Paru en 2004, « Bonjour paresse », petit pamphlet provocateur de l’ex-cadre (pas dynamique) Corinne Maier sur le monde kafkaïen de l’entreprise et des lourdeurs bureaucratiques avait connu un succès retentissant (traduit dans une vingtaine de langues, vendu à 300 000 exemplaires). 11 ans plus tard, elle tente de ré-exploiter le filon en l’adaptant sous forme graphique …
Auteur : Corinne Maier
« Bonjour paresse » de Corinne Maier : Travailler moins pour vivre plus
Corinne Maier est très maligne. Cette économiste, ex cadre d’EDF (elle s’est fait virer depuis) reconvertie dans la psychanalyse, aurait dû travailler dans une agence de pub car elle se débrouille plutôt bien en slogan vendeur et en formules percutantes. En effet, son petit essai à visée pamphlétaire paru en 2004 et qui a défrayé la chronique pourrait être assimilé à de la publicité mensongère… Alors que le cadre moyen stressé et désenchanté s’attend à y trouver une cohorte de conseils pour se la couler douce au travail, il ne trouvera en réalité qu’une liste de raisons pour se « désengager » mais pas grand chose pour y arriver hormis dans le dernier chapitre seulement deux, trois idées (émanant surtout d’autres sources telle que la bande dessinée « Le principe de Dilbert »…). Si l’on peut reprocher au petit livre provocateur de tromper un peu « le chaland », il n’en reste pas moins intéressant pour l’état des lieux, souvent juste, qu’il dresse de l’univers hypocrite des cols blancs modernes.
Le « cauchemar climatisé » du bureau vu par les trentenaires : « Bonjour paresse » de Corinne Maier, « Eloge du miséreux » Mabrouck Rachedi, « Morts de peur : la vie de bureau », « Travail, mode d’emploi »…
La « valeur travail » était au coeur de la campagne présidentielle avec le fameux slogan « Travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, elle s’avère aussi au coeur de l’inspiration des auteurs ces derniers mois et même le sujet de philo du bac de la série ES (économique et social) de 2007 s’y est intéressé avec la délicate question : « Que gagnons-nous à travailler ? ».
Une question qui taraude justement la génération des trentenaires entrés (difficilement, crise économique oblige) dans la vie active et vite désenchantés par les conditions de travail et les promesses non tenues par le mirage de l’Entreprise. Il paraît même que « 11% des cadres en CDI sont considérés comme fous », d’après le psychiatre Patrick Laugeon !
Trois nouveaux auteurs ont décidé de s’attaquer à ces désillusions avec plus ou moins de brio…
Le novlangue en entreprise ou le no man’s langue (extrait de « Bonjour paresse » de Corinne Maier)
Les dérives bureaucratiques en entreprises peuvent donner naissance à divers phénomènes en particulier celui de dénaturer le langage jusqu’à ce qu’il ne veuille plus rien dire, pour un peu plus d’aliénation quotidienne. Sous la houlette d’Orwell, Corinne Maier décrit cette abberation :
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