engendrée par la « prestation » de Gilles Cohen-Solal, compagnon d’Héloïse d’Ormesson et éditeur dans la maison qu’elle a fondée en 2005, dans l’émission « Strip tease » de l’été 2009, une nouvelle accusation vient entacher le prix du Style qui vient d’être décerné à l’un de ses auteurs : Harold Cobert (qui était venu se présenter sur Buzz littéraire pour son 1e roman en 2007) :
L’auteur de 36 ans a été distingué par le jury au deuxième tour de scrutin, par 5 voix contre 4 à Thierry Beinstingel, pour « Retour aux mots sauvages » (Fayard). Le blogueur Thomas Clément, jury de ce Prix du Style (créé par Antoine Buéno -également auteur publié aux éditions Héloïse d’Ormesson- en 2005 et visant à récompenser comme son intitulé l’indique un roman au style remarquable) raconte les dessous de son attribution. Il précise notamment que les jurés ne lisent pas tous les livres de la sélection.
Il rapporte également le déroulement des délibérations -au Sénat, s’il vous plaît-, des membres (dont un n’est jamais venu, ni aux délibérations, ni à la remise du prix) : « Ce n’est pas le meilleur qui gagne, c’est beaucoup plus compliqué« , explique-t-il. « Le lauréat doit servir la notoriété du prix. Il doit donc être un choix original mais en même temps il ne doit pas être totalement obscur, car si le Goncourt fait vendre un livre, dans notre cas ce sont les ventes du livre qui vont faire connaître le Prix du Style. Pourquoi ? Grâce au bandeau « Prix du Style 2010 » que l’auteur primé aura le droit d’afficher sur son livre. Problème : il faut être sûr que l’éditeur joue le jeu et accepte de produire les dit-bandeaux et de les faire rajouter sur les livres déjà en vente« .
Un critère qui aura beaucoup joué, selon lui, pour désigner comme lauréat, Harold Cobert et son roman « L’entrevue de Saint Cloud ».
Antoine Buéno a répondu à Thomas Clément en commentaire de son billet en précisant que le fait que Cobert soit publié dans la même maison d’édition que lui n’aura pas influé sur la décision en arguant du fait que « chaque membre du jury (sauf peut-être Hubert Artus) a un pied dans l’édition. A ce compte là, on n’aurait jamais pu mettre en lice un auteur de chez Plon, Flammarion, Denoël, Fayard, EHO, Grasset… Ce qui aurait été embêtant… Ce qui pose le très épineux problème de la composition des jury. »
De son côté, Gilles Cohen Solal a enfoncé le clou en déclarant lors de la remise du prix en précisant que le lauréat « devait tout à son éditrice, et à elle seule » en avouant qu’il ne l’aurait pas publié, personnellement, « ce bouquin » qui ne l’avait pas du tout convaincu car il le trouvait « neuneu ». Avant de conclure « Mais manifestement, le neuneu plaît. » (source : Actualitté).
Dur dur pour la fille de Jean d’Ormesson de redorer son blason !
Harold Cobert est né à Bordeaux en 1974. Après sa thèse, « Mirabeau, polygraphe : du pornographe à l?orateur politique », il a publié un essai consacré au comte révolutionnaire, « Le fantôme du Panthéon », un premier roman, « Le Reniement de Patrick Treboc », en 2007, puis « Un hiver avec Baudelaire », paru chez Eho en 2009. L’auteur écrit également pour le théâtre, le cinéma et la télévision. « L’Entrevue de Saint-Cloud » prend place au cœur de la Révolution, lors de l’entrevue secrète entre Marie-Antoinette et Mirabeau, le 3 juillet 1790. A travers ces deux figures, deux mondes se font face : la révolution et la monarchie, l’avenir de la France et son passé. Cette rencontre apparaît comme la dernière chance pour la royauté de sauver la mise mais l’échange vire à l’affrontement et au règlement de compte personnel. Le livre ne peut que se conclure tragiquement, sur la mort de Mirabeau et l’exécution de la reine.
