Nouvelle année oblige, les bilans de l’année précédente écoulée affluent sur la toile, chacun dressant son palmarès du meilleur littéraire de 2011. Côté livres, la moisson 2011 aura plutôt été fructueuse pour les blogueurs dont les listes sont plutôt fournies et variées :
Fluctuat.net cite ainsi, sans surprise, quelques-uns des romans stars de la rentrée dernière « Désolations » de David Vann, Gallmeister, « Limonov » d’Emmanuel Carrère, P.O.L, « 1Q84 » de Haruki Murakami, Belfond, « Jayne Mansfield 1967 » de Simon Liberati, Grasset ou encore les derniers opus d’auteurs incontournables : « Comment j’ai réussi à rester en vie » de Joyce Carol Oates, Philippe Rey, « Joueur_1 » de Douglas Coupland, Au Diable Vauvert, « Chronic City » de Jonathan Lethem, L’Olivier, « La Vie très privée de Mr Sim » de Jonathan Coe, L’Olivier, « Faut-il manger les animaux ? » de Jonathan Safran Foer, L’Olivier.
Un peu moins exposés, ils retiennent aussi : « Mr Peanuts » de Adam Ross, 10/180, « La Théorie de la lumière et de la matière » de Andrew Porter, L’Olivier, « Le dernier stade de la soif » de Frederick Exley, Toussaint Louverture
Juan Asensio (blog Stalker) dresse lui, dans un billet intitulé « Excellences et nullités », une liste d’ouvrages lus en 2011 (comprenant aussi des ouvrages plus anciens). Parmi les plus récents, il plébiscite : « Journal de galère » d’Imre Kertész (Actes Sud), « Match retour » de Julien Capron, « Thésée universel » de Laszlo Krasznahorkai, « La guerre de six jours » de Pierre Boutang, « L’homme qui marchait sur la lune » de Howard McCord ou encore le fameux « Du temps qu’on existait » de Marien Defalvard. Il cite enfin une bibliographie fournie de Cormac Mc Carthy qui on l’aura compris, à toutes ses faveurs dont La trilogie des confins ré-éditée en un seul volume chez L’Olivier, et qui réunit De si jolis chevaux (1992), Le Grand Passage (1994) et Des villes dans la plaine (1998).
A citer également, la nouvelle « Baleine » de Paul Gadenne, auteur méconnu que le blogueur s’emploie régulièrement à sortir de l’ombre pour une juste reconnaissance. Côté « nullités » ce sont les romans d’Antoni Casas Ros qui récoltent son ire.
Fric Frac Club livre une liste tout aussi diversifiée qui fait la part belle aux auteurs américains (made in « Lot 49 ») et hispaniques. Si la réédition du roman expérimental « JR » de Gaddis leur apparaît comme le meilleur livre de 2011, il donne la première place de leur classement au roman « Providence » de Juan Francisco Ferré, suivi de « Scènes de la vie d’un faune » d’Arno Schmidt, « Comment rêvent les morts ? » de l’américaine Lydia Millet (une auteur qu’ils suivent et recommandent fortement depuis 2008), »So long, Luise » de Céline Minard, Robert Juan-Cantavella, « Proust Fiction » de Robert Juan-Cantavella, « Motorman » de David Ohle, « Les Instructions » d’Adam Levin, « Le Dicôlon » de Yannis Kiourtsakis, « Moo Pak » de Gabriel Josipovici, « Les Lances rouillées » de Juan Benet, « L’Homme-alphabet » de Richard Grossman et Freedom de Jonathan Franzen.
La blogueuse Cuneipage cite « Une femme fuyant l’annonce » de l’écrivain israélien David Grossman, comme un « Grand Roman, peut-être le meilleur de ceux qu’elle a lus en 2011 ». (Prix Médicis étranger 2011).
