« Amour, prozac et autres curiosités » de Lucia Etxebarria, l’univers de l’impétueuse écrivain espagnole est souvent résumé par l’adage « Sexe, drogue and rock’n roll ». Il est vrai que l’auteur, post-movida, née en 1966, journaliste, scénariste, biographe de Kurt Cobain et de Courtney Love et distinguée par les prestigieux prix Nadal et Planeta, possède une liberté de ton qui détonne. A la fois déjantées et extralucides, ces héroïnes trentenaires naviguent (et se noient parfois) dans les milieux branchés, aisés ou interlopes de Madrid, non sans rappeler l’univers d’Almodovar, à qui elle est souvent comparée. Alors que la romancière publie son cinquième opus « Un miracle en équilibre », « Amour, prozac et autres curiosités » (1997) reste le plus réussi, sorte de version pop-furieuse de Bridget Jones…
Auteur : Lucia Etxebarria
La littérature érotique vue par Lucia Etxebarria
Après la publication de son manuel de développement personnel en forme d’essai littéraire, « Je ne souffrirai plus par amour », l’auteur de l’excellent « Prozac, amour et autres curiosités« , continue d’explorer la féminité moderne en présentant cet été un recueil de nouvelles érotiques : « Ce que les hommes ne savent pas – Le sexe vu par les femmes ». N’ayant rien perdu de sa verve féministe, elle livre en préambule, une petite analyse de ce genre littéraire toujours controversé et dévalué, surtout lorsque l’auteur est une femme… :
Lucia Etxebarria règle ses comptes avec Bridget Jones ! (extrait de « Je ne souffrirai plus par amour »)
En cette année 2008, la pétulante écrivain espagnole auteur de l’excellent « Amour, prozac et autres curiosités » nous revient avec un opus inattendu qui, à première vue, ressemble à un manuel de développement personnel mais qu’elle préfère qualifier d' »essai littéraire ». A l’intérieur, l’auteur du pays des telenovelas, décrypte comme toujours les comportements amoureux de ses contemporaines et cherche surtout à répondre à un problème qui la concerne au premier chef : la dépendance émotionnelle liée notamment au manque d’estime de soi. Les « junkies de l’amour » comme elle les surnomme. A l’aide d’une impressionnante bibliographie psycho-sociologique illustrée des vicissitudes sentimentales de ses amies ou des siennes, elle explique donc les racines et les mécanismes de ce fléau qui entraîne souffrance et peut aller jusqu’à l’autodestruction (et la maltraitance). Cette féministe convaincue brocarde au passage les représentations sociales de l’idéal de l’amour romantique occidental notamment véhiculées par notre patrimoine culturel, l’éducation ou le « bombardement médiatique ». Et de passer au crible les grandes héroïnes de la littérature : d’Anna Karénine à Emma Bovary jusqu’à Bridget Jones (et la chick lit’) qui en prend particulièrement pour son grade. Extrait choisi :
« Cosmofobia » de Lucia Etxebarria et sortie en poche d' »Un miracle en équilibre »
La tumultueuse auteur espagnole, du poignant Amour, prozac et autres curiosités », best-seller international et roman devenu culte, Lucia Etxebarria, est de retour dans les librairies en ce printemps avec un nouvel opus « Cosmofobia », qui vient nous donner des nouvelles du ventre bouillonnant de Madrid, celui des prostituées, serveuses de bars branchés, petites vendeuses de fringues, téléopératrices ou encore de la faune dorée des actrices et journalistes… Si vous ne connaissez pas encore cette auteur, on pourrait la comparer à une sorte de Virginie Despentes madrilène. Et c’est la France qu’elle a choisie pour lancer son 7ème roman en exclusivité mondiale, aux éditions Héloïse d’Ormesson. Cosmofobia est un roman polyphonique, une comédie humaine labyrinthique, bouillonnante et assez engagée, qui nous entraîne dans le Madrid moderne, gangrené par la peur, la phobie de l’Autre et de la différence, où chacun se débat et tente de s’en sortir, entre petits jobs précaires et relation amoureuse incertaine. Des thèmes qui ne manqueront pas de rappeler l’actualité de ce côté-ci de la frontière pyrénéenne… L’auteur était présente, avec son éditrice Héloïse d’Ormession lors d’une rencontre à la librairie Violette and co (photo ci-contre). L’occasion de recueillir quelques mots au sujet de leur collaboration
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