En 1968, un bac sur deux était littéraire, aujourd’hui, il n’y en a plus que 18 %. Un phénomène qui n’a cessé de s’accélérer au cours des dernières années.
Au point qu’en décembre 2006, les inspections générales de l’éducation nationale, dans un rapport intitulé « Evaluation des mesures prises pour revaloriser la série littéraire au lycée », estimait que la « série littéraire était menacée d’une extinction rapide ».
Chiffres à l’appui, les rapporteurs dressaient un triste constat. En 15 ans, les effectifs de la série « L » baissaient de 28 % quand ceux de la filière « ES » augmentaient de 18 % et ceux de la série scientifique de 4 %. Plus inquiétant, ce recul quantitatif s’accompagnerait d’une dégradation qualitative. Loin d’attirer les meilleurs éléments de seconde, la série « L » est devenue le refuge des élèves fâchés avec les disciplines scientifiques et orientés là par défaut.
Le spectre de débouchés restreints achève de dissuader les éventuels prétendants. Conséquence: les établissements voient se réduire comme peau de chagrin le nombre de classes littéraires.
L’Association Française des Enseignants de Français (AFEF) propose une réforme des études au lycée. « Plutôt que d’enfermer les littéraires dans un ghetto-mouroir, pourquoi ne pas proposer un tronc commun qui donne à tous une formation équilibrée ?« , suggère sa présidente. L’association prône aussi l’ouverture de l’enseignement littéraire à des domaines voisins comme la sociologie, la philosophie ou la psychologie.
Chiffres:
621 532 candidats inscrits, dont 327 590 au bac général (52,7 %), 170 907 au bac technologique (27,5 %) et 123 035 au bac professionnel (19,8 %).
Les 327 590 postulants au bac général se répartissent comme suit:
> 18,6 % (60 940 inscrits) pour la série littéraire (L),
> 31,8 % (104 267 inscrits) pour la série économique et sociale (ES)
> 49,5 % (162 383 inscrits) pour la série scientifique (S).
(Source: Le Monde, juin 2007)
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