Sur Culturopoing, le palmarès 2011 recense dans la catégorie « romans français » :
« Assommons les pauvres », Shumona Sinha – Ed. de L’Olivier
« D’or et d’émeraude », Eric Holstein – Mnémos
« L’art français de la guerre », Alexis Jenni – Ed. Gallimard
« Ce qu’aimer veut dire », Mathieu Lindon – Ed. P.O.L
« Double bonheur », Stéphane Fière – Ed. Métailié
« Charly 9 », Jean Teulé – Ed. Julliard
et pour les romans étrangers :
« Confession inachevée », Marilyn Monroe & Ben Hecht – Ed. Robert Laffont
« Confessions d’un fan de heavy metal en zone rurale », Chuck Klosterman – Ed. Rivages Rouge
« Loin d’où », Edgardo Cozarinsky – Ed. Grasset
« L’apprentie du philosophe », James Morrow – Ed. Au Diable Vauvert
« Freedom », Jonathan Franzen – Ed. de L’Olivier
« Portrait d’un fumeur de crack en jeune homme », Bill Clegg – Ed. Actes Sud
« Œuvres », Tanizaki – Librio
« Des lanternes à leurs cornes attachées », Radhika Jha – Ed. Philippe Picquier
« Solaire », Ian Mc Ewan – Ed. Gallimard
Sur Buzz littéraire, on saluera trois ouvrages de jeunes auteurs français, parus en 2011 : « Contribution à la théorie du baiser » d’Alexandre Lacroix, « D’autres prendront nos places » de Pierre Noirclerc et « Du temps qu’on existait » de Marien Defalvard
4 Commentaires
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Et vous le Buzz, vous en pensez quoi de tout cela?
Les ires de Stalker m’amusent beaucoup. Je plains ce pauvre Hugues Jallon si ce n’est pas Casas Ros, une pub dont il se passerait sûrement.
Un critique littéraire devrait juger de la qualité littéraire d’un texte et non de son contenu politique ou de ses orientations sexuelles, ni même d’ailleurs d’une imposture car en littérature on a le droit de se faire passer pour un autre. 20% des livres en France sont écrits par des nègres et tout le monde trouve cela parfaitement normal. S’il fallait dénoncer une imposture ce serait celle-ci en premier lieu.
Je ne cite pas mes pires lectures de l’année car cela n’en vaut pas la peine, on est bien loin de la qualité littéraire d’un Casas Ros.
Ahhh, la tentation des inventaires… J’ai failli y succomber moi aussi, mais j’ai réussi à dompter cet élan-là 🙂 De telles listes ne font qu’égarer davantage les internautes perdus en les dispensant de se prendre en charge. Et je ne voudrais pas réfléchir à la place d’un autre, par procuration. Je donne mes avis, tout au long de l’année, et cela me suffit. Et si mes articles donnent des idées à certains ou en inspirent à d’autres, tant mieux 🙂
Je n’ai lu aucun de tous ces livres cités (et pourtant je n’ai cessé de lire…) C’est effrayant quand on y pense, non ?
Bonjour.
Merci, tout d’abord, pour avoir évoqué cette note qui se veut, avant tout, ironique à l’endroit de ce type de classements qui fleurit systématiquement en période de fin d’année, qu’il s’agisse de livre, de films ou d’espèces différentes de courges.
Ceci dit, l’exagération de ces deux catégories (excellences et nullités) dans lesquelles je « range » commodément certaines de mes lectures, exagération voulue et même, je le conçois, polémique, laisse bien évidemment dans l’ombre le reste de mes nombreuses notes, concernant des livres parfois simplement bons.
Je constate qu’AK n’a pas compris grand-chose à ce que doit ou devrait être un critique littéraire : pour quelle drôle de raison ne devrais-je pas évoquer ce que je considère comme une imposture littéraire, parce qu’il y a des nègres en France ? Il y en a toujours eu il me semble et, ma foi, s’ils gagnent, même mal, leur vie en écrivant pour celles et ceux qui ne savent pas écrire, où donc est le problème ? Parce que d’autres que Casas Ros utilisent des masques ? Non ? Sans blague ? Vraiment ? Au cas où AK n’aurait pas bien compris le sens de ma série sur ACR, je ne stigmatise nullement le fait que cette personne, très probablement, n’existe pas tel qu’elle se plaît à se décrire. Je me fiche qu’un écrivain utilise un ou 1000 pseudonymes, du moment qu’il nous sert autre chose que de la nullité prétentieuse, ce que fait ACR. Je stigmatise en revanche l’usage inepte d’une langue ET aussi le fait (ce qu’AK ne semble pas avoir vu) que les journalistes, comme un seul âne, ont salué la naissance d’un génie, à peu de choses près, hélas.
Pour ce qui est d’Hugues Jallon, vous serez ravi de savoir que, jusqu’à présent, il ne s’est pas offusqué de ma note, sans doute parce qu’il l’a lue correctement, lui : je n’affirme nullement qu’il est Casas Ros, parce que je n’ai aucune preuve matérielle pour le faire. Je me contente de faire un certain nombre de rapprochements entre les œuvres de l’un et de l’autre, constatant quelques ressemblances thématiques pour le moins troublantes.
Qualité littéraire d’un Casas Ros ? Prouvez-la donc, puisque j’ai prouvé le contraire en évoquant par le menu chacun de ses textes !