« Je m’en vais » de Jean Echenoz, roman lauréat du plus prestigieux prix littéraire n’a pourtant pas fait l’unanimité. Si beaucoup ont acclamé son sens du merveilleux, la « magie de son écriture », sa « densité », sa finesse ou encore son style « désopilant », d’autres auront pu le trouver décevant quant à ses ambitions initiales voire ennuyeux. Comme son nom l’indique, ce roman est le récit d’un homme qui s’en va, qui quitte sa femme plus précisément pour des destinations incertaines et éphémères : d’autres femmes, une expédition au Pôle Nord, un détour au service soins intensifs d’un hôpital et divers déménagements dans l’Ouest parisien cossu…
Jean Echenoz et le « métier d’écrivain »
Dans le numéro du 15 juillet 2006 du magazine « Le Monde 2 », l’écrivain Jean Echenoz, auteur de « Ravel », « Je m’en vais », prix Goncourt 1999 ou encore de L’Equipée malaise, livre sa conception de l’écriture et du métier d’écrivain. Quelques citations intéressantes relevées dans ce très intéressant entretien (fleuve) de l’un des écrivains phare de la littérature contemporaine française : A la question « Que diriez-vous à un jeune auteur qui veut publier ? », il répond : « Je lui dirai de lire. De tout lire. Enfin tout ce qu’il peut, tout ce qu’il veut (…). Dans la pratique de la lecture, certains livres sont très accueillants à l’écriture quand d’autres sont plus intimidants. J’étais un grand lecteur de Dostoïevsk par exemple, mais il ne m’a jamais incité à écrire. D’autres m’y ont autorisé d’une certaine manière (comme Flaubert) ».