L’amour et les forêts d’Eric Reinhardt paraît lors de la rentrée littéraire de sept. 2014. Ce portrait de femme souvent comparé à Mme Bovary (même si cela est réducteur) pour le côté femme mal mariée qui s’ennuie et (souffre) et rêve d’autre chose a connu un grand succès tant commercial (vendu à plus de 100000 …
Auteur : Eric Reinhardt
Le problème avec la Bovary et ses descendantes… (de Flaubert à S. Divry, L.Slimani, Reinhardt…)
Le roman « Madame Bovary » de Flaubert compte parmi les livres qui me hérissent le plus. J’avais immédiatement ressenti un malaise à sa première lecture et un décalage entre la façon dont il est couramment présenté et son contenu véritable. En effet, le livre, qui trône chaque année en position frontale des programmes et des annales du bac français comme représentant ultime de la condition féminine, est devenu une affreuse imposture.
Sortie poche de « Cendrillon » d’Eric Reinhardt, star de la rentrée littéraire de septembre 2007 (extrait)
Il était à la Une de tous les médias, encensé de toute part, le fameux « Cendrillon » d’Eric Reinhardt est un roman polyphonique, roman choral sur la classe moyenne, milieu de prédilection de l’auteur de « Le moral des ménages », à travers lequel il imagine celui qu’il aurait pu devenir s’il n’avait pas rencontré sa compagne à l’âge de 23 ans. Un autoportrait spéculatif et une mise en abîme qui nous entraîne dans les trajectoires de trois personnages : Laurent Dahl, trader multimillionnaire en fuite après avoir effectué une opération frauduleuse, Patrick Neftel, obèse frustré coincé chez sa sa mère se gavant de téléréalité et enfin Thierry Trockel, géologue travaillant à extraire de la chaux pour une multinationale et surfant sur des sites pornographiques… Un roman très personnel qui fait aussi la part belle à de nombreuses digressions, considérations sur l’art, le cinéma, la littérature et rend notamment un hommage récurrent au poète Mallarmé, adulé par l’auteur. Extrait choisi pour vous mettre dans l’ambiance… :
« Le Moral des ménages » d’Eric Reinhardt, Une vie française « moyen format », antichambre de son roman « Cendrillon »
Eric Reinhardt est une des stars de cette rentrée littéraire 2007 avec son quatrième roman « Cendrillon », un roman polyphonique et ambitieux : « un roman global, roman d’amour, conte social et politique satirique » et « une formidable odyssée mentale dans l’univers d’un homme et d’un écrivain qui s’interroge sur ce qu’il serait devenu s’il n’avait rencontré Margot, sa femme reine, à laquelle il rend un vibrant hommages » selon l’expression du Monde. De nouveau « la classe moyenne » et ses désillusions sont au coeur de ce récit à travers les trois personnages fantasmés d’un trader en fuite, un chômeur dépressif et un géologue insipide. « Un remake labyrinthique du Moral des ménages, publié en 2002 », estime Télérama. La classe moyenne (« ces gens-là qui pourissent l’atmosphère, qui entraînent la société tout entière dans leur misérabilisme de pacotille, qui considèrent le paramètre de consommation comme un piège à cons qu’ils sont assez malins pour éviter, on n’en parle absolulement jamais. ») est en effet l’obsession de l’auteur qui s’était fait remarquer avec son deuxième roman « Le moral des ménages », roman (disponible en poche) que j’ai donc eu envie de découvrir comme entrée en matière, et partager avec vous mes impressions. Sous une forme iconoclaste, ce réquisitoire sans concession, de veine très autobiographique, s’avère un roman très honorable d’anti-héros, dans une veine Houellebecquienne (référence devenue galvaudée et qu’il renie d’ailleurs mais bon…) et de Jauffret (on y trouve aussi un peu de l’ambiance de « Tempête de glace » de Rick Moody mais en mieux, n’ayant pas aimé ce dernier). Un roman au vitriol sur un air de « famille je vous hais » mais aussi sur la solitude, la misère affective, la frustration sexuelle et sociale. Une réflexion tranchante, hypnotique et poignante, avec quelques fulgurances, qui se lit d’une traite, même si quelques répétitions alourdissent parfois le récit.
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