A l’instar de Chloé Delaume avec « Une femme avec personne dedans », François Bégaudeau s’essaie aussi à nous parler d’horloge biologique qui chatouille… ou pas, à travers un recueil de nouvelles intitulé « Au début » aux éditions Alma. En passant, il commente aussi la campagne présidentielle dans la presse :
Deuxième titre « de commande » de la collection « Pabloïd » (autour des thèmes fondamentaux de l’art (emblèmes) définis par Pablo Picasso: la naissance, la grossesse, la souffrance, le meurtre, le couple, la mort, la révolte et peut-être le baiser) des éditions Alma, « Au début » est décrit comme « un livre sur la grossesse vue et lue par un garçon » de sa génération entre trentenaires et jeunes quadras, pour qui le choix de faire un enfant n’aura jamais été autant réfléchi. Au travers de 14 chapitres en forme de nouvelles dont un autoportrait décalé à la fin, Bégaudeau passe en revue l’éventail des motivations pour devenir mère (ou non), les dilemmes, la pression conjugale ou encore la stérilité. Ainsi le premier chapitre du livre relate l’incroyable parcours du combattant d’une mère abonnée aux fausses couches et autres drames, jusqu’à parvenir, à force de ténacité, d’obstination, et de courage, par accoucher d’une petite Gabrielle.
Le magazine Livres Hebdo le considère « brillant dans la veine cynico-naturaliste qui fait sa griffe », toujours sous le signe de son style à base d’oralité.
Présentation de l’éditeur : « Au commencement était la grossesse, le ventre rond, empli de vie, gros de promesses. Mais aussi d’appréhensions, de réflexions, de souvenirs… Car l’attente de l’heureux événement engendre une foule de sentiments et de mouvements contradictoires et c’est pour les futurs parents l’occasion, souvent, de faire le point sur leur propre existence. Au début est un roman de femmes écrit par un homme, qui nous entraîne dans l’infini mystère de la gestation : telle n’y avait pas songé et puis c’est arrivé ; telle autre a dû avoir recours à la fécondation in vitro ; telle autre encore en aurait sans doute voulu mais se voit confrontée aux réticences de son partenaire. A ce choeur féminin se mêle la voix d’un père qui recourt à une mère porteuse. Treize tendres aventures pleines de suspense, d’humour et d’amour.«
Il publie également dans le magazine Télérama une chronique sur la campagne présidentielle 2012 intitulée « Petit précis de survie de la joie en période de campagne ». Il écrit ainsi : « J’ai six élections présidentielles et demie. Dont quatre en connaissance de cause. Quatre en toute conscience – politique – du type de match qui se jouait sous mes yeux. C’est beaucoup. C’est assez. C’est assez pour savoir qu’il n’y rien à attendre de ce sport. »
Le ton est donné dans ce texte qui déplore le manque de fond inéluctable à l’exercice de la campagne présidentielle, selon lui, et où les petites phrases et autres déclarations démagogiques règnent : « Que ce bœuf est structurellement une grenouille – cette montagne une souris. Qu’une campagne présidentielle consiste à n’être pas ce qu’elle devrait – l’occasion d’un vraidébatdefond, ou de poserenfinlesvraiesquestions. »
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