Dans une interview « choc », le fondateur des éditions Tristram (qui éditent notamment Mehdi Belhaj Kacem, Hunter S. Thompson, J. G. Ballard ou William T. Vollmann), Jean-Hubert Gailliot, livre un constat assez sombre sur l’érosion du lectorat, mais aussi la qualité de la littérature française, à la culture flageolante et peut-être trop mimétique des Américains:
Voici ce qu’il dit notamment de l’influence de Bret Easton Ellis (« American Psycho ») :
Bret Easton Ellis est sûrement l’écrivain qui a fait le plus de tort à la littérature française contemporaine. La dope, les marques, le lifestyle, etc. En vingt piges, ses épigones ont tous pensé pouvoir faire de la littérature à partir des livres de l’auteur américain. L’art occidental avance en ruptures – d’un académisme à un autre. De quoi doit-on s’extraire aujourd’hui ? Peu le savent, et visent souvent à côté de la cible. Pour critiquer un classicisme, il faut le maîtriser.
(source: Vice.com, http://www.vice.com/fr/read/fin-de-la-lecture-en-france-203?utm_source=vicefbfr)
Son jugement fait écho à celui de la rédactrice en chef adjointe du magazine Slate qui écrivait en 2013, une chronique intitulée « Prix de Flore: les ravages de Bret Easton Ellis sur la littérature française » au sujet des auteurs sélectionnés (notamment Sacha Sperling) pour le prix de Flore fondé par Frédéric Beigbeder et dont elle déplorait le côté pâle copie de l’auteur de « Moins que zéro » :
Je suis d’accord avec Beigbeder pour dire qu’«American Psycho, c’est un livre proustien parce qu’il est très snob, fellinien par sa violence et son invention». Mais ce n’est pas grave, si en France on ne sait pas le faire. Il faut laisser tomber. On sait se droguer, on sait boire, on ne sait que rarement l’écrire.
(source: http://www.slate.fr/culture/77618/prix-de-flore-bret-easton-ellis)
Un peu radical tout de même !
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