Les correcteurs automatiques se sont aujourd’hui généralisés (mais ne pourraient repérer que 20 à 30% des fautes d’orthographe) mais les erreurs continuent d’émailler e-mails, courriers ou plus embêtant les contrats des clients… Un fléau qui toucherait plus particulièrement la nouvelle génération (Y) nourrie de culture SMS alors que paradoxalement l’écrit prend plus de place qu’hier avec l’essor de la messagerie électronique. A tel point que depuis quelques années les entreprises ont décidé de s’y attaquer en embauchant des coachs en orthographe ou en organisant des dictées géantes :
En mai dernier, le groupe d’assurances April organisait ainsi, à son siège lyonnais, un concours d’orthographe géant pour ses collaborateurs, tous métiers confondus. Pendant 2h30, 100 candidats ont été testés au fil d’un QCM de 240 questions. En fin d’épreuve, un certificat récapitulant leur score (sur le modèle du TOEIC pour l’anglais) leur était décerné. «La relation écrite est primordiale pour une entreprise qui commercialise des services. L’image de la marque ainsi que la confiance de nos clients dépendent de sa qualité», a expliqué au journal Le Figaro, Fabienne Ernoult, déléguée générale à la responsabilité sociale et environnementale (RSE) du groupe April.
Cette initiative était pilotée par le Projet Voltaire (fondé par une équipe d’experts universitaires et qui réunit aujourd’hui 200 sociétés partenaires) qui a créé en 2010 une certification en orthographe
« L’objectif est de certifier le niveau de maîtrise des difficultés de la langue française des candidats, à l’écrit. Ce certificat a vocation à être mentionnée sur un CV afin d’attester un niveau en orthographe française auprès des recruteurs et mettre ainsi en valeur une compétence différenciatrice. » peut-on lire sur son site.
L’examen comprend environ 65% de règles grammaticales, 15% de règles sémantiques, 15% de règles lexicales, et pour 5% de règles syntaxiques. À quelques exceptions près, il s’attache aux difficultés pas ou mal gérées par les correcteurs orthographiques.
En septembre prochain, ce sera le tour de l’agence de marketing Affinion International de s’y coller.
Au delà de l’amour pour la langue française, ce sont avant des raisons économiques qui poussent les entreprises à s’investir dans ce domaine. En nuisant à la crédibilité professionnelle, les fautes d’orthographe peuvent en effet coûter cher. Une étude britannique a ainsi démontré en 2011 qu’une seule faute d’orthographe peut diminuer de moitié les ventes d’un site de e-commerce.
Selon une étude de TextMaster, une startup commercialisant des outils de correction, 90% des mails professionnels comportent au moins une faute d’orthographe.
Pour éviter ses impairs, le tri par l’orthographe commencerait dés le recrutement : 5% des recruteurs écarteraient une candidature dès la première faute d’orthographe et 35% à partir de deux ou trois fautes, selon une étude du cabinet de recrutement Robert Half, publiée en janvier 2011.
De quoi motiver les troupes !
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