Satinella, « la lolycéenne » du web, alias Alexandra Geyser, a écrit sur son blog littéraire presénté précédemment, diverses proses inspirées du mythe de Lolita. Sa plume agile et sulfureuse la réinvente en s’inspirant de ses propres expériences (elle est âgée de 18 ans) ou en imaginant de nouvelles situations…
Tout d’abord une tranche de vie : « Le square » où Satinella-Lolita subit les assauts de ses « chasseurs de gosses », comme les appelle Matzneff, dans le très chic sixième arrondissement parisien : « Il est vieux. Soixante ans, probablement. D’Ormesson, mais en moche. Le visage émacié, les yeux flétris, de frêles lunettes rondes, le tout engoncé dans un costume malingre »… Lire
« Lolita » : une lolita lubrique « toujours rêveuse, mâchant du chewing-gum nonchalamment d’un air je-m’en-foutiste, ses lacets défaits, des écorchures mauves à ses genoux, toute nimbée de l’adorable contraste entre sa jeunesse naïve et l’arrogance de son physique »… Lire
Percutants, lascifs, insolents… A lire sans tarder !
Mais également une myriade de poèmes brûlants et ciselés, autour du thème de Lolita qu’elle nous autorise ici à reproduire pour notre plus grand plaisir : « La fleur du mal », « Allitérations à Lolita » et « J’embrasse Lolita ».
Telle une Lolita empoisonnée, Je pousse sous les dunes masculines ; Me voyant surgir, la foule se fane Étourdie par le parfum qui émane De mes deux prunelles adamantines, Et par ma chevelure aux doux reflets. Tous les regards qui me croisent, s’embrument, Et les têtes tournent sur mon passage ; Je ne contrôle en rien ces effusions… J’attire les hommes en toutes saisons : Amusée par leurs pulsions si sauvages, Je les séduis, les étreins, les consume! La beauté est bien le piège du diable, Mais la jeunesse est toute aussi complice, Puisque la chair est faible et désireuse De peaux roses, de fossettes rieuses, Et de viles nymphettes aux tempes lisses. Tant mieux, mon innocence est insatiable. Moi, je me désaltère des petits râles Qu’ils émettent entre mes bras de satin Lorsqu’ils me prennent, en un songe fugace, Ma candeur, de leur appétit vorace. Oh! Non, je ne suis pas une catin Mais bien pire : je suis une fleur du mâle. |
Ma Lola lapait de sa langue, la lollipop, Et de l’eau luisait le long de sa lippe, hop! Alitée, Lolita alléchante, lèche la menthe. Ah, Lo! Ma louloute, ma laiteuse amante! Les lignes de ton corps de liane m’aliènent, M’en allant sur ta Lune, je m’enlise sous la laine Lilas de tes ailes altérées. Ah, Lo! Mon alibi, ma folle alliée! L’allumeuse, allumette à la main, Halète au lit, long loup de lin ; Ma Lola, peau hâlée, pâle halo, Se lasse, lascive, de son diabolo. Dans les prunelles lapis-lazuli de Loli Je lis, malin, une lie de délit, Sur le sol, les talons en laiton De Lolita, glissent loin de mes allitérations. |
J’embrasse Lolita, oui je la baise Les nuits et les jours, ne vous en déplaise, Elle crie, elle hurle, mais pas de plaisir, Lo ignore ce que c’est que de jouir. Il lui arrive de s’asseoir sur moi Comme sur un joujou inconfortable ; Je brûle en elle et son corps reste froid, Un iceberg, ma Lola, détestable. J’embrasse Lolita, oui je la baise, Les nuits et les jours, ne lui en déplaise, Elle me griffe, me saigne, que c’est bon! Enfonce encore tes ongles ma poupée, Et après, c’est moi qui te punirai, Bloquée dans mes bras, la jolie prison! |
Alexandra Geyser
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1 Commentaire
"lolitas vues par la lolycéenne"… Son père lui aurait-il prété ses lunettes? Voyez à votre tour :http://www.dailymotion.com/video...
Un peu facile je sais, pas pu m’empêcher…