A l’occasion de la publication de son 10e roman « Les lisières » qui paraît en cette rentrée littéraire de septembre 2012, Olivier Adam revient sur son parcours d’écriture de près de 13 ans. L’écrivain réputé pour sonder à la fois l’intimité de ses personnages et les milieux sociaux, a confié qu’il s’était vu reprocher, par les éditeurs, cette double orientation à ses débuts. Alors que le débat entre littérature « intimiste » et « ouverte sur le monde » continue de sévir, son éclairage de romancier est particulièrement intéressant :
Extrait interview Olivier Adam, magazine Lire, sept.2012 (rentrée littéraire):
« (…) Le sociologue travaille avec des études chiffrées alors que l’écrivain, lui, travaille avec un truc qui s’appelle l’intuition. Je crois que ça reste mystérieux, pour les écrivains eux-mêmes, mais je suis souvent sidéré par ce que m’apprennent parfois les écrivains sur moi-même, sur le monde qui m’entoure sur la puissance dévolue au roman par la seule grâce de le personnaliser, de mettre en jeu à travers des personnages des destins individuels qui nous concernent tous.
Le roman a la possibilité de s’abreuver à plusieurs sources. Pour mon premier roman, « Je vais bien, ne t’en fais pas », j’ai reçu deux lettres de refus d’éditeurs qui disaient la même chose mais dans le sens inverse : il y avait dans mon roman un versant intime et un versant sociologique bourdieusien. Le premier éditeur me refusait à cause du versant intime, qu’il jugeait trop pleurnichard, mais trouvait très intéressant le versant sociologique ; le second me refusait parce qu’il trouvait très prenant le versant intime mais me disait que mon dogmatisme bourdieusien n’avait aucune place dans un roman…
On m’a sommé de choisir. Je n’ai pas choisi. Je n’ai pas jamais choisi. J’ai fait les deux. (…) Le psychologique et le social m’intéressent autant, je veux réunir les deux parce que je suis persuadé que notre vérité à chacun est autant marqué par du social que par de l’intime ou du psychologique. »
1 Commentaire
Très beau roman.