« Pastorale américaine » de Philip Roth est le 22e (!) livre de l’auteur juif américain de « Goodbye Colombus » du Complexe de Portnoy ou encore de « La tâche », écrit à soixante ans passés et paru aux Etats-Unis en 1997. Il inaugure une trilogie sur le rêve américain, ses illusions de grandeur, de bonheur fait de fragiles images d’épinal et ses grandes espérances…
Auteur : Philip Roth
Philip Roth recalé par Wikipédia !
Alors que dans l’hexagone certains de nos écrivains rendent hommage à la célèbre encyclopédie en ligne, d’autres, outre Atlantique, se heurtent à des réponses kafkaïennes lorsqu’il tente de rectifier les données qui les concerne… C’est la mésaventure qui est arrivée à l’auteur de « La tâche », Philip Roth :
« Ce n’est qu’en écrivant que l’on va apprendre quel écrivain on est » (Philip Roth)
Considéré comme l’un des « géants de la littérature américaine », même si certains crient à la déception depuis « La tâche », Philip Roth qui vient de publier son 30e roman, « Le rabaissement », analyse son parcours d’écrivain prolifique marqué par la série des « Nathan Zuckerman » et notamment son obsession de la sexualité (et de son déclin) ou encore sa passion des « scènes d’expertise professionnelle » ; il livre même un (non-)conseil aux écrivains débutants en passant… :
« Exit le fantôme » de Philip Roth, L’adieu à Zuckerman manque de structure
Pour la neuvième fois, Philip Roth fait réapparaitre son double Nathan Zuckerman, dont le cycle débute avec L’Écrivain des ombres (Ghost Writer, 1979) et s’achève avec Exit le fantôme en 2007 (traduit en VF en 2009, au titre emprunté à Shakespeare). Cet écrivain fantoche, cet écrivain des ombres, ce romancier de papier fourre-tout, ce VRP multicartes littéraires, fait, depuis plus de trente ans à la fois figure d’alter égo, de double littéraire et de porte-parole, tantôt personnage central, tantôt second rôle, tantôt masque vénitien, assimilé à toutes les causes, se targuant de réaliser toutes les plaidoiries des sujets qui occupent l’esprit de Philip Roth. A chaque fois, on a le sentiment d’assister à une méditation cruciale chez l’écrivain américain. Ce Zuckerman, on le dirait dévolu, assujetti à la soumission des interrogations politico-existentielles ou sociologiques des séismes individuels et collectifs subis ou provoqués par l’Histoire américaine. Ici, à regret, il se décide à abattre les cartes et se retire de la scène, devenu « un vieil homme tourmenté par la perte de ses moyens et la peur de voir disparaître ses proches. » Plusieurs romans de Roth retracent un épisode de l’existence fictive de cet écrivain new-yorkais Zuckerman. Dans « La Tâche »*, l’un de ses meilleurs, sa trajectoire est autrement plus aboutie, férue, construite que dans ce roman-ci qui embrasse tant de thèmes, d’impressions et d’enjeux qu’il ressemble, à s’y méprendre, à un épilogue littéraire. Est-ce réellement la dernière apparition de Zuckerman ? Dommage. On en aurait préféré une autre, d’une autre envergure.
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