Choisir comme héros et narrateur un enfant est toujours risqué au regard de la justesse et de la crédibilité. Avec en sus la difficulté d’être toujours comparé aux deux phares littéraires du genre : Salinger avec « L’attrape-cœurs » et Gary avec « La vie devant de soi ». Et lorsqu’on choisit en plus un gamin des cités, l’exercice est encore plus périlleux, en particulier pour des écrivains (devenus) bobos…
Même Calixthe Beyala qui pourtant jusque là avait restitué avec talent la voix des africaines de Belleville aux bidonvilles de Douala, a reçu un accueil mitigé pour son roman de Pauline (l’itinéraire d’une ado métisse de Pantin en errance qui voit sa vie bouleversée par sa rencontre avec une prof de français). Si une Faiza Guene, enfant de banlieue baignant encore dans la culture des cités, a su trouver le ton et les codes de cet univers, ouvrant la voie à la « street littérature » (aux influences de rap et de slam), il est moins évident pour un Samuel Benchetrit « Le cœur en dehors » ou une Saphia Azzedine (« Mon père est femme de ménage »). Parmi les écueils : caricatures, clichés de reportage TV, langage trop cru ou trop apprêté/érudit sonnant faux… Zoom sur le premier, ayant bénéficié « d’une opération « satisfait ou remboursé » » (vendu à 28 000 exemplaires à a ce jour) venant compléter ses chroniques de l’asphalte déjà sur ce thème :
Auteur : Safia Azzedine
Dans la peau d’un(e) gamin(e) de banlieue : Samuel Benchetrit, Safia Azzedine, Calixthe Beyala…
J’ai vu la pièce « Confidences à Allah » adaptée du roman de Saphia Azzedine…
J’ai assisté hier soir à l’une des représentations de la pièce « Confidences à Allah » (au Petit Montparnasse), adaptée du roman éponyme de Saphia Azzedine. L’écrivain publie d’ailleurs son deuxième roman « Mon père est femme de ménage » à la rentrée littéraire de septembre. Pendant la pièce (salle quasi comble), il y a eu pas mal de rires et puis quelques larmes aussi qui s’essuyaient en douce. Il y a eu un homme qui est sorti en maugréant quelque chose en arabe. A la fin, le public applaudissant à tout rompre, a esquissé une standing ovation et gratifié l’actrice de cinq rappels.
Autour de moi j’ai entendu quelques mots : « intense », « incroyable », « poignant ».
Je crois que l’on peut dire que c’est un succès.
De mon côté, je n’ai pas vraiment ri, un peu souri parfois, pas pleuré non plus (et pourtant je ne suis jamais la dernière dans ce domaine…).
« Confidences à Allah » de Saphia Azzeddine au théâtre et peut-être au ciné…
Le roman de Saphia Azzeddine (ex de Jamel Debbouze) publié aux éditions Léo Scheer en janvier 2008, a su rencontrer son lectorat, vendu à 15 000 exemplaires. Adapté en pièce de théâtre pour le festival (off) d’Avignon en juillet dernier, il devrait être joué prochainement au théâtre Montparnasse (voir chronique). Il se chuchote qu’une adaptation …
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