12 Commentaires
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D’après LIVRES HEBDO du jour, relayé par l’édition du Point, voici la liste des 20 meilleurs livres de l’année,établie par un jury composé de Claude Arnaud, Jean-Paul Enthoven, Marc Lambron, Marie-Françoise Leclère, Elisabeth Lévy, Christophe Ono-dit-Biot, Gilles Pudlowski, Michel Schneider et Albert Sebag.
Dans le palmarès, figure un roman publié par les Editions Heloise d’Ormesson. Qui a lu ce roman ?
Le palmarès
Même le silence a une fin, Ingrid Betancourt (Gallimard)
Sukkwan Island, David Vann (Gallmeister)
La carte et le territoire, Michel Houellebecq (Flammarion)
En attendant Babylone, Amanda Boyden (Albin Michel)
Débutants, Raymond Carver (L’Olivier)
C’est une chose étrange à la fin que le monde, Jean d’Ormesson (Robert Laffont)
Point Omega, Don DeLillo (Actes Sud)
L’insomnie des étoiles, Marc Dugain (Gallimard)
Le philosophe nu, Alexandre Jollien (Seuil)
Purge, Sofi Oksanen (Stock)
Un léger passage à vide, Nicolas Rey (Au Diable Vert)
Journal intime, Sophie Tolstoï (Albin Michel)
Heinrich Himmler, Peter Longerich (Héloïse d’Ormesson)
Proies, Mo Hayder (Presses de la Cité)
Pourquoi lire ?, Charles Dantzig (Grasset)
Le goût des pépins de pommes, Katharina Hagena (Anne Carrière)
Just Kids, Patti Smith (Denoël)
Une histoire des parents d’écrivains, de Balzac à Marguerite Duras, Anne Boquel et Etienne Kern (Flammarion)
Vendetta, R. J. Ellory (Sonatine)
Un océan de pavots, Amitav Ghosh (Robert Laffont)
Lamentable.
En 2008, avez-vous parlé du Prix du Style alors qu’il avait été attribué à Bernard Quiriny, un mec que je haie publiquement mais qui avait écrit un livre magnifique?
Et pourquoi avez-vous omis de signaler dans votre petit papier bilieux que vous étiez vous-même candidate au Prix de cette année?
C’est pas joli joli tout ça.
Antoine Buéno
Par souci de clarté et de probité, je réponds au deuxième paragraphe qui me vise quelque peu et ce, bien que n’étant pas l’auteur de ce texte sur le Prix du style.
Mon éditeur a bien proposé ma candidature au Prix du Style : la parution de mon roman étant tardive, celle-ci n’a pas été retenue. Aucun souci à cet endroit.
Je n’ai personnellement rien contre le Prix du Style – mal m’en prendrait – et encore moins contre son créateur, Antoine Buéno qui a été le seul à se manifester élégamment auprès d’In Octavo.
J’ai reçu une invitation pour la remise du Prix du Style à laquelle je me suis rendue avec plaisir la semaine dernière au Palais du Luxembourg.
J’en profite, par la présente, pour exprimer que je n’éprouve pas non plus d’inimitié particulière à l’égard des editions Héloise d’Ormesson dont je n’ai lu que les oeuvres de Tatiana de Rosnay. Le premier commentaire précédemment posté visait précisément à ne pas dévaloriser les éditions Heloise d’Ormesson.
Voilà. L’hypothétique incident est clos et l’équivoque dissipée. Bien le bonsoir, merveilleux monde littéraire.
laurence biava
Nos courriers se sont croisés. Antoine Buéno a du croire que j’étais l’auteur de ce texte. Pas grave, cela arrive.
lau.
On peut penser ce qu’on veut des prix littéraires, toujours est il que les susceptibilités de ceux qui aiment sincèrement les livres, finissent par être exacerbées. C’est dommage.
Le Prix du Style n’est pas un prix bidon : cette année encore, les romans en lice étaient bons – je pense au Ferrari – pour qui j’aurais personnellement voté. VOilà.
Et si vous lisiez le bouquin primé pour voir s’il est "bidon" ou "neuneu" plutôt que de rapporter des propos périphériques ? Puisque le Prix du Style est supposé récompenser un ouvrage pour ses qualités stylistiques, mieux vaudrait peut-être lire le texte pour en juger.
