Le site américain Flavorwire a réalisé un diaporama des dix personnages féminins littéraires les plus forts (« Ten of the most powerful female characters in literature »). Le terme doit être compris comme les femmes ayant eu un impact positif et durable sur nos vies (« the women who have had positive and lasting impacts on our lives »).
Alors que celle qui arrive en tête (Jane Eyre) se retrouvera pour la 18e fois sur grand écran ce 25 juillet prochain (avec Mia Wasikowska dans le rôle titre), retour sur ce palmarès mettant à l’honneur des héroïnes combatives, intelligentes et vertueuses :
La liste complète des heureuses élues littéraires :
1- Jane Eyre, héroïne du roman éponyme de Charlotte Brontë (XIXe s.)
2 – Hermione Granger, dans Harry Potter de J. K. Rowling
3- La Femme de Bath, Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer
4- Katniss Everdeen de la saga ‘Hunger games’ écrit par Suzanne Collins
5 – Hester Prynne, de La Lettre écarte, roman de l’américain Nathaniel Hawthorne (1850)
6 – Éowyn, héroïne de la trilogie ‘Le Seigneur des anneaux’ de J. R. R. Tolkien
7 – Lyra Silvertongue, de la trilogie ‘His Dark Materials’ de Philip Pullman
8 – Janie Crawford, du livre ‘Their Eyes were watching God’ de Zora Neale Hurston
9 – Hua Mulan, The Ballad of Mulan
10 – Lisbeth Salander, de ‘La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette’ de Stieg Larsson
Au top de cette liste, on trouve donc Jane Eyre, l’héroïne du livre de Charlotte Brontë, emblématique de la littérature victorienne anglaise du XIXe siècle, aux influences romantiques et gothiques. Le site la considère comme « l’une des pionnières des personnages féminins indépendantes, passionnés et complexes, capable de surmonter ses souffrances et de garder confiance en elle pour s’en sortir. Loin des personnages de « demoiselle en détresse », elle domine son entourage, aussi bien moralement, intellectuellement qu’esthétiquement. »
En remontant dans le temps, on trouve aussi Hua Mulan, héroïne de la poésie chinoise (intitulée en anglais The Ballad of Mulan) du VIe siècle. Une héroïne qui, à 17 ans, s’engage dans le combat à la place de son père et remporte la guerre. On y retrouve aussi une des héroïnes des Contes de Canterbury, «la Femme de Bath», qui se bat pour son intégrité et contre la domination masculine. Sans oublier la littérature contemporaine avec Lisbeth Salander et Hermione.
La sélection forcément réductrice aura suscité quelques remous dans la blogosphère qui lui reproche d’avoir occulté notamment les héroïnes de l’incontournable Jane Austen, des tragédies, comme Antigone, Scarlett O’Hara, Emma Bovary ou encore plus récemment la Bella de la saga Twilight… Sans oublier l’innénarable Jo des quatres filles du Docteur March, ou plus contemporaines les Carries Bradshaw et autres Bridget Jones qui auront marqué les générations 90′ et 00…
Pour cette première (Jo March), J.K. Rowling avouait dans une interview au New York Times, qu’elle était son héroïne favorite : « It is hard to overstate what she meant to a small, plain girl called Jo, who had a hot temper and a burning ambition to be a writer. »
Côté hexagonal, Annie Ernaux n’a pas honte d’avouer qu’Autant en emporte le vent l’a beaucoup marquée enfant et l’a relu en 1995, adulte : « Même si les opinions émises sur les sudistes et les Noirs sont détestables, j’aime cette histoire de femme. Cette Scarlett O’Hara qui ne se laisse pas abattre, qui choisit. Son amour pour sa ferme, cette vie marquée par l’histoire violente d’un pays. Les débuts de mon histoire aussi étaient violents. Je suis née en 1940 en Normandie, voyez-vous. »
L’autre reproche qui saute aux yeux est la prédominance d’héroïnes occidentales blanches. Ce qui fait citer aussi, « Sula » dans le roman éponyme de Toni Morrison ou encore Sheherazade par exemple…
De quoi bâtir plusieurs listes alternatives !
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3 Commentaires
L’insupportable nombrilisme anglo-saxon. Mais bon Iggy Pop chante Brel alors il reste un peu d’espoir malgré tout.
Scarlett O’Hara est une héroïne de roman.
Enfin nous avons chacun nos figures marquantes. Iphigénie, Antigone, Ondine pour moi depuis l’adolescence. La belle au bois dormant, Blanche Neige, Peau d’âne, nous marquent à vie. La Vierge Marie fait-elle partie de la littérature? Les saintes des églises? Sainte Blandine m’avait marquée.
Ce que l’on peut observer c’est que ces figures féminines mythiques nous influencent très certainement en tant que femme.
Recherche-t-on parmi nos partenaires des héros de romans? Solal, Perdican, Julien Sorel. Cela explique pour ma part, certaines galères amoureuses par la suite. Iphigénie avec Solal, cela ne peut qu’être voué au désastre.
Pareil, j’ai immédiatement pensé à Scarlett O’Hara et m’étonne de ne pas la voir dans cette liste… Même garce, cupide, insupportable… On ne peut absolument jamais l’oublier, on s’attache très fortement à elle même quand elle nous exaspère. Elle est pétrie de contradictions mais elle mène sa baruqe avec une force et une vitalité irrésistible…
Lisbeth Salander, merci d’avoir pensé à elle 😉