Choisir comme héros et narrateur un enfant est toujours risqué au regard de la justesse et de la crédibilité. Avec en sus la difficulté d’être toujours comparé aux deux phares littéraires du genre : Salinger avec « L’attrape-cœurs » et Gary avec « La vie devant de soi ». Et lorsqu’on choisit en plus un gamin des cités, l’exercice est encore plus périlleux, en particulier pour des écrivains (devenus) bobos…
Même Calixthe Beyala qui pourtant jusque là avait restitué avec talent la voix des africaines de Belleville aux bidonvilles de Douala, a reçu un accueil mitigé pour son roman de Pauline (l’itinéraire d’une ado métisse de Pantin en errance qui voit sa vie bouleversée par sa rencontre avec une prof de français). Si une Faiza Guene, enfant de banlieue baignant encore dans la culture des cités, a su trouver le ton et les codes de cet univers, ouvrant la voie à la « street littérature » (aux influences de rap et de slam), il est moins évident pour un Samuel Benchetrit « Le cœur en dehors » ou une Saphia Azzedine (« Mon père est femme de ménage »). Parmi les écueils : caricatures, clichés de reportage TV, langage trop cru ou trop apprêté/érudit sonnant faux… Zoom sur le premier, ayant bénéficié « d’une opération « satisfait ou remboursé » » (vendu à 28 000 exemplaires à a ce jour) venant compléter ses chroniques de l’asphalte déjà sur ce thème :
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