Quant à Gilles Cohen-Solal, on sait qu’il aime créer le scandale et la polémique. De cette manière, on parle de lui, mais aussi, en l’occurrence, du Prix du Style de cette année. Et si c’était là son intention ? En tout cas, à voir ce qui est dit ici et chez Wrath, il y réussit parfaitement !
Bien, alors mettons les points sur les i.
Primo, mea culpa quant à l’auteur de l’article. Pardonnez-moi Laurence. Cela me surprenait aussi.
Mais avouez que la présentation de la page peut être source de confusion. Et, dans ces conditions (question naïve) pourquoi "la rédaction" ne signe-t-elle pas ses papiers? Savoir que je m’adressais à Sibylle Leroy aurait été éclairant dans le cas présent.
Secondo, nuançons le propos. Il y a effectivement un décalage entre le contenu de l’article et son titre. Tandis que le premier reste très factuel, le second est pour le moins tendancieux. Certes, il se termine par un point d’interrogation. Toute la probité journalistique de l’auteur se niche dans cet appendice. Pour une fois, et pour faire mentir l’adage latin, c’est dans la queue que niche le remède. Oui mais voila, encore faut-il être un lecteur attentif pour accorder à cette salutaire ponctuation toute sa valeur. Plus grave, elle est amputée par n’importe quel moteur de recherche. Ne reste dans google que "Un prix du style bidon pour les éditions Héloïse d’Ormesson". Et cela, oui, c’est bilieux.
Tertio, même remarque que chez Wrath, le buzz littéraire n’a jamais rendu compte d’aucun Prix du Style. Et, puisqu’il faut tout déballer, lorsque j’ai sorti mon dernier roman, Le Soupir de l’immortel, Laurence Biava (que j’ai donc eu doublement tort d’accuser injustement) en a proposé une critique ici même. Refus catégorique de "la rédaction". 650 pages et 10 ans de boulot, mais exit, circulez y’a rien à voir, pas connu, personne n’en a parlé, aucun intérêt!
Et maintenant, le Buzz se réveille pour s’interroger sur l’honnêteté du Prix du Style?
Dans ces conditions, vous ne m’en vourdrez sans doute pas trop de persister: lamentable.
Permettez-moi de préciser sans aucune animosité que "Himmler" de Peter Longerich, cité par le magazine Le Point comme l’un des 20 meilleurs livres de l’année, n’est pas un roman mais une biographie de 1000 pages, écrites par l’un des plus grands spécialistes de cette période. Un travail magistral, s’appuyant sur de nombreux documents inédits. Pour en savoir plus, je vous invite à aller consulter ces deux articles :
http://www.liberation.fr/monde/0...
http://www.lepoint.fr/culture/hi...
Merci de votre attention.
Audrey, responsable service de presse d’Eho.
Quel blog !!!
Vous auriez du donner le prix du Style 2010 à Auteur academy (Grasset) et il n’y aurait pas eu de polémique.
Ca fait longtemps que je n’ai pas lu un livre aussi bien écrit. Mais c’est vrai, qui connaît Pierre Chavagné?
Le commentaire de GCS m’attriste.
Il faudrait en fait un prix remis par toute la profession, comme pour les Molières.
Allez lire ce que dit Philippe Jaenada qui était aussi au jury sur le blog de Wrath ((Phj),
Moi aussi, j’ai "une tendresse pour Cobert", c’est même un garçon très intéressant, mais il n’empêche qu’il n’aurait pas dû avoir ce prix.
Le prix du Sénat ou le prix des Coquelicots ou de n’importe quoi, oui, mais pas le prix du Style.
D’un côté il y a cette grosse frustration d’avoir participé à quelque chose qui n’a pas fonctionné, c’est énervant, on a besoin de le dire, on se sent floué
Ph.J précise aussi que le bouquin de Cobert était son préféré. Le prix du Style, c’est un mauvais nom, qui prête à tous les conflits, Le prix Flore, cela a de la gueule, mais le prix du Style, c’est confus. C’est juger un livre non pas sur l’ensemble mais sur le style.
Se faire traiter de neuneu par le mari de cette pauvre Héloïse si mal représentée, c’est un compliment.