Publié en 1978, « Basketball Diaries » est le journal des années 60 de l’auteur culte New Yorkais Jim Carroll. Il y a consigné ses 400 coups à l’adolescence, entre ses 13 et 16 ans, en particulier son expérience de la drogue sur fond de guerre froide, de guerre du Vietnam et de mouvement pacifiste.
Ado à la fois insouciant et rebelle, il se construit une vie parallèle avec sa bande de zonards entre bas fonds et beaux quartiers, et tente de trouver sa voie et sa voix notamment à travers l’écriture qui finit par prendre de plus en plus de place dans sa vie et qui le sauvera du chaos dans lequel la drogue l’entraîne. En 1995, le livre est adapté par Scott Kalvert, avec dans son rôle un jeune Leonardo DiCaprio écorché vif dont la performance intense a été plébiscitée. Une des entrées du journal relatait un fantasme de violence à l’école (univers qui l’oppressait, en particulier les enseignants catholiques stricts pouvant se rendre coupable d’abus sur les jeunes) ré-adapté dans le film en scène de meurtre.
Une scène qui aurait marqué l’imaginaire de l’un des meurtriers (Michael Carneal) des « school shootings » ayant frappé les Etats-Unis à la fin des années 90 (Heath High School en 1997 et Columbine en 1999 en particulier). L’auteur a alors été pris dans une effroyable polémique le rendant responsable, au motif qu’un des auteurs de ces tueries aurait cité son adaptation ciné comme une de ses inspirations .
Comme le rappelle Jim Carroll dans une interview télévisée à la NBC (voir ci-dessous) alors qu’il était invité à réagir aux accusations à son encontre, son livre comme le film est avant tout une histoire de rédemption. De plus le livre précise explicitement que les balles n’étaient pas dirigée contre autrui mais uniquement contre le tableau d’école et le plafond. Le tout ne représente que quelques lignes du livre qu’il est vraiment injuste de réduire à ce passage « choc » à la dimension métaphorique évidente:
« Je suis assez souvent envahi par une sensation étrange en classe, particulièrement pendant le premier cours du matin, l’anglais (…) C’est juste l’impulsion irrésistible de prendre brusquement une mitraillette et de tirer rafale sur rafale vers la droite. Ni sur quelqu’un ni sur quelque chose en particulier, à moins qu’ils ne passent dans l’angle de tir, mais même ça n’aurait pas beaucoup d’importance parce que je visera assez haut. Faire ça pendant quelques secondes, vider un chargeur par exemple, et voilà. je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression que ça me soulagerait d’une tension quelconque. Bizarre. »
Il y revient ensuite dans le contexte de la guerre du Vietnam: « si je pouvais me défouler une fois, une seule… tout découper en rondelles… rien qu’une fois… »
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